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Suisse

Le douzième siège aiguise les appétits

Genève aura droit à un député de plus au Conseil national. Le combat entre les partis s’annonce acharné


 RACHAD ARMANIOS

RACHAD ARMANIOS

30 septembre 2019 à 04:01

Elections fédérales » A Genève, 191 candidats se disputent 14 places sous la Coupole, dont deux de sénateurs. Cette année, la démographie du canton lui vaut de gagner un siège au Conseil national, ce qui aiguise les appétits des partis.

1. Le climat pourrait porter les Verts

Les regards se tournent vers les Verts, portés par les mobilisations climatiques. Ayant gagné cinq sièges l’an passé au Grand Conseil genevois, ils semblent partis pour retrouver le deuxième siège perdu il y a quatre ans au profit des libéraux-radicaux (PLR).

Les Vert’libéraux (PVL) surferont-ils aussi sur la vague? Rien n’est moins sûr, tant cette formation peine à décoller à Genève. Elle garde toutefois espoir grâce à une alliance au centre avec de petites formations, dont le Parti évangélique. Le Parti bourgeois-démocratique devait aussi rejoindre ce regroupement, mais en s’apparentant avec le sulfureux Eric Stauffer, il a franchi une ligne rouge l’ayant exclu de l’alliance centriste.

2. La locomotive Barazzone a déraillé

Un regroupement qui se rêvait ambitieux, puisque le PDC a hésité à devenir son leader. Mais les délégués du Parti démocrate-chrétien ont refusé la proposition du comité directeur qui voulait rompre l’alliance bourgeoise de 80 ans avec le PLR. Pour la tête du parti, il fallait profiter des voix des petites formations pour aller chercher un deuxième siège au National, plutôt que de voir, une énième fois, l’apparentement avec le PLR profiter à ce dernier.

La conquête d’un second siège paraît d’autant plus compromise que le parti orange perd sa prime au sortant. Le conseiller national (et administratif) Guillaume Barazzone se retirera de la vie politique, emporté par l’affaire des notes de frais en ville de Genève. Par ailleurs, la section genevoise a écarté les vieux briscards de sa liste pour le National. Elle apporte un vent de fraîcheur et féminin, mais certains se demandent même si le parti maintiendra son siège.

3. Le fil Maudet à la patte du PLR?

Le cousin PLR espère faire oublier l’affaire Maudet. Ses candidats se sont tous démarqués du conseiller d’Etat. Et le nouveau président, Bertrand Reich, se pose en rassembleur. Mais les Genevois savent que l’assemblée générale a permis au magistrat prévenu et menteur de rester en place, de toucher sa retraite à vie et d’occuper un poste réduit à la portion congrue. Le PLR a aussi perdu un sortant médiatique: le conseiller national Benoît Genecand, atteint d’un cancer, s’est retiré de la course. Enfin, l’ancien président PLR du Grand Conseil, Renaud Gautier, vient d’être condamné à trois ans de prison dont un ferme pour avoir plumé sa riche tante ou encore Bernard Lavilliers, en tant que gérant de fortune. De quoi, indirectement, entacher l’image du parti?

4. Un retour de la gauche radicale?

A gauche, l’ambition va plus loin que de rafler le douzième siège. Il n’est pas exclu qu’on passe de sept élus de droite et quatre de gauche à un équilibre (six/six). On se dit que les socialistes se maintiendront avec trois sièges. La gauche radicale, elle, espère un retour à Berne, désertée depuis 2007. Pour ce faire, elle a évité la désunion. Malgré un conflit entre le Parti du travail (PdT), qui présente une liste propre, et Solidarités, le PdT a accepté de se sous-apparenter avec les listes d’Ensemble à gauche (EàG). Reste qu’à Genève, la coalition n’a dépassé que de quelques cheveux le fatidique quorum pour le Grand Conseil.

5. Le MCG et l’UDC en petite forme

Pour passer l’épaule, EàG compte sur une défaite du côté du bloc populiste. Le Mouvement citoyen genevois (MCG) a perdu neuf sièges sur 20 au Grand Conseil après le départ fracassant d’Eric Stauffer. Depuis, d’autres querelles ont provoqué l’expulsion d’élus et de membres. Malgré tout, aux cantonales, la formation anti frontaliers réunissait encore 10%.

Quant à l’UDC, apparentée avec le MCG, elle a encore plus frisé le quorum qu’EàG au Grand Conseil. Mais la section genevoise pourra compter sur la dynamique au niveau national du premier parti de Suisse.

Le Courrier

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