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Sports de combat

La boxe amateur presque K.-O.

La discipline risque de disparaître des JO. La faute à une gouvernance calamiteuse

La Fédération internationale de boxe amateur (AIBA) n’inspire plus vraiment confiance.

24 mars 2018 à 02:01

Boxe »   La boxe peut-elle disparaître des Jeux de Tokyo 2020? Face à la menace brandie par le CIO, la Fédération internationale de boxe amateur (AIBA), présidée par un sulfureux homme d’affaires ouzbek, a encore un mois pour donner des garanties sur sa gouvernance mais les progrès semblent bien lents. Au sortir d’une longue crise interne dont l’ex-président, le Taïwanais Wu Ching-kuo, membre du CIO, a été la principale victime, Gafur Rakhimov, un homme d’affaires ouzbek de 66 ans, a été nommé fin janvier président par intérim de l’AIBA jusqu’aux prochaines élections de novembre.

Selon l’Administration américaine, qui a gelé ses biens, Rakhimov est lié au milieu du crime organisé aux Etats-Unis. En janvier, le Département du Trésor américain avait assuré que l’Ouzbek faisait partie des «criminels majeurs» de son pays en raison de son implication dans le «trafic d’héroïne». Début février, juste avant les JO d’hiver, le président du CIO, Thomas Bach, s’est dit «extrêmement inquiet» à propos de la gouvernance de l’AIBA et «extrêmement préoccupé» par la nomination de Rakhimov.

Aides suspendues

L’instance olympique a aussitôt suspendu toutes ses aides financières à l’AIBA et exige de la fédération qu’elle lui soumette fin avril un rapport sur sa gouvernance et sa situation financière. Le CIO décidera ensuite de mettre ou non à exécution ses menaces de priver la boxe des Jeux olympiques de la Jeunesse en octobre à Buenos Aires et des Jeux 2020 à Tokyo. Sollicité par l’AFP pour savoir si des discussions avaient lieu actuellement avec l’AIBA, le directeur des Sports du CIO, Kit McConnell, n’a «pas souhaité» commenter, renvoyant à la décision du CIO du 4 février.

Retour d’anciens cadres

Interrogé par l’AFP, le Canadien Pat Fiacco, l’un des hommes forts de l’AIBA qui a manœuvré pour écarter Wu, assure que la situation à la fédération «est très positive (...). Nous travaillons à améliorer la gouvernance, les finances et le management, et pour restaurer la confiance et l’intégrité.» Pourtant, les signes en provenance de la fédération n’incitent pas à l’optimisme. La nouvelle équipe a déjà licencié plusieurs cadres, dont le responsable antidopage et le directeur des sports.

Et la vingtaine d’employés en poste au siège à Lausanne «sont au chômage technique», selon des sources concordantes. La gestion quotidienne de ­l’AIBA est en effet assurée depuis Dubai, où M. Rakhimov possède des bureaux, selon ces mêmes sources. L’homme d’affaires ouzbek s’est entouré de plusieurs cadres qui avaient été écartés par l’ancien président et «ambitionnaient de reprendre le contrôle de l’AIBA pour leur propre intérêt», explique une source proche de la fédération.

Au centre figure le Sud-Coréen Ho Kim, ancien directeur général, licencié par l’équipe précédente notamment pour harcèlement moral et licencie-ment abusif de salariés, et ce à la suite d’une pétition de l’ensemble du personnel. afp/ats

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