3 mai 2022 à 04:01
Médias » Une alliance professionnelle met en garde contre un bâillon imposé à la presse.
Une large alliance de médias estime que la liberté de la presse est partiellement menacée en Suisse. Elle demande au Conseil national de renoncer, lors de la session spéciale, à un durcissement du Code de procédure civile, prévoyant des «mesures contre les médias».
L’actualité, qu’il s’agisse du débat sur la loi sur les banques ou la propagande russe autour de la guerre en Ukraine, illustre «de manière éclatante» l’importance d’un paysage médiatique libre, a averti hier l’association Médias Suisses, représentant les éditeurs, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui a lieu ce mardi.
Le Conseil des Etats et les commissions juridiques des deux Chambres proposent, dans le cadre de la révision du Code de procédure civile, «d’élargir massivement» dans l’article 266 «l’accès aux mesures provisionnelles, permettant de s’opposer à la publication ou à la diffusion de productions journalistiques», critique Médias Suisses.
Cette modification ouvrirait la porte à l’arrêt précipité de recherches journalistiques critiques, voire impopulaires, et frapperait tous les journalistes du pays, estime l’association. Une telle mise en danger de la liberté des médias serait hautement problématique pour la liberté d’opinion et d’expression, pilier de la démocratie suisse.
L’amendement entraînerait en outre une augmentation massive des procédures judiciaires, notamment à l’encontre de titres de presse locaux et régionaux. Même si les journalistes obtiennent souvent gain de cause, ces procédures s’avèrent épuisantes. Le temps qu’un juge autorise une publication, celle-ci ne s’avère souvent plus actuelle.
L’alliance des médias regroupe notamment la SSR, les syndicats des médias Syndicom, Impressum et SSM, ainsi que l’école de journalisme MAZ. ATS
Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus