Football. Un nul qui ne suffit pas pour la Suisse
La Suisse ne perd plus mais ne gagne toujours pas! A St-Gall, elle a enfin cueilli face au Danemark son premier point (2-2) en Ligue des Nations après trois défaites lors des trois premiers matches.
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ATS
15 octobre 2024 à 22:44, mis à jour à 22:54
Même si la Serbie s’est inclinée 3-0 à Cordoue face à l’Espagne, ce nul est une très mauvaise affaire pour la formation de Murat Yakin. Elle doit maintenant s’imposer par trois buts d’écart le 15 novembre à Zurich contre la Serbie pour avoir une chance raisonnable d’échapper à la relégation directe.
Trahie une fois de plus par sa défense, la Suisse ne méritait peut-être pas de gagner cette troisième rencontre de l’année contre le Danemark après le nul 0-0 et la défaite 2-0 à Copenhague. Même si elle a mené à deux reprises au score grâce à Remo Freuler et à Zeki Amdouni, elle a payé un tribut certain à un jeu collectif qui souffre de la comparaison avec celui développé cet été à l'Euro.
Des choix gagnants
Une défense à quatre pour la première fois de l’année et trois modifications opérées par rapport au onze de samedi à Leskovac: Murat Yakin avait annoncé du changement et il a tenu parole. A la pause, les choix du sélectionneur étaient gagnants avec l’apport d’Edimilson Fernandes et d’Ulisses Garcia sur les côtés et le dynamisme à mi-terrain de Fabian Rieder. Fernandes fut, ainsi, à l'origine de l’ouverture du score de Remo Freuler à la 26e alors que Garcia a témoigné d’un réel tranchant sur le flanc gauche, juste derrière un Dan Ndoye toujours capable d’amener ce petit grain de folie qui peut tout changer.
Malheureux pendant 44 minutes à la pointe de l’attaque, Breel Embolo a eu l’immense mérite de provoquer, avec une certaine malice, le penalty du 2-1. Il a été transformé imparablement par Zeki Amdouni. On ose espérer désormais que le Genevois, s’il est sur le terrain, sera bien à l’avenir le frappeur no 1 de la sélection. A 23 ans, l’attaquant du Benfica s’est déjà affirmé comme un maître en la matière.
Le gros point noir de cette première période fut encore une fois une défense en souffrance. Il est effectivement devenu très facile de marquer contre cette équipe de Suisse de l’après-Euro. L’égalisation de Gustav Isaksen quelques secondes après le but de Freuler relève presque du vidéo-gag. Après une faute sifflée à l’encontre de Nico Elvedi, Granit Xhaka a rendu trop vite le ballon pour permettre à Eriksen de réussir une passe lobée pour Isaksen. Plus prompt qu’un Elvedi qui ne peut plus masquer son manque d’explosivité, le joueur de la Lazio armait une frappe qui filait entre les jambes de Gregor Kobel. Le premier clean sheet en sélection du portier de Dortmund devra encore attendre...
Un investissement discutable
A la reprise, Fernandes, Garcia et Rieder se montraient toujours aussi entreprenants. Les trois entrants ont vraiment marqué des points à St-Gall. Ne pas les revoir en novembre serait incompréhensible. En face, les Danois, malgré le score, changeaient leurs trois attaquants avant l’heure de jeu. Pourtant, Isaksen, Rasmus Höljund et Albert Grönbaek avaient causé bien des tourments à une défense qui devait composer non seulement avec les limites d’Elvedi mais aussi avec l’investissement discutable de Manuel Akanji et le jeu au pied bien moyen de son gardien.
Sur l’action du 2-2 de Christian Eriksen de la 69e, parfaitement décalé par son capitaine Pierre-Emile Höjbjerg. Akanji devait ainsi témoigner d’une passivité coupable. Entre l’Akanji de Manchester City et celui de ce rassemblement d’octobre, il y a un monde.
A la 73e, les Suisses ont bien cru avoir pris une troisième fois l’avantage dans cette rencontre. Amdouni surgissait au second poteau sur un corner de Filip Ugrinic, qui avait relayé Rieder, pour réussir une volée magnifique. Seulement, l'envoi d’Ugrinic, trop brossé, avait franchi la ligne de fond. La théorie de Murat Yakin selon laquelle la Suisse n’est pas vraiment aidée par les faits de jeu lors de cette campagne de Ligue des Nations n’est sans doute pas inexacte. Mais le nœud du problème se trouve plutôt dans des errements défensifs qui ont coûté dix buts en quatre matches.