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«Tout le monde voulait nous battre»

Gaëlle Thalmann a été sacrée hier pour la première fois championne de Suisse avec Servette-Chênois


 Patrick Biolley

Patrick Biolley

20 mai 2021 à 04:01

Football » En presque vingt ans d’une carrière riche en succès et voyages, jamais Gaëlle Thalmann n’avait remporté le titre en Suisse. Voilà qui a été réparé hier soir grâce à la victoire 2-0 de son Servette Football Club Chênois féminin, que nous raccourcirons simplement par Servette, face à Young Boys. Mais le boulot avait été fait bien avant pour être sacré à deux journées de la fin du championnat. Après des succès en Italie, en Allemagne, une Coupe de Suisse et des participations à l’Euro et la Coupe du monde, voilà l’armoire à trophées de Gaëlle Thalmann enfin ornée du Graal helvétique. La Gruérienne avait rejoint Servette il y a deux ans, une année après la promotion de l’ambitieux club genevois en Super League qui, à l’époque, se nommait simplement ligue A.

Il y a un an, le titre vous tendait déjà les bras mais la saison avait été arrêtée à cause de la pandémie. Quel est votre sentiment avec ce trophée finalement en main?

Gaëlle Thalmann: Je pense que toutes les équipes étaient frustrées de ne pas pouvoir aller au bout l’année passée. Nous peut-être plus, car nous étions en course pour le doublé. Nous nous étions fixé l’objectif de remporter un trophée dans les deux ans, le groupe avait été monté pour gagner des titres. La Coupe de Suisse nous a échappé il y a quelques semaines (défaite contre Zurich en quarts de finale, ndlr), nous avions donc à cœur de bien finir la saison.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, dans une carrière aussi riche que la vôtre, c’est votre premier championnat de Suisse!

Gagner en Suisse est assez particulier. Ce d’autant plus que dans l’équipe il y a des joueuses avec qui j’ai fait un bon bout de chemin, soit en tant qu’adversaire de longue date comme Maeva Sarrasin ou coéquipières comme Caroline Abbé, Valérie Gilloz ou Sandy Maendly. Y arriver avec des gens que je connais depuis longtemps, en plus dans un club romand est une énorme satisfaction.

Personnellement, vous réussissez une magnifique saison avec 16 blanchissages en 26 matches. Comment expliquez-vous une telle réussite?

Bon, dernièrement nous avons pris pas mal de buts (rires, ndlr). Mais sur l’ensemble c’est une satisfaction, car j’ai réussi à faire des arrêts décisifs au bon moment. Nous avons gagné passablement de matches très serrés. Faire de tels arrêts est aussi important que marquer un but. Toute l’équipe, et en particulier la défense, a son rôle à jouer. Oui, c’est une satisfaction personnelle, mais sans les filles devant moi ce n’aurait pas été possible.

Servette est arrivé en Super League il y a trois ans seulement. Outre les moyens à disposition, qu’est-ce qui a permis le succès de votre club?

En ce moment, il y a un gros noyau de joueuses expérimentées qui sait ce qu’il faut faire pour gagner. Il y a aussi des femmes de la région pour qui porter le maillot de Servette est un honneur.

Une telle réussite suscite-t-elle la jalousie des formations établies depuis longtemps dans l’élite?

Tout le monde voulait nous battre c’est sûr, on le sent! Le club a fait un gros recrutement qui a suscité les convoitises et un peu de jalousie sûrement. De par ces transferts, Servette a montré ses ambitions et nous sommes devenues l’équipe à battre. Nous l’avions vu en jouant contre Lucerne il y a deux mois. Nous avions fait 0-0 et ce résultat avait été fêté comme une victoire par nos adversaires.

Quels souvenirs garderez-vous de cette saison?

La Ligue des champions contre l’Atletico Madrid, une grande équipe. D’autant plus que nous avions joué crânement notre chance (défaite 2-4 à l’aller, ndlr). C’était aussi un bon moment personnel, car j’avais raté un match important avec l’équipe nationale contre la Belgique. Il y a aussi eu cette qualification pour l’Euro, une délivrance. On se rappelle aussi des mauvais moments, mais je peux être satisfaite de cette saison, ce titre national est la cerise sur le gâteau.

Votre contrat avec Servette arrive à son terme, il y a l’Euro l’année prochaine, le mondial la suivante, à quoi vont ressembler les prochains mois de Gaëlle Thalmann?

Pour l’instant, j’espère que cela va continuer (rires, ndlr)! Mon objectif était d’aller au moins jusqu’à l’Euro, peut-être que j’aurais arrêté à ce moment-là. Maintenant qu’il a été reporté à 2022, il ne restera qu’un an jusqu’au mondial (2023 en Australie et Nouvelle-Zélande, ndlr), j’ai donc envie de faire ces deux années, même si la qualification pour la Coupe du monde sera compliquée à aller chercher. Au niveau du club, je n’ai pas prolongé, j’ai remarqué que jouer à ce niveau à côté d’un travail à 85% est très fatigant. Il y a des personnes qui arrivent très bien à combiner, c’est remarquable, mais pour moi c’est compliqué. Je cherche une solution un peu différente. J’ai des objectifs, mais tout n’est pas encore clair.

Super league féminine

Bâle - Zurich 2-2

Servette-Chênois - Young Boys 2-0

Lucerne - Saint-Gall2-1

Lugano Femminile - Grasshopper 1-2

Classement final

1. Servette-Chênois 26 19 4 3 77- 16 61

2. Zurich26 16 4 6 86- 37 52

3. Young Boys 26 12 4 10 58- 55 40

4. Bâle26 10 7 9 56- 47 37

5. Grasshopper26 10 7 9 35- 45 37

6. Lucerne26 8 6 12 39- 52 30

7. Saint-Gall 26 7 5 14 46- 51 26

8. Lugano Femminile 26 3 1 22 14-108 10

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