Lara Gut-Behrami détrônée

Ski alpin » Elle aurait pu écrire une nouvelle page de sa riche histoire. Jamais une skieuse n’était parvenue à décrocher trois médailles d’or consécutives en super-G sur un événement d’envergure. Championne du monde et olympique en titre, Lara Gut-Behrami n’a pas atteint cet exploit. Ce mercredi, sur la piste du Roc de Fer de Méribel, la Tessinoise a trouvé plus solide qu’elle.

Sixième à quatre centièmes seulement d’un podium où Martina Bassino s’est hissée sur la plus haute marche à la surprise générale, Lara Gut-Behrami savait très précisément quand et à quel endroit elle avait laissé filer sa médaille. «Dans la partie médiane, je n’arrivais plus à faire accélérer les skis. Je n’ai pas bien travaillé le ski et j’ai laissé quelques dixièmes de trop sur la piste, relève-t-elle. Malheureusement, quand une partie ne fonctionne pas à 100%, on ne peut pas se retrouver tout devant. Si on veut skier très vite, il faut réussir un sans-faute sur l’ensemble du tracé.»

De l’ombre à la lumière

Dans ce passage où l’ombre a laissé la place au soleil, juste avant le troisième temps intermédiaire, la Tessinoise qui était alors en avance, a laissé filer une demi-seconde. «La transition entre l’ombre et la lumière ne m’a pas trop gênée. C’est plutôt la neige, très changeante et qui crochait énormément, qui m’a fait perdre du temps. Sur le bas, j’ai vraiment voulu skier trop proprement», analyse encore celle qui ne fait pas des quatre centièmes qui l’ont séparée de la médaille de bronze un drame. «Dans ce cas-là, on peut aussi dire que je n’étais qu’à trois dixièmes de la médaille d’or, sourit Lara Gut-Behrami. Parfois, les centièmes sont de votre côté, parfois non. Sur une carrière, ça s’équilibre.»

Skieuses piégées

Lara Gut-Behrami n’est pas la seule skieuse à avoir été surprise sur la compression de la partie médiane. Plusieurs candidates aux médailles ont elles aussi laissé échapper de précieux dixièmes à cet endroit. Mais aussi d’autres Suissesses, à l’image de la vice-championne du monde de super-G en titre Corinne Suter, toujours en délicatesse après sa commotion, 20e ce mercredi. Mais aussi Michelle Gisin ou Joana Haelen.

Des pertes de temps qui peuvent surprendre quand on sait que c’est leur entraîneur qui a tracé l’épreuve. «On pensait que ça allait plus pousser en bas. Mais la manche était très belle», relève Michelle Gisin. «Le coach a très bien tracé ce parcours», confirme également Lara Gut-Behrami. «Je ne sais pas si le fait que ce soit notre propre coach qui trace a une énorme influence ou non. Ça peut être un avantage parfois même si une statistique, qui disait que cela n’avait pas d’influence, avait été réalisée à ce sujet», avance encore Joana Haelen.

Celle qui déteste le froid

Pour le coup, on dira que ça n’a pas été un avantage pour elle. Tout le contraire de l’Italienne Marta Bassino qui, à 26 ans, a décroché son deuxième titre de championne du monde après avoir brillé à Cortina en 2021 sur le parallèle. «L’attente était très longue. J’étais très nerveuse en voyant toutes les autres descendre parce que sur la partie haute, elles étaient toutes plus rapides que moi», sourit la skieuse qui s’est retrouvée sur des skis alors qu’elle n’avait qu’un an et demi selon la Gazzetta dello Sport et qui, toujours selon le quotidien sportif italien, a horreur du… froid. Aussi surprenant pour une skieuse que son titre à ces championnats du monde.

Classements

Méribel (FRA). Championnats du monde. Super-G dames: 1. Marta Bassino (ITA) 1’28’’06. 2. Mikaela Shiffrin (USA) à 0’’11. 3. Cornelia Hütter (AUT) et Kajsa Lie (NOR) à 0’’33. 5. Ragnhild Mowinckel (NOR) à 0’’36. 6. Lara Gut-Behrami (SUI) à 0’’37. 7. Alice Robinson (NZL) à 0’’54. 8. Federica Brignone (ITA) à 0’’55. 9. Tessa Worley (FRA) à 0’’58. 10. Michelle Gisin (SUI) à 0’’69. 11. Sofia Goggia (ITA) à 0’’76. 12. Ilka Stuhec (SLO) à 0’’78. 13. Joana Hählen (SUI) à 0’’80. 14. Laura Gauché (FRA) à 0’’92. 15. Elena Curtoni (ITA) à 1’’01. Puis: 20. Corinne Suter (SUI) à 1’’56. 22. Jasmine Flury (SUI) à 1’’67. 37 partantes, 31 classées.