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Ski alpin. «Beaucoup d’athlètes doivent apprendre à optimiser leur temps»

A 32 ans, la Tessinoise Lara Gut-Behrami est plus que jamais en course pour soulever le deuxième grand globe de cristal de sa carrière. Interview avant les trois épreuves de Crans-Montana.

Lara Gut-Behrami a laissé tomber les réseaux sociaux depuis plusieurs années. © Keystone

Gregory Cassaz

Gregory Cassaz

15 février 2024 à 13:55

Temps de lecture : 1 min

Lara Gut-Behrami a débarqué à Crans-Montana avec le dossard rouge de leader du classement général de la Coupe du monde. La Tessinoise de 32 ans peut profiter des deux descentes et du super-G au programme sur la piste du Mont-Lachaux pour accentuer son avance sur sa première poursuivante, l’Américaine Mikaela Shiffrin, toujours en convalescence après sa lourde chute à Cortina fin janvier. Et ainsi se rapprocher du deuxième grand globe de cristal de sa carrière après celui soulevé en 2016. Interview.

Votre position au sommet change-t-elle quelque chose à votre approche de ce week-end qui peut vous voir prendre le large?

Non, je ne vais surtout pas commencer à calculer quoi que ce soit. Ce serait le meilleur moyen d’ouvrir la porte au doute et aux problèmes. De toute manière, ce n’est pas quelque chose que je peux maîtriser, je vais donc me focaliser sur mon ski. Il est d’autant plus important d’avoir une telle attitude que la fin de saison approche et que les organismes commencent à être fatigués. Il ne faut pas perdre d’énergie avec des événements extérieurs si on veut rester en bonne santé.

Vos six victoires cette saison vous surprennent-elles?

Si j’arrive à produire ce dont je suis capable, je sais que j’ai des chances de remporter des courses. Mais le ski n’est pas une science exacte. Des tas de facteurs peuvent influencer la performance, d’une faute à la météo en passant par la maîtrise du ski et la technique. Je reste donc focalisée sur ce que je peux maîtriser, à savoir mon ski.

Malgré les facteurs que vous évoquez, vous parvenez toujours à vous adapter. Comment l’expliquez-vous?

Plus vous en faites, plus cela vous aide. En ce sens, l’expérience m’aide beaucoup. Ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans cette situation, face à des courses annulées, sur des épreuves avec du vent ou des pistes avec des trous. Plus vous avancez et mieux vous connaissez aussi votre corps, les pistes ou le déroulement d’une saison. Je ne suis pas en train de dire que c’est simple, mais l’expérience m’aide à aborder les rendez-vous.

Vous vous êtes imposée à trois reprises au cours des quatre dernières années à Crans-Montana. La piste du Mont-Lachaux semble vous plaire…

C’est une superbe piste mais, malheureusement, c’est toujours compliqué pour les organisateurs. Je souhaite vraiment qu’ils aient la chance d’avoir une fois du froid et une neige dure. Ce n’est pas évident avec une piste exposée au soleil.

Vous avez évoqué la fatigue qui commence à s’installer or vous allez enchaîner trois courses en trois jours. Cela vous dérange-t-il?

Ce n’est pas que ça me dérange. On a d’ailleurs connu une situation identique à Zauchensee et Cortina où l’on a aussi disputé trois courses en trois jours. Il faudra voir ce qu’on peut faire pour améliorer ces situations à l’avenir. Les gens doivent comprendre qu’il y a non seulement les courses, mais aussi tout ce qui les entoure, que ce soient les attentes médiatiques ou notre présence pour les partenaires. Si on refuse d’accorder trop de temps pour mieux récupérer, les gens râlent. Au contraire, si on en prend, pour eux ou pour signer des autographes, distribuer des cartes dédicacées et être proche du public, on sera forcément plus fatigué le lendemain.

Quelle est la solution?

C’est compliqué d’y répondre tant il y a de facteurs qui entrent en jeu. Je comprends que notre présence soit importante pour les sponsors ou les organisateurs. Mais le show est en train de prendre plus de place que le sport. Or notre sport, ce sont les courses, c’est tout. Il est devenu de plus en plus dur de trouver le bon équilibre parce que l’image de l’athlète est devenue de plus en plus importante. J’ai parfois l’impression que cette image-là est même devenue plus importante que celle de la skieuse sur la piste. Beaucoup d’athlètes gagnent aussi mieux leur vie en dehors de la piste, sur les réseaux notamment.

Vous vous êtes retirée de tout réseau social depuis plusieurs années déjà. N’auriez-vous pas pu jouer sur votre aura pour gagner encore mieux votre vie?

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