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Aide aux médias

Aider les médias, une bonne idée?

En votation le 13 février, la hausse de l’aide fédérale aux médias divise. Oreiller de paresse? Nécessité de conserver une diversité des titres de presse dans les régions? Deux élus fédéraux en débattent


Guillaume Chillier

Guillaume Chillier

7 février 2022 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Votation » Faut-il donner un coup de pouce supplémentaire aux médias? C’est la question qui sera posée aux citoyens du pays le dimanche 13 février, en votation populaire. Et elle divise partis politiques et population, alors que les derniers sondages prévoient un petit «non». L’idée: augmenter cette aide de 151 millions de francs par an, en partie pour une durée limitée à sept années.

Pour en débattre, nous avons invité Christine Bulliard-Marbach, conseillère nationale fribourgeoise (le centre, en faveur du «oui») et le conseiller aux Etats Philippe Bauer (plr, pour le «non»). Deux élus de cantons dont les titres de presse régionaux payants – La Liberté ou La Gruyère à Fribourg et Arcinfo à Neuchâtel – se disent en difficulté, ne sont pas propriété des géants suisses de la presse et soutiennent ce paquet d’aides.

Monsieur Bauer, lorsque vous avez été invité pour ce débat, vous m’avez dit mettre toutes vos forces pour le «non». En quoi est-ce un combat si important pour un libéral-radical?

Philippe Bauer (Ph.B.): Je crois à l’indépendance des médias et je veux qu’elle soit préservée. Je crois aussi au libéralisme économique. Je refuse dès lors que l’on soutienne des modèles qui mettent en danger cette indépendance et qui ne sont plus adaptés.

Ce paquet d’aides est-il si mal ficelé?

Oui. Je ne remets pas en cause le soutien existant à la distribution postale ou matinale des journaux. En revanche, je suis fondamentalement opposé à l’aide directe aux médias en ligne. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Je refuse qu’on ouvre une pompe aux subventions qu’on ne refermera jamais.

Madame Bulliard-Marbach, en augmentant l’aide indirecte et en brisant le tabou de l’aide directe (aujourd’hui inexistante), n’allons-nous pas entamer l’indépendance des médias?

Christine Bulliard-Marbach (Ch.B.-M.): Le paquet d’aides donne des garanties et rien ne permet de dire que l’Etat va pouvoir contrôler les contenus rédactionnels. Deux articles de lois excluent explicitement tout interventionnisme.

Alors affirmer que l’indépendance est en péril est faux. C’est même le contraire: quand un média est financièrement serein – et c’est ce que permet le paquet d’aides –, il peut s’occuper de la qualité de ses contenus et entretenir la diversité. Je rappelle que pour certains médias, l’aide ne représentera que 10% de leurs revenus. On ne peut pas dire que l’Etat achète les médias.

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