Les élections fédérales de 2023
La droite genevoise a faim
Avec ou sans alliance, le camp bourgeois entend défier la gauche au Conseil des Etats
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Abigail Zoppetti
8 mai 2023 à 04:01
Elections fédérales » Alors que la verte Lisa Mazzone et le socialiste Carlo Sommaruga briguent un nouveau mandat pour représenter le canton de Genève au Conseil des Etats cet automne, la droite ambitionne de reconquérir le siège perdu par le PLR en 2007. Au sortir des élections cantonales, marquée par la fin de la majorité de gauche au Conseil d’Etat, elle n’a pas encore arrêté de stratégie.
Concentrés sur les scrutins cantonaux d’avril, la plupart des partis genevois n’ont pas encore établi leurs listes pour les élections fédérales. A droite, seul le PLR a désigné ses candidats: sa conseillère nationale Simone de Montmollin briguera un siège au Conseil des Etats. Reste à savoir qui l’accompagnera dans cette élection cruciale et selon quelles modalités.
La Realpolitik a prévalu
Les divergences de vues entre le PLR et Le Centre sur une alliance de droite élargie ont mis fin à la traditionnelle Entente bourgeoise lors des élections municipales de 2020. Mais la Realpolitik s’est imposée après le premier tour de l’élection au Conseil d’Etat du 2 avril dernier, poussant l’ensemble de la droite à s’unir au sein de l’Alliance genevoise afin de reconquérir la majorité.
Inédite à Genève, cette coalition n’a toutefois pas donné le résultat attendu par toutes ses composantes: sur les cinq prétendants, seules les deux candidates du PLR et celle du Centre ont été élues à l’exécutif fin avril, laissant un goût amer au MCG et à l’UDC qui ont pourtant gagné des sièges au Grand Conseil.
Au lendemain de ce scrutin, la reconduction de l’alliance en vue des élections fédérales n’est pas encore décidée. Elle pourrait dépendre des candidats en lice. Au Centre, Vincent Maitre a manifesté sa volonté de se présenter au Conseil des Etats après une législature au National. Son parti se prononcera le 15 juin.
Du côté de l’UDC, la conseillère nationale Céline Amaudruz devrait se présenter. Au MCG, Mauro Poggia, qui quitte le Conseil d’Etat à la fin du mois, a déclaré qu’il se lancerait s’il dispose d’un large soutien sur le plan genevois, le parti étant inexistant à Berne. Conseiller national de 2011 à 2013, il n’avait pas réussi à intégrer un groupe parlementaire ni à siéger en commission.
Face à l’hégémonie de la gauche aux Etats, la droite devra miser sur des personnalités populaires, à l’instar d’un Mauro Poggia, dans cette élection au système majoritaire et à bulletin unique. Les sortants Carlo Sommaruga et Lisa Mazzone bénéficient d’une grande notoriété au bout du lac.
PLR et Verts désignés
Au Conseil national, la députation genevoise compte douze élus: trois Verts, deux PS, PLR et UDC, un centriste, un vert’libéral et une élue d’extrême gauche. Deux poids lourds ne se représentent pas après quatre législatures. L’UDC Yves Nidegger cédera son siège dans le courant du mois à Thomas Bläsi, tandis que le PLR Christian Lüscher quittera la Coupole à l’automne.
Le PLR présente six candidats, dont la sortante Simone de Montmollin, élue en 2019. Chez les Verts, Delphine Klopfenstein Broggini, Isabelle Pasquier Eichenberger et Nicolas Walder briguent un second mandat. Ils sont accompagnés par neuf candidats peu connus, sauf Lynn Bertholet, qui pourrait devenir la première conseillère nationale transgenre.
Siège à défendre
Les autres partis doivent encore se déterminer. Le PS le fera mardi: les sortants Laurence Fehlmann Rielle et Christian Dandrès ainsi que le magistrat de la ville de Genève Sami Kanaan font partie des quinze candidatures internes. Divisée et désormais exclue du Grand Conseil, l’extrême gauche devra s’entendre, comme le souhaite la Liste d’Union populaire, pour défendre le siège de Stefania Prezioso Batou.
A droite, Le Centre désignera ses candidats à la mi-juin. L’UDC Céline Amaudruz se représente pour un quatrième mandat, tandis que le MCG pourrait relancer Roger Golay, qui a remplacé Mauro Poggia en cours de législature avant d’être réélu en 2015. Quant au vert’libéral Michel Matter, dont le parti a manqué de peu son entrée au Grand Conseil, il souhaite briguer un second mandat. ats
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