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Hockey sur glace

Pour Gottéron, l’échec est «historique»

Battus à Lausanne, les Dragons ont perdu tout espoir de participer aux play-off, leur objectif avoué


 Pierre Schouwey, Lausanne

Pierre Schouwey, Lausanne

3 mars 2019 à 21:01

Hockey sur glace » Il était passé 22 h 15, samedi, quand le couperet est tombé. Vaincu à Lausanne après les tirs au but (4-3) non sans avoir remonté un passif de deux buts dans les derniers instants, Fribourg-Gottéron ne participera pas aux play-off. Arraché de haute lutte, ce point ne suffit pas au bonheur des Fribourgeois, qui se rendront ce lundi soir à Zoug sans le moindre espoir avant d’entamer un tour de classement pour beurre, Davos et Rapperswil étant déjà mathématiquement «qualifiés» pour la finale des play-out. «Au moins, réaction il y a eu. Reste que ce soir, la déception est plus forte que tout», soupire Julien Sprunger, dont le penalty, celui de la dernière chance, a été stoppé par Sandro Zurkirchen. Tout un symbole.

Alors qu’ils atteindront au mieux la barre des 75 unités, les Dragons voient la confrontation entre Genève et Zurich les condamner puisque, dans le meilleur cas de figure, une de ces deux formations comptera le même nombre de points qu’eux. Or au jeu des confrontations directes, qui fait foi en cas d’égalité, les hommes de Mark French (10e) possèdent un bilan défavorable. Le constat est identique face à Lugano, la troisième équipe encore atteignable. «Nous avions tout pour bien faire en début de semaine. Je ne comprends pas comment nous ne parvenons pas à tout donner alors qu’il y a un si grand enjeu», grogne Sebastian Schilt, la voix secouée de trémolos.

«Nous aurions signé»

Et dire qu’une victoire dans la capitale vaudoise en prolongations ou aux tirs au but – la première séance de la saison pour Gottéron – aurait gardé en vie ce dernier! Un état de faits dont les joueurs eux-mêmes n’étaient pas tous au courant. «Une fois arrivé au vestiaire, tout le monde a sorti son téléphone. Certains disaient que nous étions morts, d’autres pas», raconte Schilt. Ce n’est qu’après plusieurs minutes de flottement et de tension, durant lesquelles Gottéron a navigué entre le rouge et le blanc sur le sacro-saint teletext, que la confirmation, pourtant limpide, est tombée.

Il était alors temps de parler d’échec. Lequel doit, selon les joueurs et dirigeants, être nuancé par le contexte exceptionnel de cet exercice complètement fou. Jamais en effet la huitième place n’aura été si disputée. Depuis l’instauration des saisons à 50 matches, amasser 72 unités avait, jusqu’à samedi, suffi à terminer du bon côté de la barre dix fois sur onze.

«Si, début août, on nous avait dit que nous finirions avec 72, 73, 74 voire 75 points, je pense que nous aurions signé tout de suite. Notre bilan global est pratiquement le même que celui de 8 des 12 équipes de la ligue. Il ne faut pas oublier que ça se joue à trois fois rien et que malgré l’échec, tout n’est pas à jeter», relativise le directeur général Raphaël Berger, le directeur sportif Christian Dubé n’ayant pas souhaité s’exprimer. «Aller en play-off était notre objectif de la saison, c’est râpé pour cette année, reprend Berger. Prendre du recul sera nécessaire avant de faire le bilan sportif. Or il est clair que nous regrettons ces belles occasions ratées, notamment à domicile.»

Inconstance fatale

Car comme l’a souligné Julien Sprunger, ce n’est pas sur le match de samedi soir que le Dragon s’est brûlé les ailes. Une rencontre dont la genèse résume parfaitement le championnat des Fribourgeois: du retard à l’allumage, une faculté de réagir une fois dos au mur pour finir par crever au poteau.

Les six points perdus face à «Rappi» n’ont pas manqué de revenir sur le tapis. «Vous êtes le cinquième à me parler de ces défaites, sourit jaune Sprunger. Ce sont des points que nous avons laissé filer, mais nous avons aussi gagné à Berne et Zoug. Plus généralement, nous n’avons jamais montré un visage très confiant. Nous avons réussi à enchaîner deux trois bonnes performances avant de retomber dans nos travers en nous mettant tout seuls dans le trou. Ces creux font que nous en sommes là aujourd’hui.»

Ratés, le début et la fin de saison encadrent des mois d’inconstance, où Gottéron s’est montré capable d’aller épingler le leader et de s’incliner contre la lanterne rouge en l’espace de deux jours. Mais c’est bien la fin d’année 2018 (8 défaites en 10 matches), avant laquelle le pensionnaire de Saint-Léonard pouvait prendre la tête du classement, qui lui a été fatal. De même que les situations spéciales et l’évaporation des leaders offensifs fribourgeois. «Il s’agit d’un échec collectif, mais certains ont peut-être plus de responsabilité que d’autres. Les top joueurs doivent être présents au moment opportun», sait et assume Julien Sprunger, un but lors des 13 derniers matches. A Saint-Léonard, dont l’occupant principal sera (officiellement) en vacances au soir du 23  mars, spectacle et émotions n’auront été que rarement au rendez-vous. «Quand tu produis un jeu «olé olé» et que tu es mauvais derrière, les gens vont relever que la rigueur défensive fait défaut. C’est un débat qui n’a pas lieu d’être», tranche Raphaël Berger.

Maigre consolation: l’Antre SA peut planifier avec exactitude la suite des travaux. Pour Mark French et Gottéron, le chantier estival risque, lui, d’être moins agréable.


 

Au programme ce lundi soir:

Zoug - Fribourg-Gottéron 19h45

Ambri-Piotta - Rapperswil-Jona 19h45

Davos - Bienne 19h45

Genève-Servette - Zurich Lions 19h45

Langnau Tigers - Lausanne 19h45

Lugano - Berne 19h45

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