Julien Sprunger. «Signer chez les pros jusqu’à 42 ans, c’est rare»

Parole d’expert » «Pour ma première chronique, j’ai spontanément envie de parler du contrat d’Andres Ambühl avec Davos. L’attaquant, qui a 39 ans, vient de prolonger son bail de deux ans, soit jusqu’en 2025 avec le club grison. Cela donne à réfléchir sur le sport de haut niveau, ses contraintes, ses exigences physiques et professionnelles.

La prolongation de ce contrat m’a surpris… sans me surprendre. Je ne me compare pas à lui, mais, ayant pour ma part 36 ans, je partage certaines réflexions. Andres Ambühl est né en 1983. Il a signé un dernier contrat qui le verra jouer chez les pros jusqu’à 42 ans! C’est assez rare. Le corps est de plus en plus sollicité, le hockey ayant beaucoup évolué depuis l’an 2000. Ils sont de moins en moins nombreux à prolonger leur carrière au-delà de 34 ou 35 ans.

Andres Ambühl a des prédispositions exceptionnelles. Il en faut pour durer aussi longtemps, pour rester compétitif au plus haut niveau. J’ai côtoyé Gil Montandon, Laurent Meunier ou Michael Ngoy. Gil a arrêté à 43 ans, Meuns à 40 et Mitch à 39. Lorsqu’ils avaient commencé leur carrière, il n’y avait pas autant de matches qu’aujourd’hui.

En National League, la saison régulière se compose de 52 rencontres. C’est très exigeant au niveau de l’intensité et de l’effort physique. Dans le sport professionnel, tout est important et sous contrôle: la nutrition, ce qu’on fait sur la patinoire ou en dehors. C’est très contraignant. Cela devient de plus en plus difficile d’être constant au niveau sportif. J’ai déjà un âge bien élevé. Ils sont extrêmement nombreux, ceux qui ont été mes coéquipiers, à avoir déjà raccroché et passé à autre chose. Cela interpelle forcément. Il faut s’interroger sur sa santé, sa manière de jouer, mais aussi sa vie de famille. Autant de facteurs à mettre dans la balance.