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Sports motorisés

«Ma voiture, c’est comme un bébé»

Président du Gruyère Racing Team, Hervé Villoz a montré l’exemple hier à La Roche - La Berra

Hervé Villoz: «La place, pour moi, c’est secondaire.»

 Gilles liard

Gilles liard

19 juin 2023 à 04:01

Automobilisme » Au volant de sa Renault Clio RS, Hervé Villoz a montré l’exemple, hier, sur les 3400 m reliant La Roche et Montsoflo. En bon président du Gruyère Racing Team – casquette qu’il a coiffée au début de cette année –, il a devancé tous ses coéquipiers, en terminant 4e dans la relevée classe 1600 cmc Interswiss. Mais, plutôt que le classement, c’est le temps, toujours ce fameux «chronomètre» qui aiguise sa motivation: «Je préfère terminer 4e, comme aujourd’hui, en battant mon record, plutôt que 2e dans un moins bon temps. La place, pour moi, c’est secondaire.» Ainsi est forgée la mentalité du carrossier de Sorens: «Je suis un compétiteur dans l’âme. Ma motivation? Aller toujours un peu plus vite.»

Hier, sur les flancs de la Berra, le Gruérien a pleinement suivi son credo. Pointé en 2’05’’406 et 2’06’’014, il a amélioré d’une seconde et un dixième son temps de l’an dernier: «C’est une belle satisfaction. J’ai battu mon record personnel avec la même voiture que je roule depuis 2008. Mais elle n’a pas évolué depuis l’an dernier.» S’il est resté au pied du podium, le quadragénaire ne broyait pas pour autant du noir, versant dans le fatalisme: «Il me manque clairement 25 CV pour batailler avec les trois premiers. C’est surtout dans les lignes droites que je suis pénalisé. Je laisse deux secondes par manche. Il ne faut pas chercher d’explication plus loin.»

Aux petits soins

Polymécanicien de formation, Hervé Villoz chouchoute son bijou au quotidien, une approche qu’il cultive depuis ses débuts en compétition, en 2002. Il fabrique les pièces de ses propres mains. Itou pour le moteur qu’il a confectionné sans l’aide d’autrui: «Pour moi, mon auto, c’est comme un bébé. Il faut se montrer soigneux. En compétition, la voiture est tellement sollicitée qu’il ne faut pas hésiter à la hisser sur le lift le lundi. Histoire de contrôler les suspensions, de regarder si les écrous sont encore solidement serrés, s’il n’y a pas de fuite, etc. La révision génère un travail important, mais c’est un passage obligé.»

Outre les huit manches du championnat de Suisse de la montagne, le Gruérien compte s’offrir quelques escapades en France, Italie et peut-être en Allemagne, cet été: «J’adore découvrir d’autres parcours. C’est aussi ça qui me motive. Quand bien même je roule un peu plus sur la retenue, vu que je découvre le tracé.» Self-made-man, Hervé Villoz parvient ainsi à limiter ses charges au minimum. Sans casse notoire, une saison lui coûte quelque 13 000 francs: «Une somme que j’assume moi-même. Je n’ai presque pas de sponsors.» Les postes les plus importants concernent les frais d’inscription, les trajets et les pneus: «Ma voiture est une traction. J’utilise un train de pneus avant toutes les quatre courses. Après, je les troque contre des neufs et j’utilise les anciens pour les essais.»

Atmosphère bon enfant

Sa course terminée, Hervé Villoz est revenu à pied sur la ligne d’arrivée. Histoire d’échanger ses impressions avec ses potes pilotes et les commissaires de piste. Et d’apprécier le «mélodieux» vacarme et la vélocité des formules dévorant les deux lignes droites finales, Eric Berguerand en tête. Dans les propos, aucun «vous» n’a transpiré. Le tutoiement est poussé à son paroxysme, tout comme les moteurs: «C’est aussi cette atmosphère bon enfant, familiale, qui me plaît et me motive».

Résultats complets: www.gvi-timing.ch

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