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Ski

Rémi Bonnet remporte deux globes. «Je n’imaginais pas cela possible»

Rémi Bonnet a remporté les globes de l’individuelle et de la verticale, gagnant neuf courses cette saison

Rémi Bonnet a une dernière fois cette saison écrasé la concurrence lors des finales de la Coupe du monde en Norvège.

 Patrick Biolley

Patrick Biolley

17 avril 2023 à 04:01

Ski-alpinisme » Pour Rémi Bonnet, l’hiver s’est terminé comme il avait commencé: par une victoire. Ou plutôt, par deux victoires, dans les deux disciplines qu’il domine. La semaine dernière, à Tromsø en Norvège, le Charmeysan a assis sa domination sur la Coupe du monde de ski-alpinisme en s’adjugeant la dernière verticale et la dernière individuelle de la saison, avec les globes des disciplines en prime. Mieux que cela, Rémi Bonnet a remporté 9 des 10 courses auxquelles il a pris part cet hiver et avec la manière.

Vendredi encore, lors de l’individuelle, il a été seul du début à la fin en comptant plus de deux minutes d’avance sur un duo italien. «Rémi est sur une autre planète cette saison», a même lâché le troisième de la course, vainqueur de la Patrouille des glaciers 2018 et recordman de l’épreuve Matteo Eydallin. «C’est vrai que cette année j’ai eu un ascendant psychologique sur mes adversaires, estime Rémi Bonnet. Je cours de la meilleure façon possible et je dois les démoraliser dès le départ je pense. Car c’est difficile de combler le trou.»

Des courses plus serrées

Ces performances montrent surtout l’évolution d’un athlète. Après les doutes lors de son passage «chez les grands» en 2016, Rémi Bonnet a travaillé pour arriver au niveau qui est le sien aujourd’hui. «Si je regarde deux ans en arrière, je n’imaginais pas que remporter le globe de l’individuelle était quelque chose de possible, lâche le Charmeysan. J’espère maintenant que cela pousse les autres à s’entraîner peut-être plus juste, pour que les batailles soient plus serrées.»

La seule chose qu’il manque au Gruérien, c’est le classement général de la Coupe du monde, duquel il a terminé troisième, à 244 points du vainqueur, le Français Thibault Anselmet. Pour jouer la gagne, il aurait dû s’élancer plus fréquemment en sprint afin de grappiller les points qui lui ont manqué. «Cette année, ce n’était pas un objectif, rappelle Rémi Bonnet. J’avais fixé les mondiaux et tout ce qu’il y a eu à côté est du bonus. On est toujours plus malin après, mais si j’avais tout fait, sûrement que je n’aurais pas connu une telle saison.»

Programme sobre

Vainqueur de la Patrouille des glaciers en 2022, des globes de cristal de l’individuelle et de la verticale, champion du monde dans ces disciplines, que reste-t-il à gagner? Rémi Bonnet rigole à l’autre bout du téléphone. «Pas grand-chose c’est vrai. Mais je suis toujours motivé à venir sur les courses. L’équipe est bonne, l’ambiance est chouette. Ce serait aussi joli de réitérer une telle saison l’hiver prochain, mais ce sera très compliqué. Et pourquoi ne pas viser le général?»

Ce qui signifierait s’aligner sur davantage de sprints, une discipline à laquelle il n’a pris part que deux fois ces trois dernières saisons. «Je ne vais pas m’entraîner spécifiquement pour cela. Le but serait juste d’aller chercher quelques points, tempère-t-il. Je sais que je suis capable de me qualifier pour entrer dans les 30.»

Comme autres objectifs, le Fribourgeois pourrait avoir des yeux sur la Mezzalama, le pendant italien de la Patrouille des glaciers, ou la Pierra Menta, la course par étapes française. «La Mezzalama, je ne pense pas, il faudrait une superéquipe. Si l’occasion se présente, pourquoi pas, mais a priori non. La Pierra Menta, par contre, j’aimerais bien, assure Rémi Bonnet. Mais encore une fois, il est impossible de courir partout, tout le temps. On le voit avec les Italiens, qui font toutes les courses ces derniers temps, ils ont plus de mal.»

Mission Sierre-Zinal

Après avoir enchaîné sa saison estivale, et la victoire sur les Golden Trail Series, avec ses succès hivernaux, Rémi Bonnet va s’accorder… une semaine de pause, remplie par ses obligations auprès de ses sponsors. «Je n’aime pas ne rien faire, rigole-t-il. Ce sera de toute manière une bonne coupure avant de remettre les baskets.» Sa première échéance sera la Zegama au Pays basque, dans un mois, qu’il a gagnée en 2018. «Je la prends comme une mise en route pour me mettre dans l’ambiance.»

En décembre dernier, il espérait surfer sur sa bonne forme en course à pied pour se lancer sur les skis. Ce qui lui a plutôt bien réussi. Arrivera-t-il à refaire une telle transition? «Mentalement, je suis au top. Bon… quand tu gagnes tout c’est plus facile aussi, sourit Rémi Bonnet. Je pense que cet été il risque d’y avoir un petit flop, j’espère juste que ce ne sera pas sur Sierre-Zinal.» Car le Charmeysan a fait de la course valaisanne son gros objectif. «Le reste, ce ne sera que du bonus.» Une recette qui lui a plutôt bien réussi jusqu’à maintenant. A voir si elle prendra à nouveau. Réponse le 12 août, à Zinal.

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