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Suisse

Boulet tiré contre la rente-pont

Après l’initiative sur la libre circulation, voilà le référendum contre les prestations pour chômeurs âgés

Le projet adopté par le parlement en juin prévoit une aide pour les chômeurs âgés en fin de droit.

 Igor Cardellini

Igor Cardellini

10 juillet 2020 à 04:01

Suisse» La démarche n’est pas formellement portée par l’Union démocratique du centre, mais le parti la soutient. Un comité composé de membres de l’UDC a lancé un référendum contre la rente-pont pour les chômeurs de plus de 60 ans hier en conférence de presse. L’occasion aussi de défendre l’initiative populaire UDC visant à limiter la libre circulation, en votation le 27 septembre.

«Cette rente-pont va avoir un effet inverse à celui qu’on fait miroiter: plutôt que de maintenir les seniors sur le marché du travail, elle va en exclure encore plus. Ils finiront leur vie active comme des assistés alors qu’ils aspirent à travailler», estime Jean-Luc Addor (udc, VS), membre du comité.

Aide amaigrie en mire

Pour rappel, le projet adopté par le parlement en juin prévoit une aide pour les chômeurs âgés en fin de droit. Selon la version adoptée, amaigrie en décembre dernier à l’initiative du conseiller aux Etats Ruedi Noser (plr, ZH), l’opération est évaluée à 150 millions de francs par an. Plus généreux, le projet initial était de 230 millions de francs par an et aurait touché 4600 personnes. Dans sa formule finale, environ 3400 personnes devraient en profiter. Ceux ayant recours à la prestation recevront 43 762 francs. Quant aux couples, ils obtiendront une rente-pont de 65 643 francs par an au maximum.

Soutenue par les partenaires sociaux et tous les partis sauf l’UDC, la rente-pont est conçue comme une prestation transitoire dont l’objectif est d’éviter aux personnes perdant leur travail vers la soixantaine d’avoir recours à l’aide sociale. Pour pouvoir percevoir cette prestation, il faut avoir cotisé pendant vingt ans dont au moins cinq ans après 50 ans, avoir réalisé pendant cette période un revenu annuel d’au moins 21 330 francs et disposer d’une fortune inférieure à 50 000 francs pour une personne seule (100 000 pour un couple), logement excepté.

«Il faut plutôt parler de rente de licenciement. Les employeurs seront encore plus tentés de recourir à de la main-d’œuvre plus jeune et moins chère – y compris étrangère bien sûr – et à licencier sans scrupule les travailleurs de 58 ans et plus», juge Jean-Luc Addor, qualifiant la prestation d’«aide sociale fédérale». Pour l’élu, «une des sources du problème de ces seniors est à trouver dans la concurrence constituée par les travailleurs étrangers, systématiquement moins chers».

«Une fausse solution»

Le conseiller national UDC valaisan relève que la population est dupée par «une arnaque qui a pour but d’acheter le vote des seniors à grands frais». Et de soutenir que pour s’attaquer aux causes des problèmes sociaux comme le chômage, celui des seniors compris, il faut «limiter vraiment l’immigration de masse, les Suisses le savent, à commencer par ceux qui sont en concurrence avec la main-d’œuvre étrangère sur le marché du travail».

Le comité référendaire – aussi composé des conseillers nationaux Manuel Strupler (TG), Mike Egger (SG), Benjamin Fischer (ZH), Monika Rüegger (OW) et du conseiller aux Etats Jakob Stark (TG) – a jusqu’au 8 octobre pour convaincre et réunir 50 000 paraphes.

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