Logo

Sports de combat

Lario Kramer. «Gagner n’est pas une obligation»

Le Lacois Lario Kramer a remporté quatre fêtes régionales. La chasse aux couronnes peut commencer

Regionalschwingfest Ried. Der Sieger Kramer Lario. Foto: FN / Charles Ellena, Ried, 01.05.2022CHARLES ELLENA/Charles Ellena

 Patricia Morand

Patricia Morand

20 mai 2022 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Lutte suisse » Lario Kramer (23 ans) a été quatre fois l’acteur principal de la même scène finale ce printemps: le couronné fédéral lacois a été porté en triomphe à Chavornay, Villarimboud, Villars-sur-Glâne et Ried bei Kerzers, en respect des règles en vigueur dans la discipline pour honorer le meilleur de la journée. «Je n’avais jamais gagné quatre fêtes régionales (sans couronnes à la clé, ndlr)», souligne-t-il. «Je ne sais même pas pourquoi cela s’est si bien déroulé, d’autant que j’ai subi une arthroscopie au genou (ménisque) à la fin de l’été dernier. C’était ma première grave blessure survenue à l’entraînement quelques jours avant la fête du Lac-Noir…»

«J’ai passé quatre mois sans lutter. Ce n’était pas simple. J’ai besoin d’être mobile, également dans mon travail (il est maraîcher, ndlr)», glisse le Lacois qui n’avait d’autres choix que de prendre son mal en patience, même si ce n’était pas dans ses habitudes de faire une pause à l’automne. «Mon genou était immobilisé. J’avais des béquilles, mais le droit de mettre du poids sur ma jambe. Ce n’était pas aussi grave que si les ligaments avaient été touchés… Je pouvais entraîner le haut du corps.» Il a aussi étudié ou lu le livre de Matthias Glarner victime d’un grave accident – il a chuté d’une télécabine – en 2017, une année après avoir été sacré roi à la fête d’Estavayer. «Il met l’accent sur le mental. Cela m’a servi. Je ne pouvais rien changer, juste me concentrer sur la saison 2022.»

Grâce au mental

Lario Kramer a retrouvé progressivement la sciure dès le mois de décembre. «Cela allait chaque jour un peu mieux», assure-t-il. Rassuré par sa mise en appétit – il n’a perdu aucune de ses 24 passes de ce printemps – le citoyen de Galmiz est prêt pour sa première fête à couronnes, l’uranaise, dimanche à Erstfeld. «On m’a toujours dit qu’on revenait plus fort après une blessure. Je me demandais comment c’était possible. C’est grâce au mental. Je suis plus léger qu’avant. Gagner n’est pas une obligation. Mon genou tient. J’ai du plaisir à pratiquer le sport que j’aime. Et si je me retrouve une fois sur le dos dans la sciure, ce n’est pas grave.» Et de confesser: «Je n’ai pas toujours pensé comme ça. Cet hiver, lorsque j’ai recommencé la lutte, j’avais peur que mon genou casse à nouveau.» Il estime être proche d’avoir récupéré le 100% de sa mobilité.

Le programme d’entraînement du Lacois s’allège lorsque les fêtes à couronnes s’enchaînent. En été, je dois être à 100% le jour de la compétition, le dimanche. En hiver, cette journée me permet de récupérer. Je m’entraîne tous les autres jours: stretching le lundi, lutte le mardi, séance athlétique le mercredi, des intervalles et de la lutte le jeudi et encore de la lutte le vendredi. Le samedi, je vais au fitness. Si c’est veille de fête, la séance, raccourcie, est centrée sur l’explosivité. Je m’échauffe, je soulève quelques poids et j’arrête. C’est un rituel.»

Lario Kramer avait réduit son temps de travail à 80% pour étudier. Son diplôme d’agro-commerçant en poche, il n’a rien changé afin de s’accorder quelques plages de récupération. «En cette année de fête fédérale, c’est encore plus important.»

Pratteln en point de mire

Plus qu’à sa collection de couronnes (31), une statistique plus aléatoire après une année 2020 blanche en raison du Covid, le Lacois pense à deux moments forts de sa jeune carrière: sa victoire au Stoos en 2018 et les lauriers ramenés de la fête fédérale à Zoug. «La couronne fédérale n’a rien changé. En principe, on hérite d’adversaires plus forts. Mais c’était déjà le cas après mon succès au Stoos, dont la valeur est égale, si ce n’est supérieure, à une couronne fédérale!» Son triomphe en altitude en Suisse centrale occupe une place à part dans ses souvenirs: «J’étais le meilleur ce jour-là et c’est un sentiment particulièrement fort.»

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus