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Hockey sur glace

«L’équipe avant les statistiques»

Reto Berra, le dernier rempart des Dragons, se réjouit de rejouer des play-off, huit ans après ses derniers


 Patricia Morand

Patricia Morand

13 avril 2021 à 04:01

National League » Durant les play-off, le gardien est très souvent décisif. Pour l’avoir expérimenté dans un passé pas si lointain, Gottéron ne peut qu’en être convaincu. Les Dragons avaient pu compter sur un Sébastien Caron phénoménal pour éliminer Berne en 2008 ou sur un Benjamin Conz extrêmement solide pour accéder à la finale en 2013. La réussite fribourgeoise dépendra ainsi de celle de son dernier rempart, Reto Berra, durant ces séries finales 2021. A commencer par le duel face à Genève-Servette, une formation aux atouts offensifs reconnus. Mitraillé durant la saison régulière, le portier zurichois de 34 ans ne s’attend pas à un autre traitement dès ce soir. Il se réjouit, prêt à encaisser le choc. Pas les pucks.

Jusqu’au bout de la nuit

Reto Berra retrouve l’atmosphère si particulière des play-off pour la première fois depuis le samedi 16 mars 2013 à… Fribourg. Il défendait alors la cage biennoise et avait capitulé six fois – dont trois face à Simon Gamache – en moins de 40 minutes. Gottéron avait remporté 6-1 ce septième match de tous les dangers face aux Seelandais et s’était qualifié pour les demi-finales. «Je me souviens de ce match. Il y avait eu beaucoup de pénalités et nous avions pris une grosse gifle. Nous avions aussi gagné deux fois aux tirs au but durant cette série de quarts de finale. Aujourd’hui, cela ne pourrait plus arriver. S’il n’y a pas de vainqueur dans le temps réglementaire, on passe aux prolongations. On peut jouer jusqu’au bout de la nuit», rappelle le Zurichois.

Pour lui qui a une nouvelle fois le record de minutes jouées – 2651 contre 2615 en 2019-2020 – durant la saison régulière, les heures supplémentaires ne semblent être qu’une formalité. 2651 minutes, ce sont pas loin de deux jours complets passés sur la glace en compétition. «Le chiffre paraît énorme, mais cela a été très vite. Nous avons commencé l’entraînement voici neuf mois. Cette phase a été particulièrement longue. Mais, depuis que le championnat a commencé (le 1er octobre, ndlr), tout a été très vite. Comme j’aime surtout jouer, j’ai apprécié.»

Déjà 1498 tirs

Reto Berra a essuyé pas moins de 1498 tirs cadrés en 45 rencontres, en retenant 1371 (91,52% d’efficacité). Il a été sollicité en moyenne 33 fois par match. C’est beaucoup, même si ce n’est pas un record. «Là encore, je ne l’ai pas remarqué. J’aurais même voulu en recevoir encore plus. C’est pour ça que je suis à ce poste. Pour un gardien, c’est mieux d’être continuellement mis à l’épreuve plutôt que de ne rien avoir à faire.»

S’il avait été l’un des grands artisans de la qualification à l’arraché pour les play-off la saison dernière, Reto Berra a été moins en vue durant l’exercice écoulé. Il est aussi le seul portier à n’avoir pas réussi de blanchissage. «Ce n’est pas important, coupe-t-il. L’équipe passe avant les statistiques individuelles. L’essentiel, c’est de gagner. Nous avons dépassé les vingt victoires (26), comme la saison dernière. C’est ça qui importe. Et ce serait joli de réaliser un blanchissage en… mai!» La remarque n’est pas anodine. Si les Dragons devaient encore jouer le mois prochain, ils seraient en finale.

Les Fribourgeois ont terminé au troisième rang. Ils ont fait preuve de constance. «Nous avons surtout pris un bon départ, rappelle Reto Berra. La saison précédente, ce n’était pas le cas et nous avions dû lutter jusqu’au bout pour être du bon côté de la barre. Notre position sur le podium est méritée. A la fin, nous avons remporté des matches particulièrement importants contre Lausanne ou Genève. Nous avons aussi battu Langnau et Ambri, ce qui nous a permis de consolider notre place.»

Pas de play-off en NHL

Pour le portier approchant le double mètre, les Aigles ne semblent pas inatteignables. «Nous avons remporté le dernier match chez eux 2-3. Cela ressemblait à un duel de play-off. Nous devrons faire preuve de patience. Genève, c’est une très bonne équipe avec un système défensif compact. Il ne faudra pas se précipiter sur la rondelle, mais attendre et l’utiliser à bon escient lorsque nous l’aurons…» Pour Reto Berra, il n’y a pas de favori dans cette confrontation 100% romande: «Mon pronostic: c’est du 50-50. Mais nous avons terminé troisièmes et eux sixièmes. Il faut aussi en tenir compte. Ce sera serré, mais nous avons nos chances comme nous l’aurions face à n’importe quel autre adversaire.»

Durant ses cinq saisons en Amérique du Nord, entre 2013 et 2018, Reto Berra n’a pas eu la moindre rencontre de play-off à se mettre sous la mitaine. «J’ai navigué entre la NHL et l’AHL. Je n’étais jamais fixe dans une équipe. C’est vrai qu’il y a longtemps que je n’ai plus joué de série. Je me réjouis d’autant plus.» Son expérience du haut niveau, en NHL ou en équipe de Suisse, lui permettra de «gommer» sans trop de problème ces huit ans, désormais, sans play-off. «Quand nous avions remporté le titre avec Davos (2009, il partageait le filet avec Genoni, ndlr), nous avions disputé sept matches à chaque stade des séries, soit 21 en tout. C’était presque une demi-saison. J’ai une idée de l’intensité des play-off», affirme-t-il, prêt à en découdre. «Je me réjouis», répète-t-il une dernière fois.

 

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