Logo

Fans des années 2020

Un Payernois dans la famille biancoblù

Malgré la distance entre la Broye et le Tessin, Florent Jeannin est tombé amoureux d’Ambri-Piotta

Florent Jeannin avec le maillot d’Ambri-Piotta le plus spécial à ses yeux: le numéro 91 de Jean-Guy Trudel.

 Mélanie Gobet

Mélanie Gobet

13 août 2021 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Fans des années 2020 » Cet été, La Liberté part à la rencontre de passionnés qui remuent ciel et terre pour une équipe ou un sportif, pour certains improbables.

Aux frontières du canton de Fribourg, les Payernois se déchirent souvent à propos de l’équipe de hockey sur glace à soutenir: les Dragons de Gottéron ou les Lions du Lausanne HC? Florent Jeannin a préféré ne pas trancher. Influencé par son parrain qui «ne voulait pas faire comme tout le monde», le Broyard de 30 ans est devenu fan du HC Ambri-Piotta il y a plus de vingt ans. «Je fais partie de la famille biancoblù et je ne reviendrai jamais en arrière», livre-t-il.

«Je mets 2 h 30 porte à porte, ça va…»
Florent Jeannin

Suivre une équipe tessinoise en habitant en terres broyardes n’a pourtant rien de logique. Ou de pratique. «Je mets 2 h 30 porte à porte, ça va… Même si 500 km pour voir un match, c’est quand même beaucoup», se marre celui qui pratique le tennis comme hobby. A raison d’une quinzaine de déplacements par saison, en plus des rencontres en Suisse romande, il a pris ses habitudes, accompagné par sa famille, sa copine ou d’autres Broyards piqués par la même passion. La pizza à Airolo, puis la longue attente devant la Valascia, avant sa place habituelle au cœur des chants léventins.

La «meilleure ambiance»

«L’ambiance, c’est ce qui m’a fait tomber amoureux, répond-il sans hésiter lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a jamais rejoint les rangs d’un club plus proche. C’est un peu chauvin, mais je continue à penser que c’est la meilleure… Cette cohésion entre l’équipe et le public est magique.» Un coup de foudre qui a eu lieu à l’âge de 13 ans, un dimanche après-midi de 2004 à la Valascia. «Je n’avais vu Ambri qu’à l’extérieur. Après deux minutes, l’équipe perdait 2-0 face à Zoug, mais les supporters chantaient comme s’ils gagnaient. Je ne les ai d’ailleurs jamais entendus siffler les joueurs.»

Pour pouvoir aussi donner de la voix, Florent Jeannin avait alors dégoté des vidéos sur internet afin d’apprendre les paroles en italien. Dans sa chambre, il a entonné sa première Montanara, chantée par tout le kop à chaque victoire. Un moment «incroyable» qu’il n’a jamais vécu depuis le camp adverse, même quand ses copains d’enfance s’y trouvaient. «Si Ambri devait ne plus exister, je n’irais plus voir de match. Cela ne m’a jamais intéressé de suivre d’autres équipes. Il n’y a pas ce truc…»

La vie de supporter léventin n’est néanmoins pas toujours rose, le club étant plutôt habitué à lutter contre la relégation. «Dans ma jeunesse, les copains me chambraient en me disant qu’ils étaient nuls. Je passais au-dessus. Bien sûr qu’on a vécu des saisons de galère, mais c’est encore plus beau quand cela se passe bien.» Ce fut le cas lors de nombreux derbies fous face à Lugano et en 2019 avec une série de quart de finale de play-off face à Bienne (perdue 4-1). «C’est toujours le Petit Poucet parmi les grands. Mais j’y crois, un jour nous serons champions et, là, il faudra une année de congé pour m’en remettre», plaisante-t-il à moitié.

Un charme disparu

Quoi qu’il arrive, cet exploit n’aura pas lieu dans la vétuste Valascia construite en 1959 et célèbre pour la température glaciale qui y régnait en hiver. L’équipe dirigée par Luca Cereda entamera en effet la saison 2021-2022 le 11 septembre dans un écrin flambant neuf. De quoi provoquer de la nostalgie dans la voix de Florent Jeannin. «C’était le charme de ce club montagnard. Il pleuvait à l’intérieur, c’était vraiment atypique. Cela ne sera plus jamais pareil.» A regret, le Broyard n’a pas pu vivre la dernière rencontre – en avril contre Fribourg-Gottéron – dans la mythique patinoire, Covid et huis clos obligent.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus