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Sports de combat

Les filles bien présentes sur le ring

La boxe féminine a désormais sa place dans les meetings. Ce sera notamment le cas ce samedi soir à Palézieux

Maegan Hauri disputera son quatrième combat ce soir à Palézieux.

 Georges Blanc

Georges Blanc

19 avril 2019 à 23:38

Boxe » La boxe féminine est entrée discrètement sur le ring. Mais désormais elle est bien présente dans tous les meetings du pays. Et ce samedi soir, à Palézieux, à l’occasion du traditionnel rendez-vous pascal du Boxing Club de Châtel-Saint-Denis, trois combats féminins sont prévus. Les trois entraîneurs des clubs fribourgeois et deux «experts» donnent leur avis sur cette nouvelle scène de la boxe.

A Villars-sur-Glâne, Roberto Quaranta avoue d’entrée: «Personnellement, je ne suis pas très favorable à la boxe féminine. C’est plus mou et il n’y pas beaucoup de puissance mais c’est vrai aussi que les filles peuvent se montrer plus rapides. Et il faut noter qu’elles progressent énormément au point de me faire évoluer dans mon analyse. Il faut avoir du cœur pour monter sur le ring et les filles en ont autant que les hommes. J’ai une dizaine de sportives qui fréquentent ma salle et tout se passe bien. Elles font volontiers du sparring avec les hommes.»

Bien accueillies

A Châtel-Saint-Denis, François Gilliand a toujours vu la boxe féminine d’un regard bienveillant et il nous disait: «Notre club a été un des premiers à accepter les filles dans les années 90 et elles sont maintenant aussi nombreuses que les hommes. Elles ont été bien accueillies et finalement, il n’y a pas beaucoup de différences avec les gars. Si les coups sont moins puissants chez les filles, en revanche, elles peuvent se montrer plus techniques. Et ce sont des teigneuses. Quand elles tiennent leur os, elles le gardent. Filles et garçons font du sparring ensemble et le plus important est le respect.»

 

« Les filles sont moins puissantes, mais ce sont des teigneuses »

François Gilliand

 

Du côté de Bulle, Stéphane Bovet est résolument pour que les filles puissent aussi boxer même s’il note qu’à la salle, elles ne sont pas les plus faciles à diriger: «Si tu dis à un garçon de faire un exercice qui ne lui plaît pas, il le fera quand même parce qu’il sait que cela lui sera bénéfique. Une fille, si elle n’a pas envie, elle ne le fera pas. Par contre sur le ring, je dirais que les filles sont plus méchantes. Elles ont plus de rage, de hargne. Elles veulent vraiment atteindre leur but. Et techniquement, leur style peut être plus joli, bien en ligne.»

Du chemin à faire

Arbitre et juge, l’ancien professionnel fribourgeois Bertrand Bossel est bien placé pour donner son avis même s’il reconnaît ne pas être un fan de la boxe féminine, la trouvant tout simplement pas très féminine. Il nous confiait: «Arbitrer une fille ou un homme, c’est pareil. Elles sont agressives, elles ont du caractère, elles vont au charbon et elles n’acceptent pas mieux que les hommes mes remarques. Au point de vue du niveau, c’est normal que les filles aient encore beaucoup de chemin à faire pour être au niveau des hommes, en tout cas chez les professionnelles où elles sont encore peu nombreuses. Sans enlever les mérites de la Genevoise Ornella Domini qui est championne d’Europe, on ne peut pas comparer avec les hommes. Par contre, chez les amateurs, c’est différent. J’étais il y a une semaine à Paris pour les Ceintures Montana comme arbitre et juge. Là, j’ai vu des filles remarquables qui avaient plus de 100 combats et bien des gars de chez nous n’en mèneraient pas large face à elles.»

 

« Quitte à passer pour un vieux macho, je ne suis pas très favorable à la boxe féminine »

Bertrand Duboux

 

Bouillant journaliste, spécialiste de cyclisme et de boxe, Bertrand Duboux a forcément un avis tranché: «Quitte à passer pour un vieux macho, je ne suis pas très favorable à la boxe féminine. Partout, on entend dire que la boxe, c’est trop dur, c’est inhumain, alors pour des filles… Mais si elles veulent l’égalité… Il faut préciser que la boxe est un sport qui ne supporte pas la médiocrité et qui est follement exigeant au niveau de l’entraînement. Il y a un problème de puissance chez les filles mais je respecte ce qu’elles font. Je pense aussi qu’il faut apprendre à les regarder sans vouloir les comparer aux hommes. Si j’ai vu des combats pas terribles ces derniers temps en Suisse, il y a des filles qui méritent l’attention actuellement comme la Bernoise Viviane Obenhauf. Au niveau des entraîneurs, l’ancienne championne Christina Nigg fait du bon travail. Indiscutablement, la boxe féminine s’est fait une place.»

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