Le triomphe du champion des chutes

Motocyclisme »   Marc Marquez (Honda) a composté son titre malgré une grosse frayeur dans le dernier tiers du GP de Valence. En prenant la tête devant Zarco (Yamaha), il frôlait la chute et devait élargir sa trajectoire, perdant ainsi toutes ses chances de remporter 
la course. Mais il assurait l’essentiel. L’épreuve a été remportée par l’Espagnol Dani Pedrosa.

A 24 ans, Marquez présente donc un palmarès riche désormais de six titres mondiaux. Il a été sacré en 125 cm3 (2010), Moto2 (2012) et MotoGP (2013, 2014, 2016, 2017), ce qui le place déjà parmi les plus grands de son sport.

Yamaha en difficulté

La saison 2017 devait être le théâtre d’une rivalité avec l’Ibère qui monte, Maverick Viñales (22 ans), nouveau venu chez Yamaha, arbitrée par son équipier, le légendaire vétéran italien Valentino Rossi. Mais Marquez a profité d’une Yamaha officielle mal née et en grosse difficulté sous la pluie, pour prendre la mesure des deux hommes malgré les deux victoires inaugurales de Viñales.

Et alors que six leaders différents ont dominé le classement, c’est finalement Dovizioso qui lui a contesté le titre presque jusqu’au bout. «Ce fut un championnat difficile dans lequel Marc nous a une fois de plus surpris», explique son mentor Emilio Alzamora, qui l’a pris sous son aile en 2003.

Capable de prouesses dignes d’un équilibriste, il est le seul à parvenir à 
se maintenir au guidon avec une moto à 68 degrés d’inclinaison. «Cela arrive parce que vous êtes en train de pousser et de chercher la limite, mais je fais partie des pilotes qui jusqu’au dernier moment ne lâchent pas leur moto», souligne le pilote Honda, qui s’est encore rattrapé de façon magistrale à Valence à 8 tours de l’arrivée.

Ses prises de risques répétées ne lui ont pas causé de grave blessure jusqu’à présent, en dépit de très nombreuses chutes. Marquez est en effet le pilote qui tombe le plus, puisque, en cinq saisons de MotoGP, il a un taux d’accidents de 63% par week-end.

En 2017, il a été éjecté de sa monture à 27 reprises, sans conséquence sérieuse grâce à la chance mais aussi à une condition physique optimale. «J’ai les genoux et les coudes un peu abîmés, mais globalement ça va», constate Marquez, 59 kg pour 1,68 m.

Oliveira encore

Miguel Oliveira (KTM) a fini en beauté la saison de Moto2. Le Portugais a 
fêté à Valence son 3e succès consé-
cutif. Les deux Suisses en course n’ont pas joué de rôle majeur. Thomas 
Lüthi (Kalex) avait dû déclarer for-
fait sur blessure, mais il a conservé son rang de vice-champion du monde. Le Bernois roulera en MotoGP l’an prochain. ATS

Grand Prix de Valence

MotoGP (30 tours = 120,15 km): 1. Dani Pedrosa (ESP), Honda, 46’08’’125 (156,2 km/h). 2. Johann Zarco (FRA), Yamaha, à 0’’337. 3. Marc Marquez (ESP), Honda, à 10’’861. 4. Alex Rins (ESP), Suzuki, à 13’’567. 5. Valentino Rossi (ITA), Yamaha, à 13’’817. 25 pilotes au départ, 17 classés. Tour le plus rapide (4e): Zarco en 1’31’’576 (157,4 km/h). Notamment éliminé: Andrea Dovizioso (ITA), Ducati. Championnat (18/18): 1. Marquez 298. 2. Dovizioso 261. 3. Maverick Vinales (ESP), Yamaha, 230. 4. Pedrosa 210. 5. Rossi 208. 6. Zarco 174.

Moto2 (27 tours = 108,135 km): 1. Miguel Oliveira (POR), KTM, 43’15’’843 (149,9 km/h). 2. Franco Morbidelli (ITA), Kalex, à 2’’154. 3. Brad Binder (RSA), KTM, à 4’’181. Puis: 10. Dominique Aegerter (SUI), Suter, à 23’’751. 21. Jesko Raffin (SUI), Kalex, à 43’’275. 32 pilotes au départ, 26 classés. Tour le plus rapide (7e): Morbidelli en 1’35’’628 (150,7 km/h). Pas au départ: Thomas Lüthi (SUI), Kalex, blessé. Championnat (18/18): 1. Morbidelli 308. 2. Lüthi 243. 3. Oliveira 241. Puis: 12. Aegerter 88. 20. Raffin 26.

Moto3 (24 tours = 96,12 km): 1. Jorge Martin (ESP), Honda, 40’02’’193 (144 km/h). 2. Joan Mir (ESP), Honda, à 3’’760. 3. Marcos Ramirez (ARG), KTM, à 3’’877. 31 pilotes au départ, 29 classés. Tour le plus rapide (2e): Ramirez en 1’39’’109 (145,4 km/h). Championnat (18/18): 1. Mir 341. 2. Romano Fenati (ITA), Honda, 248. 3. Aron Canet (ESP), Honda, 199.