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Irrésistible Rémi Bonnet

Le Charmeysan ne s’arrête plus de gagner. Il a enlevé hier l’individuelle de la Coupe du monde de Morgins


 Patrick Biolley, Morgins

Patrick Biolley, Morgins

11 février 2023 à 02:01

Ski-alpinisme » Quatre victoires sur cinq courses cette saison (il a terminé 2e de l’individuelle en Andorre), neuf podiums consécutifs en verticale et dans la discipline reine, un succès à la Patrouille des glaciers et le classement général de la Golden Trail Series l’été dernier: Rémi Bonnet est inarrêtable depuis une année. Le Charmeysan a encore réussi une performance de choix hier à Morgins où il s’est adjugé la course individuelle de la quatrième étape de la Coupe du monde. Mieux que cela, il a devancé de près de deux minutes (1’47) son dauphin, le Français Xavier Gachet. «C’était le plan de mettre un gros rythme dès le départ. J’avais déjà 40 secondes d’avance au sommet de la première montée, explique Rémi Bonnet. Je n’ai donc pas été obligé de prendre trop de risques dans les descentes tout en maintenant l’allure dans les bosses.»

A l’entendre, sa performance, couplée à la victoire de mercredi lors la verticale, ne l’étonne guère. «Non, c’est vrai, sourit-il. J’ai passé un gros cap l’été dernier et j’ai pu accomplir de grandes choses déjà. Maintenant, ce n’est que du bonus, il n’y a plus de pression.»

«Il est… incroyable»

Et Rémi Bonnet n’impressionne pas que les suiveurs, ses adversaires aussi peinent à trouver les mots. «Il est… incroyable. Je ne sais pas trop quoi dire de plus tellement il est au-dessus du lot depuis l’hiver dernier», souligne Michele Boscacci, Italien multiple champion du monde et double vainqueur de la Patrouille des glaciers. «Rémi fait ce qu’il veut, en ce moment je crois qu’il est imbattable», ose Robin Bussard. «C’est un magnifique athlète, très professionnel, relève l’entraîneur de l’équipe nationale Jean-Philippe Fartaria. Rémi a été intelligent dans sa planification, il s’est épanoui cet été pour revenir encore plus fort. C’est une belle réussite.»

Tout n’a cependant pas été toujours aussi simple pour le Fribourgeois de 27 ans. Lors de son passage chez les «grands» en 2015, alors qu’il gagnait tout en juniors, Rémi Bonnet a connu un long passage à vide. Il y a eu des médailles en M23, certes, mais jamais cette grande victoire.

Au niveau mental

Il a fallu attendre janvier 2021 pour que le Gruérien vive une sorte de délivrance. C’était à Verbier, son premier succès en élite, en verticale. «Cette victoire m’a montré que j’étais capable d’y arriver. Pas seulement en verticale, mais cela m’a aussi débloqué quelque chose pour l’individuelle», estime-t-il. Il lui a fallu attendre l’année suivante pour lever une première fois les bras dans la discipline reine. Preuve en est que déclic il y a eu. Depuis Verbier, il a remporté toutes les verticales auxquelles il a participé. «Cela se passe beaucoup au niveau mental, relève Rémi Bonnet. La tête va bien, je sens que je suis capable de gagner. Cela fait une grande différence quand la confiance est là et que tu sens que tu peux tout donner.»

En début de saison, Rémi Bonnet nous confiait vouloir arriver à son pic de forme pour les mondiaux qui commencent dans deux semaines en Espagne. «Il n’y a plus grand-chose à améliorer, rigolait-il hier, à Morgins. L’important sera de récupérer au mieux. Je sais ce que je vaux, mais je sais aussi que mes concurrents vont monter en puissance d’ici aux championnats du monde.» Le Gruérien fera d’ailleurs l’impasse sur la manche de Coupe du monde de Val Martello, en Italie, le week-end prochain, pour se préparer au mieux pour le rendez-vous mondial.

Place aux mondiaux

La question désormais est de savoir qui pourra battre Rémi Bonnet en Espagne? «Il est dans un état de forme hallucinant, s’exclame Jean-Philippe Fartaria. Je suis convaincu que cela va bien se passer aux mondiaux. Nous nous réjouissons. Rémi n’a plus rien à prouver. Il va donc arriver en Espagne sans pression.» Pour ajouter à son palmarès un nouveau titre de champion du monde après celui obtenu en 2021 en verticale en Andorre. Et, pourquoi pas, la seule chose qu’il manque à son incroyable carrière: une médaille d’or en individuelle.

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