Des cantons veulent octroyer davantage de congés aux jeunes parents
Genève et Berne votent le 18 juin pour octroyer des semaines de congé de plus aux jeunes parents
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30 mai 2023 à 17:42
Scrutins cantonaux » Deux scrutins cantonaux se tiennent le 18 juin sur l’introduction d’un congé parental. A Berne, la gauche soutient le texte. A Genève en revanche, elle le rejette. Surprenant? Pas si sûr. Car le contenu de ces deux initiatives est très différent.
Dans le canton du bout du lac, le texte a été lancé par les Vert’libéraux. En résumé, il prévoit un congé parental de 24 semaines au total, «soit 16 semaines en cas de maternité et huit pour l’autre parent. Deux de ces semaines pourront être transférées de manière flexible à l’un ou l’autre parent, en fonction de leur organisation et leur désir», explique le parti sur son site. Ce congé s’adresse aux parents hétérosexuels, homosexuels, adoptants ou aux parents d’accueil permanent. Précision importante: le congé-maternité dans le canton de Genève est de 16 semaines actuellement, contre 14 au niveau fédéral.
Financement obligatoire
«Avec ce congé parental, Genève serait un canton pionnier en Suisse», salue Manuelle Pernoud, l’une des initiantes. Un congé qui, cependant, ne serait pas obligatoire, car seule la Confédération peut l’imposer légalement. «En revanche, son financement le serait», précise l’élue vert’libérale. En clair, l’augmentation des cotisations paritaires (employeurs et employés) est évaluée à 0,15-0,2%.
«En cas d’acceptation de l’initiative, la loi d’application prévoira une certaine souplesse d’organisation entre employeurs et employés. Mais je vois mal une entreprise refuser de mettre en œuvre le congé parental. A l’heure d’une pénurie de personnel dans de très nombreux domaines, proposer un tel congé financé – à l’instar de certaines entreprises qui le font déjà – permettra d’attirer des jeunes», argumente Manuelle Pernoud.
«C’est une supercherie»
«Cette initiative est une supercherie», bondit Jocelyne Haller, députée d’Ensemble à gauche au Grand Conseil. «Le seul élément qui est sûr, c’est l’obligation de cotiser. Mais ensuite, libre à l’employeur d’accorder ce congé parental ou non», poursuit l’élue. En outre, elle juge négativement la possibilité de céder deux semaines de son congé supplémentaire à son conjoint. «Le risque est que nombre de mères se retrouvent avec 14 semaines de congé maternité au lieu de 16.»
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