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Modification de la loi fédérale sur l’impôt anticipé

Impôt anticipé. entre opposants et partisans, la guerre des chiffres

La campagne sur la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations se concentre sur les recettes


 Philippe Castella

Philippe Castella

26 août 2022 à 00:13

Temps de lecture : 1 min

Fiscalité » Les débats sur l’AVS et l’élevage intensif attirent tous les projecteurs, reléguant au second plan le dernier objet soumis au peuple le 25 septembre, qui a trait à la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations. L’appellation a un effet repoussoir, mais elle cache un énième round du combat que se livrent la droite et la gauche sur la fiscalité. Les partisans de la réforme ont présenté leurs arguments aux médias mardi, les opposants ce jeudi. A défaut de polochons, ce sont des chiffres que les deux camps s’envoient à la figure. Tentative d’éclairage.

 

1. L’impôt anticipé, c’est quoi?

L’impôt anticipé, c’est un impôt de 35% perçu à la source sur la plupart des revenus résultant de placements financiers, ainsi que sur les gains de loterie notamment. Il s’agit d’un instrument pour lutter contre la fraude fiscale. L’exemple classique est celui du compte épargne. Si les intérêts de votre compte vous ont rapporté 100 francs l’an dernier, la Confédération a prélevé là-dessus directement 35 francs. Ils vous seront rendus, en partie tout du moins, une fois votre déclaration d’impôt dûment remplie.

 

2. Que veut supprimer la réforme?

La réforme ne vise pas à une suppression générale de l’impôt anticipé, mais seulement celui qui frappe les obligations émises en Suisse, et encore uniquement les nouvelles obligations. Celles-ci sont un outil qu’utilisent tant les collectivités publiques que les entreprises pour obtenir de nouveaux crédits à moindre coût que par des emprunts à la banque.

C’est là du moins le cœur de la réforme. Elle prévoit aussi de supprimer le droit de timbre de négociation pour les obligations suisses et certains autres titres, ainsi que l’impôt anticipé sur les intérêts des comptes bancaires pour les personnes morales et les investisseurs étrangers.

 

3. Quel est l’objectif de cette réforme?

Pour les partisans du projet, son objectif est de dynamiser le marché des obligations en Suisse, freiné par l’impôt anticipé. La valeur des nouvelles obligations émises en Suisse a marqué un recul de 20% entre 2010 et 2020. «Au Luxembourg, le marché des obligations, mesuré au produit national brut, est 190 fois plus important qu’en Suisse», souligne à titre de comparaison Thomas Matter (udc, ZH).

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