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Sports motorisés

Les réseaux sociaux à défaut de circuit

Entre les entraînements physiques, les pilotes fribourgeois prennent leur pause forcée en patience

Jason Dupasquier avec sa console de jeux: «Ces temps, j’y joue, mais pas énormément. Au bout d’une heure, ça m’énerve.»

 Gilles Liard

Gilles Liard

29 avril 2020 à 04:01

Motocyclisme » Leur bécane de compétition sur la béquille, les pilotes fribourgeois prennent, comme tout un chacun, les restrictions sanitaires en patience. En attendant une hypothétique reprise des Grands Prix, ils profitent de parfaire leur condition physique et de maintenir une visibilité sur les réseaux sociaux. «C’est comme si l’on était en janvier», image le crossman Alain Schafer. Même son de cloche chez son homologue Valentin Guillod et chez le pilote de Grand Prix Jason Dupasquier. Tour des stands par mobile interposé.

Contrairement aux ténors de la classe MotoGP, Jason Dupasquier a pu apprivoiser sa KTM Moto3 en compétition. C’était au début mars au Grand Prix Qatar (25e), juste avant que le monde sportif ne se mette lui aussi en quarantaine. «Depuis? J’enfourche mon vélo de route et mon VTT, répond le néophyte sorensois. J’ai aussi entrepris un programme de renforcement musculaire pour me protéger davantage en cas de chute.»

Manque de visibilité

Contrairement aux crossmen, le Gruérien de 18 ans n’a pas laissé sa monture s’empoussiérer. De temps à autre, il s’offre une cavalcade à minimoto (des 110 cmc) sur la piste familiale privée. «On se taquine avec Bryan (son frère cadet engagé en North Talent Cup, ndlr) pour garder cette sensation de glisse. On apprend toujours un petit quelque chose.» Une partie de son temps est consacrée aussi au visionnement des circuits sur la console de jeux. Exercice auquel il s’était astreint durant la pause hivernale: «Ces temps, j’y joue, mais pas énormément. Au bout d’une heure, ça m’énerve.»

Même si la piste semble encore longue, le Fribourgeois espère une reprise prochaine de la compétition. Par crainte de retraits de sponsors, entre autres: «Certains pourraient annuler leur soutien à cause du manque de visibilité. Cette situation est pesante.»

La console de jeux n’apporte strictement rien aux spécialistes de motocross: les sauts sont modifiés d’une année à l’autre, la texture du terrain évolue au fil des passages ainsi qu’au gré de la météo et des arrosages. «Les tracés sont beaucoup moins précis que les circuits routiers, note Valentin Guillod. Je m’amuse de temps à autre, mais c’est juste pour combler l’ennui.» Le Lacois a mis cette parenthèse coronavirus à profit pour soigner une fracture de fatigue au péroné, blessure qui a péjoré ses prestations en Angleterre et aux Pays-Bas, les deux seuls Grands Prix disputés à ce jour en 2020.

Installé durant la saison dans les environs d’Amiens, Valentin Guillod a pu regagner la Suisse juste avant le bouclement des frontières. Il respecte le confinement, privilégiant la salle de force et le home-trainer plutôt que les sorties à vélo de route: «Je voulais maintenir un entraînement hebdomadaire sur la moto pour garder le rythme. J’ai renoncé.» Quelques balades en montagne avec Alain Schafer et les courses alimentaires pour la famille constituent ses menues sorties: «Je veux profiter de cette halte pour être au top physiquement. Vu qu’il n’y a pas de compétition en fin de semaine, on peut s’investir davantage à l’entraînement.»

Le Fribourgeois espère renouer avec la compétition. Objectif qu’il n’imagine cependant pas avant août-septembre: «Selon le calendrier remodelé, on roulerait alors jusqu’à fin novembre, avec des Grands Prix presque tous les week-ends. Ça me paraît difficilement jouable.»

Quant à Alain Schafer, qui briguait le titre national en Open cette saison, il espère retrouver la scène sportive à mi-juillet, à Broc: «Ça risque d’être un peu court, nuance-t-il. Cela dit, il ne reste plus que trois épreuves au calendrier. Est-ce que ça vaut la peine de maintenir un championnat? A voir.»

«Rouler à 80%? Non»

Le Sarinois égrène ses journées entre l’entraînement physique et son appui à l’entreprise familiale, spécialisée dans les machines de jardin. Et la moto? Niet. Le trentenaire respecte les recommandations de la Faculté qui invitent à ne pas pratiquer les sports à risque ces temps: «Je ne veux pas me faire mal en cette période de pandémie. De plus, toutes les pistes sont fermées. Rouler à 80% n’apporte pas grand-chose. Paradoxalement, c’est même plus dangereux parce qu’on est moins concentré.»

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