L’artiste reprend ses pinceaux
Bien qu’épanoui, Andreï Bykov virevoltait moins avec Mark French. Il retrouve plus de liberté d’expression
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Pierre Schouwey
22 novembre 2019 à 02:01
National League » Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas offensivement que Gottéron a perdu, samedi dernier à Rapperswil. En trouvant quatre fois le chemin des filets, les Dragons se seraient donné une chance de l’emporter s’ils n’avaient pas balbutié leurs fondamentaux défensifs. Buteur malin en début de match puis passeur inspiré sur la troisième et dernière égalisation fribourgeoise, Andreï Bykov a quitté la glace saint-galloise certes déçu comme tout le monde, mais rassuré par son niveau. «J’avais de meilleures jambes que face à Ambri», compare-t-il avant de se rendre à Genève, ce soir. «Cette semaine complète d’entraînement m’a fait du bien. De plus, je ne ressens plus aucune douleur.»
«Perdu mon innocence»
La réception des Tessinois vendredi passé avait permis de revoir à l’œuvre le matricule 89 après un gros mois d’absence. Dès les premières minutes, Andreï Bykov s’était montré à son avantage. Une impression visuelle qui tranche avec son ressenti personnel: «J’étais dans le dur! A cause de ma blessure au bas du corps, garder le rythme au niveau des jambes s’est avéré compliqué. Et puis, j’ai réintégré une équipe qui jouait de manière différente de ce que j’avais connu ces deux dernières années. C’est comme si j’étais spectateur au début.»
Spectateur, l’attaquant de 31 ans l’a été durant neuf des onze premiers matches de l’ère Christian Dubé. Les douleurs à son genou étant devenues difficilement supportables, il s’est vu contraint de jeter l’éponge au soir du 11 octobre. «Je m’étais fait très mal au genou durant le premier rendez-vous du championnat. J’ai serré les dents mais mon état s’est dégradé quand nous avons reçu Bienne.» C’est donc diminué qu’Andreï Bykov aura donné ses derniers coups de patins sous les ordres de Mark French. Un entraîneur qui, dit-il, l’a marqué pour toujours. «En plus d’avoir beaucoup de respect pour nous tous, il m’a appris tellement de choses: le meilleur endroit pour poser ma canne, le meilleur moment pour attaquer l’adversaire. Pour n’importe quelle phase de jeu, je pouvais lui poser plein de questions, c’était hyperintéressant. C’était comme une immense partie d’échecs de haut niveau.»
Jamais aussi fort que lorsqu’il suit son redoutable instinct, l’artiste s’est paradoxalement épanoui dans la rigueur extrême prônée par le mentor canadien. Il nuance d’ailleurs: «Je me suis peut-être un peu perdu là-dedans. J’ai en quelque sorte perdu mon innocence de jouerie. Celle-là même que je retrouve aujourd’hui.»
Des ailiers de luxe
S’il a apprécié collaborer avec l’entraîneur limogé le 4 octobre, Andreï Bykov, plus complet qu’hier, se réjouit de disposer de davantage de liberté sur la glace. «Enormément de choses ont changé. Je n’ai pas envie d’aller en profondeur ni de les détailler, mais je m’éclate.» Le verra-t-on à nouveau virevolter comme à ses plus belles années? L’avenir le dira. L’apport d’ailiers tels que Viktor Stalberg et Julien Sprunger peut en tout cas difficilement gâcher ses talents de passeur. «Je suis chanceux! A gauche comme à droite, je bénéficie d’un joueur extrêmement dangereux. Evoluer avec deux noms de ce calibre, c’est incroyable.»
Souvent dissocié par Mark French, le duo Sprunger-Bykov a été reformé par Christian Dubé pour le plus grand bonheur des deux hommes. «Le retrouver, c’est un très, très bon feeling», sourit le centre. Plus à prouver, leur complémentarité pourrait (re)faire des dégâts jusqu’en 2021, au moins. Le contrat de Bykov le liant à son club formateur arrivera alors à son terme. Déjà, dans moins d’une année, il sera question d’une prolongation. L’intéressé aura-t-il envie d’imiter Berra, Chavaillaz, Mottet ou Sprunger en s’inscrivant dans la durée à Saint-Léonard? La question provoque un éclat de rire: «On se projette trop loin là. Je préfère ne pas me prononcer aujourd’hui. Mais je n’ai jamais caché mon envie de rester…»
En attendant, l’artiste, pinceaux en main, tentera de renouer avec l’inspiration d’antan.
Ce soir en National League
GE-Servette - Fribourg-Gottéron 19h45
Berne - Lausanne 19h45
Bienne - Langnau Tigers 19h45
Lugano - Rapperswil-Jona Lakers 19h45
Zoug - Zurich Lions 19h45
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