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Sports de combat

Le JC Marly ouvre son dojo aux réfugiés

Accueilli à Essert (FR) après avoir fui la guerre en Ukraine, Nazar (17 ans) a renfilé un kimono mardi soir

Le JC Marly accueille à l'entraînement un réfugié ukrainien Photo Lib/Charly Rappo, Marly, 22.03.2022Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

 Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

24 mars 2022 à 18:29

Temps de lecture : 1 min

Judo » «Je vous présente Nazar. Il est Ukrainien et va désormais s’entraîner avec nous. Le moins longtemps possible, espérons pour lui.» L’initiative de Jean-Claude Spielmann, qui fait suite à celle de la paroisse de Marly, laquelle s’apprête à accueillir huit Ukrainiens dans sa cure, n’aura pas tardé à porter ses fruits. Jeudi passé, le Monsieur bonnes idées du Judo Club marlinois lançait un appel sur les réseaux sociaux. Le message – «nous proposons des entraînements gratuits pour les enfants réfugiés proches de chez nous. Contactez-nous!» – est partagé plusieurs fois en quelques heures.

Son téléphone sonnera le lendemain. «Ce que j’aimerais, c’est donner l’idée à d’autres clubs de faire pareil. Une fois qu’on a envoyé de l’argent en Ukraine, on se sent impuissant. Deux ou trois judokas en plus à l’entraînement, ça ne me change pas grand-chose. Si je peux les aider à passer le meilleur moment possible, car ce n’est pas un bon moment qu’ils vivent, et les aider à oublier un peu ce drame, alors tant mieux.»

Le judo, une échappatoire

La guerre en Ukraine a bouleversé du jour au lendemain le quotidien de Nazar. «Quand les bombardements ont commencé, ma mère et moi avons décidé de quitter Mykolaïv (au sud, au bord de la mer Noire, ndlr)», explique-t-il en russe. Dans les propos très calmes du jeune homme de 17 ans, traduits par Otabek Eschov, un judoka d’origine ouzbèke du JC Marly, on devine facilement une rage enfouie. Né en juillet 2004, Nazar a échappé pour cinq mois à la mobilisation générale, qui oblige les hommes ukrainiens âgés entre 18 et 60 ans de rester au pays. A quoi ça tient, un destin?

Assise à côté de son fils, Luda hoche la tête, le regard dans le vide, quand elle ne se la prend pas à deux mains. «Il est difficile d’imaginer retourner là-bas, soupire-t-elle. Notre ville est intensément bombardée en ce moment. Tout ce qu’on souhaite, c’est que l’Otan ferme le ciel aux avions russes et que ce cauchemar s’arrête rapidement.» Aidés par la Croix-Rouge, Nazar et Luda ont fui à l’ouest à l’aide de bus et de trains bondés, avec une première escale à Odessa et une seconde à Lviv. Après avoir transité par la Pologne et l’Autriche, ils sont arrivés la semaine passée dans leur famille d’accueil d’Essert.

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