«Le vestiaire me manquait»
Après onze mois d’absence, Arthur Deschenaux a retrouvé les terrains en ce début de championnat
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Patrick Biolley
14 août 2019 à 04:01
Première ligue » Durant toute la saison dernière, moins les quatre premières rencontres, nous avions pris l’habitude de croiser Arthur Deschenaux sur le bord des terrains. Le Fribourgeois avait été contraint d’encourager ses coéquipiers depuis les tribunes, la faute à une rupture des ligaments croisés du genou, la terreur des footballeurs. Onze mois après l’opération, le revoilà avec le maillot bullois, sans séquelles de sa mésaventure, ou presque. «Je suis déjà content, simplement parce que je peux jouer, je suis sur pied», apprécie le milieu de terrain de 26 ans. «Maintenant, ce sont les pieds qu’il faut régler. J’ai l’impression que le médecin me les a dévissés lors de l’opération», il éclate de rire.
Exactement 344 jours après son dernier match, une victoire à Thoune contre la garnison M21, il a pu refouler les pelouses de première ligue. «C’était affreusement long… Au début, les premiers temps, ça allait, c’était même agréable de faire un peu autre chose, d’aller voir les matches, se souvient Arthur Deschenaux. Mais plus ça avançait, plus cela me paraissait long.»
Une rupture des ligaments croisés a cela de fourbe qu’elle se résorbe rapidement, du moins la douleur. «Après un mois, je pouvais déjà courir. Après deux mois, j’aurais pu jouer au football, je me sentais bien, explique-t-il. Mais c’est l’erreur, parce que le genou n’est pas prêt. C’est le plus dur: physiquement tout va bien, tu peux tout faire, mais en fait non, tu dois attendre, encore et encore.»
L’emmerdeur de service
Arthur Deschenaux a repris le chemin des terrains un mois avant ses coéquipiers. Il s’est préparé d’arrache-pied avec Mehdi Chebani, ancien préparateur du FC Fribourg qui est dorénavant physiothérapeute à son compte. «C’est une chance de l’avoir eu avec moi durant le mois de juin, souffle-t-il. Un copain a eu la même blessure à un mois d’écart et il ressent encore des douleurs. Il ne faut pas se précipiter et faire les choses correctement.»
Même si le processus a été long, il n’a jamais pensé à raccrocher ou aller voir plus bas, où l’herbe est moins exigeante qu’en première ligue. «Ça non! C’est clair que je m’ennuyais, je déteste arriver chez moi et me planter devant la télé, sourit-il. Le vestiaire me manquait trop, cet esprit d’équipe intrinsèquement lié au football. Ce d’autant plus que je suis un peu l’emmerdeur de service, je voulais retrouver ça. Pour quelqu’un qui se fait pour la troisième fois les ligaments, je peux comprendre que tu te poses la question, mais là, c’était ma première grosse blessure, alors non, cela ne m’a même pas traversé l’esprit.»
Viser plus haut
Son vestiaire, il l’a retrouvé depuis la reprise et une victoire contre Echallens. En plus d’être ambitieux envers lui-même, Arthur Deschenaux l’est également avec son équipe. «Je vise les cinq premières places, dont la première! Nous savons que ce sera dur, mais nous devrions être capables d’atteindre cet objectif au vu de la qualité de notre groupe.» Il y a douze mois, celui qui était tout nouveau au sein du collectif gruérien ne cachait pas son envie de voir le FC Bulle grimper les échelons. «Je n’ai pas changé mes idées. Peut-être suis-je trop ambitieux, mais je trouve qu’il faut se donner les moyens d’avoir une formation fribourgeoise plus haut que la première ligue. Ce d’autant plus maintenant que nous pouvons regrouper les forces à Bouleyres, vu que nous sommes la seule équipe en quatrième division.»
Arthur Deschenaux n’est cependant pas dupe. Il connaît les tenants et aboutissants d’un tel projet, notamment financiers. «Le président (Philippe Kolly, ndlr) a raison d’être prudent. La deuxième saison est souvent décrite comme la plus difficile. Mais si nous nous retrouvons dans le haut du tableau au mois de mai prochain, nous devrons automatiquement revoir nos ambitions à la hausse pour l’exercice suivant.»
Alors que nous vivons un début de saison passionnant (lire ci-après), le rendez-vous est déjà pris pour le printemps prochain. Avant cela, il y a tout de même 24 matches à jouer, dont la réception de Naters ce soir.
Un championnat qui peut partir dans tous les sens
Lancy, finaliste de la saison dernière, qui en prend huit contre Young Boys M21 (dont un triplé du Fribourgeois Felix Mambimbi), Meyrin, annoncé comme favori, qui perd d’entrée de jeu à Martigny et, surtout, Echallens et son armada surpris à Bulle, ce championnat de première ligue n’a ni queue ni tête. «Certaines années, il y a une équipe qui se détache soit vers le haut ou vers le bas, mais j’ai aussi l’impression que ce groupe 1 se resserre de plus en plus», estime Arthur Deschenaux qui connaît la ligue depuis ses débuts avec Fribourg en 2012. Il l’a quittée à deux reprises seulement pour évoluer avec Fribourg (2012-2013) et Yverdon (2017-2018) à l’échelon supérieur. «Quand il n’y avait pas la première ligue promotion, les écarts étaient beaucoup plus importants entre les meilleurs et les plus faibles. Mais ce n’est plus le cas, les places sont très chères. On le dit souvent, mais tout le monde peut battre tout le monde, sauf que cela n’a jamais été aussi vrai que cette année.» La réception de Naters, ce soir à 20 h, à Bouleyres, intervient donc à un moment déjà charnière. «A la maison, nous ne devons pas perdre, point! Naters, c’est un gros morceau. Mais nous sommes bien partis aussi. En gagnant trois, quatre matches, on peut surfer sur la vague et lancer au mieux la saison.» PB
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