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Suisse

Impasse à l’italienne

Rome refuse de reprendre les migrants franchissant la frontière à Chiasso et met la Suisse en difficulté


Pierre-André Sieber

Pierre-André Sieber

3 mars 2023 à 19:28

Temps de lecture : 1 min

Asile» Le nombre de migrants arrivant d’Italie par la douane de Chiasso (TI) met non seulement le canton du Tessin, mais aussi tout le système de l’asile en Suisse, sous pression. Durant le mois de janvier, 2776 d’entre eux ont débarqué sans que les gardes-frontière ne puissent les renvoyer dans la Péninsule. Selon la Neue Zürcher Zeitung, ils étaient autant en décembre.

Le problème? Depuis la fin de l’année passée, le gouvernement de Giorgia Meloni estime que les capacités de son pays sont saturées. Du coup, l’accord bilatéral obligeant l’Italie à reprendre les migrants renvoyés qui n’ont pas déposé une demande d’asile en Suisse n’est plus appliqué. Quant à l’Accord de Dublin, réglant celui des requérants qui ont déposé une demande mais qui a été refusée, il est suspendu. Le blocage est total.

Le Tessin paie l’addition

Premier concerné, le Tessin se dit otage de cette impasse à l’italienne. «Notre canton paie l’addition des désaccords entre Bruxelles et l’Italie ainsi que les blocages de cette dernière sur la question migratoire vis-à-vis des Etats de l’Accord de Dublin comme la France», s’indigne Marco Romano, conseiller national centriste.

A l’heure des questions au Conseil fédéral, le politicien tessinois a demandé que l’indemnité de 650 000 francs accordée par la Confédération au Tessin en 2022 pour les coûts de gestion des flux migratoires soit reconduite en 2023. Les sept Sages ne lui ont encore pas répondu. «Nous ne sommes qu’au début de l’année et notre canton enregistre un très fort afflux en provenance de l’Italie», souligne Marco Romano. «Nous voulons éviter de nous retrouver cet été dans une situation que nous avons vécue entre 2015 et 2017, car on sait d’expérience que le phénomène migratoire prend de l’ampleur à la belle saison.»

L’élu pointe du doigt des migrants d’origine maghrébine débarquant à Chiasso en provenance de la Botte. «A la différence des Afghans par exemple, les migrants originaires de Tunisie, d’Algérie ou du Maroc n’ont quasiment aucune chance d’obtenir l’asile en Suisse», explique Marco Romano. «La plupart ne déposent pas de demande d’asile, mais sont juste là pour séjourner dans le pays de manière illégale. Souvent, ils ont commis des petits larcins en Italie, comme des vols de vélos électriques par exemple.»

 

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