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Suisse

Paysans. Dettes, revenus et contributions publiques: portrait de l’économie agricole suisse

Alors que la révolte agricole gronde, focus sur un des principaux sujets de discorde: l’argent. Entre l’endettement, le revenu et les paiements directs, l’agriculture helvétique déprime.

L’agrandissement de la taille des exploitations pèse sur l’endettement des agriculteurs. © Keystone

Lena Würgler (ESH-Médias)

Lena Würgler (ESH-Médias)

20 février 2024 à 17:30

Temps de lecture : 1 min

Davantage de reconnaissance, moins de paperasse et, surtout, un meilleur revenu: telles sont les principales revendications qu’expriment, en ce moment, les agriculteurs du pays. Mais au fait, à quoi ressemble l’agriculture de la Suisse, comment a-t-elle évolué et combien gagnent nos paysans? La compilation des données de l’Office fédéral de la statistique (OFS), du centre fédéral de recherche Agroscope et de l’association vaudoise Prométerre permet d’esquisser les profils des exploitations helvétiques et de leurs résultats financiers.

Au cours des vingt dernières années, le nombre d’exploitations n’a cessé de baisser, prolongeant une tendance entamée le siècle dernier. De 67 421 en 2002, elles n’étaient plus que 48 344 en 2022 (–28%). Une baisse corrélée avec l’augmentation de la taille moyenne des exploitations, passée de 20 à 27 hectares (+35%). «Les exploitations de plus de 30 hectares en particulier deviennent plus fréquentes, tandis que le nombre d’exploitations plus petites diminue», indiquait Agroscope en 2020.

Moins de fermes

«Lorsqu’un agriculteur arrive à la retraite, les repreneurs potentiels ne parviennent souvent pas à obtenir des aides ou des prêts pour racheter les petits domaines, car ces derniers sont jugés trop petits pour être rentables», explique Vanessa Renfer, secrétaire du syndicat paysan Uniterre, qui est aussi éleveuse de vaches mères et de poulets d’engraissement installée à Enges (NE). «La ferme est ainsi démantelée et les parcelles louées ou vendues aux agriculteurs voisins.»

Agroscope précise que cette «restructuration» de l’agriculture s’explique aussi par les progrès techniques et la mécanisation, qui permettent d’être plus productif. «Dans les années 1950, les exploitations typiques avaient 10-12 hectares et quelques vaches, ce qui correspondait à la capacité de travail de la famille», complète Christian Aeberhard, adjoint de direction chez Prométerre. «Depuis, la mécanisation a favorisé des structures bien plus grandes.»

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