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Sports de combat

Les plus forts sont calculateurs

Les Fribourgeois ramèneront-ils une couronne fédérale de Zoug? La bataille pour les sélections commence

Augustin Brodard, ici lors de la fête régionale de Grolley dimanche dernier, avec la protection bleue pour les oreilles, arrive à maturité. Pour autant qu’il garde la santé, il aura son mot à dire en Suisse centrale cet été.

 Patricia Morand

Patricia Morand

3 mai 2019 à 04:01

Tour des clubs » Les choses sérieuses commencent ce week-end sur les ronds de sciure. Trois fêtes à couronnes, dans les cantons de Fribourg, Zoug et Thurgovie, donneront le coup d’envoi de cette année de «fédérale». Ces rendez-vous lancent la bataille pour les sélections en vue de l’évènement majeur qui se déroulera les 24 et 25 août à Zoug, trois ans après Estavayer 2016. Les meilleurs Romands se retrouveront dimanche à Heitenried. La Liberté fait le tour des clubs fribourgeois – par ordre alphabétique – et de leurs atouts à la veille de cette première manifestation organisée par le club de la Singine.

1. Chiètres rayonne grâce à Kramer

En s’offrant dix couronnes et s’adjugeant surtout la fête alpestre du Stoos, Lario Kramer a terminé dans le top 10 des lutteurs suisses en 2018. Le Lacois de 20 ans s’est posé en chef de file romand. «Ses succès n’ont pas bouleversé la vie du club de Chiètres», expose le chef technique Flemming Burri. «Profitant d’un nouveau statut, Lario est désormais reconnu partout où il est engagé.» Le maraîcher s’est préparé avec soin, notamment en camp avec quelques Bösen – le nom des lutteurs outre-Sarine – bernois. «A moins que sa santé ne le lui permette pas, Lario sera à Zoug. Derrière lui, son frère Dorian ou Sven Hofer peuvent également prétendre à une sélection», selon Flemming Burri.

2. Cottens prépare sa relève

L’effectif du club de Cottens est très jeune. «Nous n’avons qu’un lutteur âgé de plus de 20 ans», observe le chef technique Yvan Fischer. «Notre seul couronné en activité est parti en voyage. Nous vivons une phase de transition. Le passage chez les actifs nécessite un temps d’adaptation», rappelle le responsable.

3. Estavayer-le-Lac a des arguments

Vincent Roch avait échoué à un quart de point de la couronne lors de la fête fédérale 2016 sur le site de l’aérodrome de Payerne. La meilleure performance d’un représentant romand. Le Broyard de 25 ans est l’un des leaders du club d’Estavayer-le-Lac, avec Marc Guisolan, qui, souffrant du dos, disputera sa première fête de l’exercice dimanche à Heitenried. «Vincent Roch a remporté une fête régionale (Colombier, ndlr) ce printemps. Il est en forme. A Winterthour dimanche dernier, où notre club était invité, il a terminé la journée avec quatre passes gagnées, une perdue et une nulle», expose le chef technique Laurent Galley.

Estavayer ne manque pas d’arguments. «Nous avons quelques jeunes qui poussent et notamment Romain Collaud qui a remporté la fête fédérale des espoirs l’année dernière à Landquart (dans la catégorie des jeunes nés en 2002, ndlr)», poursuit le responsable.

4. Fribourg se passera de Frédéric Emonet

En lice lors des deux dernières fêtes fédérales, Frédéric Emonet (26 ans) s’est mis l’épaule en compote lors d’un entraînement cantonal en ce début d’année. «Nous comptions sur lui pour tirer nos lutteurs en avant», rappelle le chef technique Didier Quiot. «J’ai été moi-même opéré au genou, et ma saison est foutue. Nous avons des jeunes qui se profilent, mais ils ont besoin de temps pour arriver à maturité. Cela ne se fait pas en deux ou trois ans.» Le club de la capitale comptera sur Gaël Dubey, Florian Cotting ou encore Fabien Emonet, qui ont tous trois une seule couronne à leur palmarès.

5. La Gruyère a une paire d’as

La main n’est pas la plus forte, mais elle peut faire bien des dégâts au poker. Grâce à Benjamin Gapany (24 ans, 23 couronnes) et Johann Borcard (25 ans, 17 couronnes), le club de la Gruyère dispose d’une paire d’as. «Une saison de fête fédérale est assez longue. C’est spécial, car il faut être au meilleur de sa forme à la fin du mois d’août», glisse Gapany, qui occupe également la fonction de chef technique. «Il faut éviter de trop se fatiguer en début de saison, au risque de se blesser ou de se présenter sur les genoux dans l’arène de la fédérale.» Titré sur ses terres, à Riaz, lors de la fête cantonale fribourgeoise 2018, le Marsensois tentera de récidiver dimanche en Singine.

Derrière Gapany et Borcard, les Gruériens auront d’autres atouts, notamment Carlo Buchs (27 ans), qui a toutefois été embêté par un genou durant l’hiver, et Etienne Ducrest (20 ans), qui a dû composer avec l’école de recrues. «Ce serait bien si nous pouvions envoyer trois représentants à Zoug», souffle le chef technique.

6. Morat est toujours en veilleuse

Le club de Morat n’a aucun membre assuré à la caisse de secours de l’Association fédérale de lutte suisse, condition sine qua non pour enfiler la culotte de jute. «Tous nos lutteurs sont à Chiètres. Notre club est en veilleuse», lâche Frédéric Berset, qui, pour sa part, donne un coup de main au chef technique romand Christian Schmutz pour les entraînements.

7. Haute-Sarine peut compter sur Brodard

Augustin Brodard (25 ans, 13 couronnes) a créé une petite sensation ce printemps en mettant Lario Kramer sur le dos en passe finale à Ried près de Chiètres. «Il arrive à maturité grâce à sa routine et malgré un gabarit moyen (180 cm, 92 kg, ndlr)», apprécie Christian Kolly, vice-président de Haute-Sarine et expert Jeunesse & Sport en lutte suisse. «Il fait assurément partie des viennent-ensuite dans la hiérarchie fribourgeoise. Antoine Ducry (24 ans), qui est de retour après une année à Berne, pourrait aussi avoir un rôle sympa à jouer grâce à l’expérience qu’il a emmagasinée. Quentin Hayoz (23 ans) s’est beaucoup entraîné et se présente très motivé.»

8. La Singine doit faire face à un coup dur

Steven Moser (23 ans), 24 couronnes et victorieux de la fête vaudoise 2017, est, avec Kramer et Gapany, l’un des meilleurs atouts fribourgeois sur les ronds de sciure. Victime d’une déchirure des ligaments croisés en janvier, l’imposant singinois (192 cm, 102 kg) se remet gentiment. Le chef technique du plus important club fribourgeois – au nombre d’assurés/licenciés chez les actifs – ne compte pour l’instant pas sur lui. «Sans Moser, il nous manque quelque chose, mais les autres sont prêts», affirme Michael Pellet. Michel Dousse s’affirme, Fredy Riedo revient de blessure, comme Rolf Kropf. Il faudra égale-ment compter avec Florian Minder.

9. La Veveyse dans l’expectative

Quentin Mosimann (35 ans) a pendu la culotte de jute au clou l’année dernière au lac des Joncs. Il est le chef technique du club veveysan. «Nous avons beaucoup de jeunes, mais plus vraiment de membres chez les actifs», constate-t-il. «Nous travaillons bien avec la relève en espérant que les adolescents continuent dans la lutte.» Quentin Mosimann est dans l’expectative: «Rudy Liaudat (30 ans, ex-judoka mais également pilote de snowcross, ndlr) m’a demandé de l’assurer, mais je ne sais pas où il en est dans sa préparation.» Liaudat, qui était de la fête à Estavayer 2016, ne figure pas dans les participants annoncés à la «fribourgeoise» de Heitenried.

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