Sept notes pour une partition réussie
La Suisse a tout pour réussir son entrée face au Cameroun (11 h), à condition d’éviter quelques écueils
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Emanuele Saraceno, Doha
24 novembre 2022 à 02:01
Coupe du monde » Murat Yakin et ses joueurs l’ont répété à l’envi depuis leur arrivée au Qatar: une bonne entame de Coupe du monde est essentielle. Surtout dans le groupe considéré comme le plus difficile du Mondial et quand le deuxième adversaire s’appelle le Brésil!
L’objectif de remporter les trois points face au Cameroun, ce matin à 11 h (heure suisse) est parfaitement à la portée des Suisses. A condition toutefois, et en bon chef d’orchestre Murat Yakin le sait bien, d’éviter les fausses notes. Nous en avons choisi sept, comme sur la portée.
1 La conviction sans l’arrogance
«Nous voulons écrire l’histoire», a confirmé hier en conférence de presse le sélectionneur. «Nous pouvons le faire, aussi parce que nous avons franchi des paliers récemment. Cela nous donne encore plus faim», complète Granit Xhaka. Le capitaine se refuse pourtant à parler de «meilleure équipe de Suisse de tous les temps, par respect pour celles du passé.» Quand on se sent aussi bien, gare à l’excès de confiance. «Ce risque n’existe pas, assure Murat Yakin. Nous sommes parfaitement conscients des qualités du Cameroun, et elles sont nombreuses.»
2 Gérer la pression du favori
Historiquement, la Suisse, souvent à l’aise face aux ténors, ressent davantage de difficultés quand elle n’est pas en position d’outsider. Cela a été le cas en 2006 contre l’Ukraine, en 2018 contre la Suède ou surtout en 2010 face au Honduras en Coupe du monde. Partiellement aussi en 2016 face à la Pologne à l’Euro. «Nous avons beaucoup grandi, à tous niveaux, que ce soit sur le plan du vécu ou de la qualité des joueurs», garantit Murat Yakin. «La préparation a été idéale. Nous nous sentons absolument sereins», ajoute Granit Xhaka.
3 Ne se concentrer que sur le terrain
Les Suisses semblent avoir tiré les leçons des errements d’il y a quatre ans contre la Serbie à Kaliningrad. Le fameux geste de l’aigle bicéphale et les polémiques successives avaient sorti la Suisse du Mondial, autant si ce n’est plus que la Suède. A la veille de ce match contre le Cameroun, les Helvètes ont fait partie des sélections qui avaient demandé que leur capitaine puisse porter le brassard «One Love», symbole d’inclusion. Cela a été refusé par les instances internationales. «J’admire mes joueurs pour leur initiative, mais à présent nous pensons uniquement au football», insiste Murat Yakin. «Nous respecterons les règles et ne ferons rien de spécial qui puisse nous déconcentrer», anticipe le capitaine, qui arborera un brassard «FIFA fair-play».
4 Remporter le duel des gardiens
Historiquement, le Cameroun dispose de portiers de grande qualité. Du mythique Thomas Nkono en passant par Joseph-Antoine Bell et Carlos Kameni jusqu’à André Onana (titulaire à l’Inter aujourd’hui), les derniers remparts des «Lions indomptables» ne sont jamais faciles à battre. Il faudra peut-être de la patience. Dans l’autre camp, Yann Sommer est aussi, de coutume, irréprochable. Cependant, relevant de blessure, il a paru fébrile lors du dernier match amical perdu 2-0 jeudi passé face au Ghana. «Il va parfaitement bien et il jouera», coupe Murat Yakin.
5 S’appuyer sur un schéma connu
Les tests effectués par Murat Yakin face au Ghana ont fait jaser. La défense à trois, pourtant idéale sur le papier pour faire coexister des cadors du poste comme Manuel Akanji, Nico Elvedi et Fabian Schär, n’a pas convaincu. L’incertitude a duré une partie de la semaine, d’abord Remo Freuler déclarant: «Je pense que nous jouerons à trois derrière». Le lendemain, Michel Aebischer évoquait une défense à quatre. Hier le sélectionneur – sans le dire explicitement et en insistant sur «les capacités d’adaptation» de son équipe – a laissé entendre que la Suisse retrouverait le 4-3-3 qui lui a réussi dernièrement.
6 Savoir se montrer malin
«Je veux voir une équipe de Suisse dominante face au Cameroun», claironne le sélectionneur. Nul doute qu’en fin tacticien, il saura cependant équilibrer au mieux la manière de jouer. Le Cameroun a parfois tendance à s’emballer quand il prend le jeu à son compte. Il se découvre alors et de belles possibilités de contre pourraient s’offrir. «Nous savons aussi être performants dans les situations de transition», rassure le sélectionneur. Et dans ce secteur, Xherdan Shaqiri pourrait s’avérer décisif. «C’est vrai qu’il manque un peu de compétition, mais après ce que j’ai vu ces derniers jours à l’entraînement, il sera titulaire», dévoile le coach.
7 Juguler la menace Choupo-Moting
La principale force du Cameroun réside dans son secteur offensif. Lancés par André-Frank Zambo-Anguissa, Karl Toko-Ekambi, le «héros» de la qualification pour le Mondial face à l’Algérie, mais surtout Eric Maxim Choupo-Moting, depuis plusieurs semaines «en feu» avec le Bayern Munich mais qui serait pourtant en ballottage avec Vincent Aboubakar pour le poste d’avant-centre, ont de quoi faire très mal. «Je connais très bien les qualités de Choupo-Moting et pas seulement. Notre staff a parfaitement analysé l’adversaire. Nous ferons en sorte qu’il ne marque pas», promet le sélectionneur.
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