Logo

Hockey sur glace

Romain Collaud.  «Aujourd'hui, les JO à Fribourg ne sont plus un thème»

Le ministre du Sport redoute que son canton ne disparaisse des radars de Swiss Olympic, obligé de revoir sa copie en vue des Jeux d'hiver en 2038.

Romain Collaud rêvait de voir un tournoi olympique dans la BCF Arena, mais le CIO a refroidi ses ardeurs. © Alain Wicht-Archive

Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

11 décembre 2023 à 23:10

Temps de lecture : 1 min

Jeux olympiques » Fribourg obtiendra-t-il un jour le statut de ville olympique? La perspective s’est considérablement assombrie depuis que le Comité international olympique (CIO) a recalé le projet de JO décentralisés en Suisse. Préférant les dossiers français et américains pour les éditions 2030 et 2034 il y a deux semaines, l’instance dirigeante basée à Lausanne a fait de Swiss Olympic un partenaire privilégié en vue de 2038. Ce dernier a jusqu’en 2027 pour retravailler sa copie et obtenir les garanties – politiques, financières et populaires – nécessaires. Dans une deuxième mouture que le CIO désire moins éclatée sur l’ensemble du territoire, la présence de Fribourg, ciblée dans la candidature initiale pour accueillir le tournoi de hockey sur glace en compagnie de Zurich, paraît menacée. C’est ce que craint Romain Collaud, ministre du Sport du canton.

Qu’est-ce que la décision du CIO change pour le cas de Fribourg?

Beaucoup de choses. Il faut s’imaginer qu’en 2038, d’autres patinoires seront plus neuves que la nôtre. Genève et Berne, par exemple, ont un projet. A voir s'il se concrétise à temps. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il n’y a aucune chance. Mais aujourd’hui, les JO à Fribourg ne sont plus un thème.

Vraiment?

Il ne faut pas se leurrer. Vu la teneur du retour effectué par le CIO, il est probable que le projet 2.0 englobe non plus dix cantons, mais quatre ou cinq. Le maintien de Fribourg dépendra du site principal du hockey que choisira Swiss Olympic. Si c’est Berne ou Lausanne, et non Zurich, alors nous conserverons une petite chance. En 2030, le timing était excellent. Force est de constater qu’il l’est moins en 2038. Mais ne perdons pas de vue que nous avons hérité du championnat du monde de hockey en 2026, ce qui est déjà fantastique. Les JO, ça aurait été la cerise sur le gâteau. Une grosse cerise, on s'entend. 

Que vous inspire le rejet par le CIO du concept décentralisé?

C’est un peu la douche froide. Durable, le projet suisse dans sa version initiale portait l’espoir d’une nouvelle ère. Il y a des arguments que je peux entendre, d’autres moins. Est-ce bien nécessaire de contraindre la nation ou la ville organisatrice à construire un village olympique pour qu’ensuite ce dernier devienne une zone morte? Aussi, le CIO insiste pour que les équipes de hockey sur glace logent sur le même site. A quoi bon? Elles viennent aux Jeux pour gagner le titre, pas pour faire la fête. Je ne suis pas là pour critiquer la candidature française, qui est sûrement très bonne, mais je m’interroge quand même lorsque j’entends qu’elle inclut la construction de deux patinoires sur la Côte d’Azur…

A l’inverse d’Emmanuel Macron et de Joe Biden, la «Berne fédérale» se serait montrée trop timide. Vous entendez ce reproche?

Les conseillers fédéraux ne peuvent pas sortir du bois comme ça. Il y a un processus démocratique à respecter. Si le CIO avait voulu prendre la température, il aurait constaté que les cantons concernés bossaient sérieusement en coulisses. Tous, y compris Fribourg, avaient écrit des lettres d’intention.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus