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Il s’appelait Siffert, Jo Siffert

Un nouvel ouvrage cultive le mythe du pilote fribourgeois décédé il y aura 50 ans en octobre prochain


 Gilles Liard

Gilles Liard

20 mars 2021 à 02:01

Automobilisme » Le 24 octobre prochain, il y aura 50 ans que Jo Siffert perdait la vie au volant de sa BMR blanche N°5 sur le circuit de Brands Hatch, au sud-est de Londres, lors d’une course de F1 hors championnat du monde. Au 16e tour, c’est l’impact fatal, dû à une défectuosité mécanique, selon les témoins. Laquelle? Mystère. Prisonnier dans le brasier de l’amas de ferraille retourné et devant l’inanité des secours, l’infortuné Fribourgeois meurt asphyxié. L’autopsie ne révélera qu’une jambe fracturée. Cinq jours plus tard, 50 000 personnes s’agglutinent dans les rues de Fribourg pour voir défiler son cortège funèbre.

Depuis, plus d’une huitantaine de fans se recueillent chaque année, le 24 octobre, à 14 h 18 (heure de l’accident), devant la stèle Jo Siffert 1936-1971 coureur automobile, au cimetière de Saint-Léonard à Fribourg.

Plus de deux générations

Combien d’aventuriers, de belles âmes héroïques, d’éminents chercheurs, de brillants sportifs, voire de politiciens influents de cette époque ont disparu de la mémoire collective, victimes de l’érosion du temps? Pas Jo Siffert. Peut-être parce qu’il porte en lui toutes ces valeurs pérennes: «C’était notre meilleur ambassadeur», glissait, en aparté, le journaliste Jean-Marie Wyder, hier, jour de la... Saint-Joseph, à l’occasion du vernissage de son ouvrage Il s’appelait Siffert, Jo Siffert, pierre angulaire de cette année 2021 qui commémore la disparition du pilote fribourgeois.

«Jo Siffert, c’était David contre Goliath. Et les gens aiment quand le petit gagne», témoigne Jean-Marie Wyder, qui a assisté à 180 Grands Prix entre 1970 et 1995. Le mythe du pilote flanqué de son célèbre casque rouge à croix blanche a déjà survécu à deux générations et demie: «Mourir en course façonne la personne en héros. En partant de rien et tout en restant simple, le petit gars de la Basse-Ville de Fribourg s’est hissé parmi les cinq meilleurs pilotes du monde, à force de persévérance et de talent. Ses exploits ont marqué le public.»

Tour du monde

Jean-Marie Wyder cultive à son tour le souvenir du héros fribourgeois. Son titre sonne comme une piqûre de rappel: «Une courroie de transmission pour les jeunes générations», image-t-il. Auteur de plusieurs opus sur les pilotes suisses engagés en F1 et au Mans, le journaliste valaisan rêvait de cet ouvrage depuis une quinzaine d’années. Il l’a compilé en 36 mois.

Pourtant, six livres évoquent déjà l’idole de Fribourg. Qu’apporte ce dernier-né? «Je ne voulais ni une deuxième biographie ni des témoignages de pilotes et de son entourage. Dans notre monde actuel, les gens sont fixés sur l’image. Ils ne prennent plus le temps de lire.» Via 610 illustrations (il en a visionnées près de 5000!) inédites et légendées avec pertinence, l’auteur a choisi l’itinéraire «Tour du monde». Il a ainsi tracé les 17 pays dans lesquels Jo Siffert a couru, le tout étayé aussi par des coupures de presse de l’époque.

Jean-Marie Wyder, Il s’appelait Siffert, Jo Siffert, Turbo Editions.

432 pages, 610 photos.

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