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Sports de combat

Entre deux combats, il vendait de la marijuana en gros

Justice • Un spécialiste fribourgeois des arts martiaux a été reconnu coupable de crime et contravention à la loi sur les stupéfiants. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis. Il dealait pour financer sa vie d'athlète.

Ouverture procès "Capucins gourmand" - Tribunal d'arrondissement de la Sarine / Gericht des Saanebezirks. Photo Lib./ Charly Rappo, Fribourg, 04.02.2002 FN / 10.03.2003, S. 1 Lib. 29.08.2003, p.12; 01.06.2006, p.14 n/b Lib. 28.12.2010, p.1Rappo Charly/Charly Rappo

Marc-Roland Zoellig

Marc-Roland Zoellig

18 décembre 2015 à 19:28

D’habitude, c’est plutôt lui qui met des coups. Mais ce spécialiste des arts martiaux âgé de 26 ans vient d’essuyer une méchante balayette de la part de la justice fribourgeoise. Afin d’améliorer son ordinaire d’athlète pratiquant un sport ne jouissant pas, en Suisse, d’importantes retombées financières et médiatiques, l’homme s’était lancé, pour son propre compte, dans le trafic de marijuana en gros. Entre culture indoor à son domicile et achats/reventes de stupéfiants à divers fournisseurs, il était ainsi parvenu - selon ses aveux au procureur Patrick Genoud - à réaliser un bénéfice de 24'000 francs entre la fin 2013 et mai 2014, date de son interpellation par la police. Cela correspond à la revente de 24 kg de marijuana.

Ayant reconnu les faits, il a bénéficié vendredi d’une procédure simplifiée devant le Tribunal de la Sarine. Reconnu coupable de crime et contravention à la loi sur les stupéfiants, il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pendant 4 ans. Il a aussi été astreint à verser une créance compensatrice de 15'000 francs à l’Etat de Fribourg.

Recruté depuis les faits par une structure professionnelle lui offrant gîte et couvert ainsi qu’infrastructures d’entraînement, il jure avoir tourné la page du trafic de marijuana. Même s’il affirme vivre toujours assez chichement de son sport, s’infligeant deux entraînements par jour à raison de six jours par semaine.

«A l’époque, je voulais vraiment me consacrer pleinement au sport. Ce que j’ai fait m’a aidé à m’en sortir financièrement», a expliqué hier l’athlète à la sortie du tribunal, ajoutant qu’il ne vient pas d’une famille aisée. «Ma vie, ce n’est pas les grosses voitures et les boîtes de nuit. C’est le sport. Cet argent me payait mon entraînement et mes protéines.»

A l’en croire, il traversait alors une situation que connaissent d’autres sportifs confinés dans des disciplines moins bien dotées que le football et le hockey en matière de soutiens financiers et d’infrastructures. «Je suis bon dans le mauvais sport», résume-t-il. D’autres athlètes se lanceraient, comme lui, dans des activités passibles d’ennuis judiciaires afin de surnager financièrement. Ils seraient même assez nombreux, d’après lui. «A l’époque, je n’y avais pas assez réfléchi. Maintenant, je veux surtout tourner la page. Tout ça c’est derrière moi.»

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