La gratuité des tests réclamée
Le Conseil national fait pression sur le gouvernement en débattant de la loi Covid
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3 décembre 2021 à 02:01
Pandémie » A l’instar du Conseil des Etats, le National juge aussi nécessaire de prolonger jusqu’à la fin 2022 des aides économiques prévues dans la loi Covid-19. L’UDC a échoué à limiter leur portée. Mais avec les Verts, elle a obtenu le retour des tests gratuits.
«Les espoirs que quelques mesures de confinement ou quelques produits thérapeutiques nous sortent en quelques semaines de cette pandémie se sont définitivement envolés», a déclaré hier le rapporteur de commission Pierre-Yves Maillard (ps, VD). Il faut reconduire jusqu’à la fin 2022 le dispositif d’aide qui se termine en décembre.
Il faut reconduire des aides spéciales, mais seulement là où c’est vraiment nécessaire, a estimé Marcel Dobler (plr, SG). L’économie suisse s’est rapidement remise du confinement de l’année dernière et sait se montrer résiliente, selon lui.
L’UDC rentre dans le rang
L’UDC, prenant acte du oui clair du peuple à la loi Covid-19 dimanche dernier, a finalement mis de l’eau dans son vin et retiré sa demande de non-entrée en matière. Elle exige cependant un rapide retour à la normalité: «On doit apprendre à vivre avec ce virus sans pour autant paralyser toute l’économie et la société», a soutenu Thomas Aeschi (udc, ZG).
Roger Nordmann (ps, VD) s’en est vivement pris au parti conservateur, l’accusant de «saboter» la stratégie du Conseil fédéral. «Vous attaquez les institutions en pleine crise», a-t-il lancé en allemand.
Finalement, bon nombre de propositions UDC ont passé à la trappe. Le parti n’a par exemple pas réussi à exclure le recours à la règle des 2G (pour vaccinés et guéris), ni à interdire l’utilisation du certificat Covid en Suisse, ni à durcir les contrôles aux frontières.
Vers des tests gratuits
L’UDC et les Verts ont cependant obtenu le retour de la gratuité des tests. L’effet d’encouragement à la vaccination a été épuisé. Il reste un impératif de santé publique auquel les tests gratuits peuvent contribuer, ont-ils estimé. Le PS et Le Centre les ont rejoints en cours de route.
Le PLR, le PVL et le Conseil fédéral se sont retrouvés seuls contre. «Il n’y a pas d’intérêt public à financer des tests pour des gens qui ne veulent pas se faire vacciner», a estimé Philippe Nantermod (plr, VS). C’est un choix individuel. Et ce serait faire payer 30 à 50 millions par semaine à tous les citoyens. En vain. La décision est tombée par 144 voix contre 43.
L’alliance entre l’UDC, les Verts, les socialistes et Le Centre, ainsi que le vote qu’elle a engendré, ressemblent beaucoup à un message adressé au Conseil fédéral. Pour l’instant, le gouvernement reste compétent en la matière. C’est donc sous pression qu’il s’apprête à annoncer ses nouvelles mesures ce vendredi.
Pour le volet économique, l’UDC était seule à s’opposer à une prolongation des aides jusqu’à la fin 2022. «C’est trop», a martelé Albert Rösti (udc, BE), souhaitant limiter leur validité à fin juin. Sans succès.
Aides prolongées
Le National a ainsi prolongé jusqu’à fin 2022 le parapluie de protection pour les manifestations supracantonales, les mesures relatives à l’indemnité de chômage ou encore la réduction de l’horaire du travail (RHT).
Les allocations pour perte de gain Covid-19 pourront aussi continuer à être versées s’il y a interruption ou limitation de l’activité lucrative. Et contrairement au Conseil des Etats, le National veut continuer de soutenir les cantons qui prennent des mesures pour les cas de rigueur. ATS/XL
Seul le masque est bien accueilli
Le Conseil fédéral n’aura pas la tâche facile ce vendredi pour décider des mesures à prendre pour lutter contre le Covid-19. La consultation montre que seule l’extension du port du masque est peu remise en question. Les autres sont majoritairement rejetées, comme les tests réguliers dans les écoles, le passeport dans le cercle privé ou le télétravail. Le Conseil fédéral a envoyé mardi un paquet de mesures en consultation jusqu’à mercredi soir. De nombreux cantons rejettent notamment l’idée de rendre obligatoire le passeport sanitaire pour les réunions privées dès onze personnes, selon un tour d’horizon effectué par la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS). Les cantons craignent notamment que cela n’accentue les divisions dans les familles à l’approche des fêtes de fin d’année. ATS
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