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Suisse

Des mouches et des champignons pour lutter contre le scarabée japonais

Après le Tessin, le Valais: un nuisible faisant d’énormes dégâts aux cultures s’étend en Suisse. Des chercheurs s’activent pour en limiter l’expansion et développent des approches naturelles

Le scarabée japonais fait notamment de nombreux dégâts aux cultures © Agroscope

Sevan Pearson

Sevan Pearson

29 août 2023 à 15:35

Temps de lecture : 1 min

Environnement » Après le Tessin en 2017 et l’aéroport de Zurich en juillet, le Haut-Valais la semaine dernière: le scarabée japonais, un nuisible entré en Suisse par le sud il y a quelques années, poursuit son expansion. Cet insecte de l’ordre des coléoptères (tout comme les hannetons), une fois adulte, se nourrit de plus de 300 plantes différentes. Il affectionne le feuillage et les fruits de très nombreux arbres – pommiers, poiriers, cerisiers, noisetiers, par exemple –, mais aussi le maïs, le soja et même les rosiers, entre autres. Sans parler des vignes qu’il prend aussi pour cible.

«Ses larves mangent les racines de différentes plantes et du gazon, ce qui provoque de nombreux dégâts dans les parcs, les pelouses ou les terrains de golf», ajoute Tim Haye, chercheur au Centre international pour les sciences de la vie agricoles (CABI selon l’acronyme anglais) à Delémont. Selon le scientifique, la lutte contre ce nuisible coûte déjà 450 millions de dollars par année aux Etats-Unis et est considérée comme prioritaire par l’Union européenne et la Suisse. Et c’est justement au CABI qu’une nouvelle méthode est en cours de développement.

Mouche à la rescousse

A l’heure actuelle, la lutte contre les scarabées japonais adultes se fait à l’aide d’insecticides, avec tous les risques et inconvénients que cela implique. Ce procédé ne fonctionne en général pas avec les larves contre lesquelles on utilise de petits vers appelés nématodes. Au CABI, on travaille sur une approche différente.

«La mouche Istocheta aldrichi représente un moyen de lutte biologique prometteur. Elle vient du nord du Japon, tout comme le scarabée japonais. Cette mouche parasite pond ses œufs sur la carapace du cou du nuisible. Les larves se développent ensuite à l’intérieur du scarabée et finissent par le tuer», détaille Tim Haye. «Au nord du Japon, cette mouche parasite chaque année entre 30 et 100% de la population femelle de ces insectes.»

L’idée de l’équipe de recherche de Delémont, c’est d’introduire en Europe ce prédateur naturel du scarabée japonais, dont l’absence lui permet de se multiplier très rapidement. «Lorsque le sol est hautement infesté, on peut en compter des centaines par mètre carré», illustre Giselher Grabenweger, chercheur à Agroscope-Reckenholz. Tim Haye renchérit en mentionnant un parc à Lugano où, en début d’année, on a estimé la population de scarabées japonais à… plusieurs millions.

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