Logo

Sports de combat

«Il n’y a pas que ça dans la vie»

Privé de fête en 2020 par le Covid, Benjamin Gapany n’a toujours pas étrenné sa couronne fédérale


 Patricia Morand

Patricia Morand

24 décembre 2020 à 02:01

Lutte suisse » Il n’y a pas que sa collection de couronnes ou ses cloches suspendues dans la véranda de la maison familiale à Marsens qui permettent de deviner le champion des ronds de sciure qu’est Benjamin Gapany (25 ans). La stature du lutteur gruérien (189 cm pour 115 kg de muscles) en impose. La preuve que le couronné fédéral de Zoug (2019) n’a rien lâché, même si cette année 2020 a été blanche en raison du Covid.

Comment avez-vous gardé la motivation?

Même si je ne pouvais pas lutter, je pouvais entretenir ma condition physique, un truc qui j’aime. Je n’ai donc jamais eu de problème de motivation. Et puis, je pense plus loin. Il n’y a pas que 2020, mais 2021 et ensuite 2022 avec une fête fédérale.

Quel a été votre programme d’entraînement?

J’ai soulevé pas mal de poids, mais j’ai aussi fait beaucoup de crossfit, une discipline que j’ai découverte. Ce sont des exercices complets avec des circuits assez courts, à haute intensité, qui ressemblent beaucoup aux passes de lutte. Cela m’a permis d’entretenir cette explosivité nécessaire à la lutte. J’ai aussi fait de la montagne, du vélo et de la natation, en traversant le lac par exemple.

Êtes-vous toujours chef technique de votre club des lutteurs de la Gruyère?

Oui. Il n’y a jamais eu autant de jeunes à l’entraînement physique. Déjà au printemps. Contrairement aux années précédentes, je n’ai jamais dû battre le rappel. Cela faisait du bien aux jeunes de se retrouver, alors que ce n’était pas possible de sortir boire un verre.

Vous entraînez-vous quotidiennement?

Cinq ou six fois par semaine. Je m’accorde un jour de pause pour éviter la surdose. J’ai toujours fait comme ça. Aujourd’hui, j’écoute encore plus mon corps. Je m’accorde des moments de récupération.

Quelle est votre journée type?

Je me lève entre 6 h et 6 h 30. Je cuisine mes plats pour la journée pendant que je déjeune. Je pars travailler à 7 h 30 et je bosse jusque vers 18 h. J’ai mes affaires de sport dans ma voiture et je pars directement au fitness. Je reviens vers 21 h 30 ou 22 h. Je mange. A 22 h 30, je suis au lit et le réveil sonne de nouveau le lendemain matin. C’est un cycle fermé, toujours identique.

Le Covid vous a-t-il épargné?

Je n’ai pas été malade. Par contre, ma maman, mon papa et ma sœur l’ont été, tout au début, au printemps. Je porte souvent le masque, même entre deux exercices à l’entraînement où je veille à garder mes distances. Je n’ai pas peur pour ma santé. Je fais attention pour les personnes qui sont plus faibles, comme ma petite sœur qui est fragile (elle est handicapée, ndlr). Au printemps, elle a fait une semaine aux soins intensifs avec plus de 40 degrés de fièvre. On ne savait pas comment cela allait se développer. Mon père, qui a aussi été infecté, n’était pas bien. Mais il a pu se lever tous les matins pour aller fourrager.

Que pensez-vous de ceux qui ignorent toutes les recommandations et crient au complot?

C’était ridicule de se ruer sur les bars, comme cela a été le cas à Bulle, dès qu’ils ont été rouverts. Les gens étaient entassés les uns sur les autres… Il faut rester prudent pour tout le monde, pour ceux qui travaillent dans les soins (sa maman en fait partie, ndlr) en premier lieu. Une question de respect.

Comment allez-vous fêter Noël?

Nous serons six, en famille. Avec les conjoints, nous arriverons peut-être à dix. Nous n’avons jamais fait de grande tablée. Cela ne va pas changer grand-chose.

Quels sont vos vœux pour 2021?

J’espère que, pour tout le monde, la situation se stabilise. Je me souhaite la santé, pas de blessure. Le plus important, c’est la famille et le job. La lutte occupe une grande partie de mon temps, mais je suis rationnel. Il n’y a pas que ça dans la vie.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus