Pierre-Alain Suard. «Nous avons tout pour bien faire»

Première ligue » Il a 36 ans, habite Evionnaz, en Valais, où il a toujours vécu et porte un patronyme fribourgeois. Son nom? Pierre-Alain Suard. Son rôle? Entraîneur du FC Bulle. Un poste qu’il honorera pour la première fois en match officiel, dimanche sur le coup de 15 heures à Bouleyres, à l’occasion de la reprise du championnat contre Echallens.

Entraîneur du FC Bulle: un poste tombé un peu du ciel et auquel Pierre-Alain Suard ne se destinait pas forcément. Surtout après avoir décidé de prendre un peu de recul à la fin de la saison dernière. «J’ai entraîné deux ans et demi à Aigle, deux ans et demi de travail acharné en 2e ligue, commence-t-il par expliquer. Quand je suis arrivé, le club était dans un sale état. Il avait 160’000 francs de dettes et plus que quatre joueurs au contingent…»

Une once de fierté perce sa voix: «Nous avons maintenu l’équipe en 2e ligue, redressé la barre financière et redoré le blason du club: c’était un travail énorme, s’exclame-t-il. C’est pour ça j’avais décidé de faire une année de pause, mais aussi parce que j’ai eu une petite fille en février.»

Le coup de fil de Guillod

Le destin est cependant facétieux. Un coup de fil de Steve Guillod est venu chambouler ses plans. Sans entraîneur après le départ surprise de Cédric Mora au mois de juin, le directeur sportif du FC Bulle offrait une opportunité qui ne se refuse pas: diriger le FC Bulle en 1re ligue.

«Steve, je ne l’avais jamais rencontré, mais je le connaissais pour avoir eu des contacts par téléphone avec lui au sujet de joueurs. Cela dit, nous n’avions jamais parlé du poste d’entraîneur, assure Pierre-Alain Suard. Il m’a expliqué que Cédric Mora était parti à Lausanne-Sport (où il s’occupe des M17, ndlr) vingt jours avant le début de la préparation. Il m’a aussi confié que le FC Bulle ne voulait pas débaucher un entraîneur déjà en place. Il ne souhaitait pas faire à un autre club ce qu’on lui avait fait.»

Pierre-Alain Suard n’a pas longtemps hésité: «Quelques secondes pour convaincre ma femme et je disais oui, sourit-il. J’étais content que l’on me propose un club de première ligue, mais surpris, franchement non. Partout où je suis passé, je pense avoir fait du bon boulot.»

Un contingent équilibré

Titulaire du diplôme A, le Valaisan a, malgré son jeune âge, déjà passablement roulé sa bosse sur un banc de touche. Des expériences en 2e ligue interrégionale à Bex, en 2e ligue vaudoise à Aigle, au centre de formation du FC Sion où il s’est occupé des M15 et des M18, ainsi qu’une pige de neuf mois en qualité d’assistant à Monthey en 1re ligue ont forgé sa patte. «Au FC Bulle, j’ai pour ambition d’être offensif en construisant depuis l’arrière, dévoile-t-il. Le but est de mettre de la vitesse et du tempo pour déstabiliser l’adversaire avec notre jeu au sol. L’équipe a les qualités techniques pour le faire.» Le nouveau coach n’entend toutefois pas mettre la charrue avant les bœufs. «Il faut y aller par étapes, préconise-t-il. Nous savons très bien que pour faire des points, il faut commencer par être bons défensivement. C’est d’ailleurs sur cet aspect-là que nous avons commencé la préparation.»

A Bouleyres, Pierre-Alain Suard a plusieurs missions: «L’équipe est jeune (23 ans de moyenne d’âge, ndlr) et on m’a donné pour objectif de lui instaurer une culture de la gagne, souffle-t-il. Le club a aussi mis cette condition avant de m’engager: que j’accepte d’avoir vingt joueurs au contingent afin de pouvoir puiser dans le mouvement juniors.»

Autant de tâches qu’il entend remplir avec l’enthousiasme qui le caractérise. «A mon arrivée, j’ai trouvé un groupe uni, solidaire et ambitieux. J’ai aussi découvert un club organisé avec du monde à tous les échelons de l’organigramme. Il y a un directeur technique qui connaît le foot, un entraîneur des gardiens, des physios…»

Pierre-Alain Suard en est convaincu: «Nous avons tout pour bien faire et nous installer durablement dans la ligue.»