Petit à petit, Mambimbi fait son nid

Football » Demander à Felix Mambimbi ce qu’il ressent avec le maillot rouge à croix blanche sur les épaules et le Fribourgeois de Young Boys vous répondra: «Plus on grandit et plus on se rend compte de l’importance de jouer avec l’équipe nationale. C’est une immense fierté et, surtout, une motivation. Plus on se rapproche de la sélection A, plus on se dit aussi qu’un jour peut-être… Mais le chemin est encore très long.»

Et ce très long chemin, comme le qualifie si justement Felix Mambimbi, il passe aujourd’hui par Fribourg. Sa ville, où, avec la Suisse M19 dirigée par un certain Johann Vogel (lire ci-dessous), il affrontera la République tchèque M19 en rencontre amicale (coup d’envoi à 17 h). Une opportunité que l’attaquant de couloir gauche ne manquera pas de saisir, non seulement afin d’effectuer un pas supplémentaire vers le plus haut niveau, son rêve. Mais aussi pour montrer à sa famille et ses amis, qui seront évidemment présents à Saint-Léonard, son impact sur cette sélection des M19.

«C’est vrai que je suis un peu un leader. Mais un leader technique, pas un gars qui va élever la voix, nuance-t-il toutefois. Sur le terrain, j’ai des responsabilités et c’est bien. Cela montre que l’entraîneur compte sur moi», se félicite-t-il.

Ce rendez-vous face à la République tchèque, Felix Mambimbi ne souhaite pas l’aborder comme une simple rencontre amicale. Mais plutôt comme une répétition générale avant la campagne de qualification pour les championnats d’Europe, dont le coup d’envoi est prévu en novembre prochain en Autriche. La Suisse y affontera l’Irlande, l’Autriche et Gibraltar. «Les échéances avant novembre, il faudra les prendre comme des matches de qualification, se convainc le Fribourgeois. Nous nous connaissons tous pour la plupart, mais quelques nouveaux éléments ont rejoint le groupe. Si nous voulons être performants en Autriche, ils devront assimiler notre façon de jouer le plus vite possible.»

Routinier, déjà

Felix Mambimbi est né en 2001. Le 18 janvier pour être précis. Le gamin du Schoenberg a donc 18 printemps et, déjà, le discours du routinier. «J’ai commencé par l’équipe de Suisse M15, à l’occasion d’un premier match contre la Hongrie, se souvient-il. Au début, on fait les tests et on y va. On ne se rend pas vraiment compte où on veut nous emmener.» Il sourit, puis énumère: «J’ai ensuite été appelé dans toutes sélections: M16, M17, M18 et, depuis l’an passé, M19.»

Felix Mambimbi a 18 ans et, forcément, son avenir dans le monde du football professionnel à envisager, penser, bâtir. Comme ses «grands frères» du Schoenberg Joaquim Adao et Aimery Pinga (tous deux sous contrat avec le FC Sion), le jeune homme a du potentiel. Ses quatre apparitions en Super League depuis le début de l’année avec Young Boys, dont la dernière dimanche contre Lucerne où il est entré à la 85e minute, l’attestent.

Cinq goals en un match

Cadre de l’équipe première aujourd’hui, le numéro 19 du Stade de Suisse fait, petit à petit et au fil des minutes de jeu offertes par son entraîneur Gerardo Seoane, son nid. «J’effectue de bonnes entrées, je trouve», juge-t-il en citant l’exemple de son dernier match à Lucerne: «Durant le temps supplémentaire, je suis parti seul au but et Christian Schwegler s’est fait expulser en commettant une faute sur moi. Je vois que je peux mettre ma pierre à l’édifice, c’est valorisant», apprécie-t-il.

Et lorsqu’il n’est pas engagé en Super League, comme ce fut le cas à quatre reprises depuis le début de la saison, Felix Mambimbi va chercher des minutes de jeu en 1re ligue, avec les espoirs M21. Quatre apparitions dans le groupe 1, celui du FC Bulle, et… dix goals inscrits, dont cinq (!) le 25 août dernier lors la victoire 8-3 contre Martigny.

On vous le disait: Mambimbi fait son nid.