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Ski

Dans la cour des grands!

Dixième pour sa première sur la mythique descente du Lauberhorn, Alexis Monney a épaté Wengen samedi


 Pascal Dupasquier, Wengen

Pascal Dupasquier, Wengen

16 janvier 2023 à 02:01

Ski alpin » «A mon avis, Alexis Monney est celui qui va percer le plus vite chez les jeunes. Il est courageux, il n’a pas peur et, même s’il a encore quelques petites lacunes qu’il va rapidement corriger, il est à 90% prêt». Prononcées mercredi en conférence de presse d’avant-courses, les paroles de Justin Murisier étaient prémonitoires: Alexis Monney a en effet percé au grand jour samedi à Wengen!

Pour son baptême du feu sur la mythique descente du Lauberhorn, le champion du monde juniors 2020 de la discipline, avec son dossard 37, s’est classé à un époustouflant 10e rang, à 1’’64 du vainqueur norvégien Aleksander Aamodt Kilde. Une performance XXL réalisée devant son fan-club, sa sœur, ses parents… Une performance sur laquelle il peine à placer des mots: «C’est assez fou, je ne sais pas trop quoi dire. J’étais tout le temps à la limite et j’ai eu un peu de chance partout», confie-t-il à chaud, quelques minutes seulement après sa démonstration sur un tracé raccourci d’une quarantaine de secondes en raison du vent… Cela n’enlève rien à l’exploit.

Mission accomplie

Si les mots manquent à Alexis Monney, le sourire qui éclaire son visage en dit long sur son bonheur, sur cette descente où, comme il le dit, il a pris tous les risques… En particulier sur la Tête-de-Chien où, au prix d’un véritable numéro d’acrobatie, il est parvenu à se rattraper après un long saut pas forcément bien maîtrisé: «Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. A ce moment-là, je me suis dit: putain merde, reviens en avant et essaie juste d’arriver vivant en bas et de skier à fond!», rigole-t-il.

Mission largement accomplie. En plus d’arriver vivant en bas, Alexis Monney a eu l’immense joie de voir le chiffre 10 s’afficher sur l’écran géant à côté de son nom: «Je ne m’attendais vraiment pas à faire un top 10. Il faudra que j’aille voir à la vidéo pour tenter de comprendre. J’ai essayé de laisser aller les skis et ça a bien marché…» Le skieur de Fruence prend une longue respiration, redéroule les images de sa fin de course: «Devant mon fan-club et avec tout ce public, c’était de la folie à l’arrivée. C’est un sentiment tout simplement indescriptible.»

«Toi, tu sais glisser»

Sachant qu’il n’accuse que 76 centièmes de seconde de retard sur la 2e place de Marco Odermatt et seulement 63 centièmes sur la 3e de l’Italien Mattia Casse, Alexis Monney est entré de plain-pied dans la cour des grands à Wengen. A titre comparatif et pour son baptême du feu en 2010, Beat Feuz (5e), qui disputait son dernier Lauberhorn avant de prendre sa retraite samedi prochain à Kitzbühel, s’était classé 42e à… 5’’96 du vainqueur Carlo Janka.

Voilà qui en dit long sur l’immense potentiel du Châtelois de tout juste 23 ans… Et sur le respect qu’il inspire auprès de ses collègues du cirque blanc, dont les routiniers français Adrien Théaux et Blaise Giezendanner venus le féliciter dans l’aire d’arrivée en ces termes: «Toi, tu sais glisser. Chapeau!»

Pour la cinquième fois dans les points depuis le début de l’hiver et, désormais, avec la moitié des critères remplis (deux places dans le top 15 ou une dans le top 7), Alexis Monney se profile comme un candidat de plus en plus crédible pour les prochains mondiaux de Courchevel/Méribel. A l’image de Noémie Kolly en février dernier aux Jeux de Pékin, il pourrait bénéficier d’un «bonus jeunesse» et disputer les qualifications en vue de l’une des quatre places à disposition pour la descente.

«Beaucoup de coureurs ont rempli tous les critères et sont aussi montés sur le podium. Alors, non, je ne pense pas aux championnats du monde», assure le Veveysan avant de conclure avec la sagesse qui le caractérise: «Je vais juste me concentrer sur les prochaines courses qui arrivent, sur Kitzbühel pour commencer et on verra où le chemin me mène.»

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