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Le Chilavert du FC Schoenberg

Comme le célèbre gardien paraguayen, Blerton Sefa tire les coups francs et les met au fond des filets

Football, 2e ligue: Saint-Aubin - Schönberg Gardien du FC Schönberg, Blerton Sefa qui tire les coups-francs pour son équipe et qui a déjà marqué deux buts depuis le début de saison Photo Lib / Charly Rappo, Saint-Aubin, 22.09.2020Charly Rappo

Pascal Dupasquier

Pascal Dupasquier

29 septembre 2020 à 23:19

2e ligue » Un premier coup d’œil sur le classement des buteurs pourrait faire croire à une erreur. Avec le chiffre 2 à côté de son nom, Blerton Sefa accompagne ses coéquipiers du FC Schoenberg Robyn Chirita et Toan Dang. Oui, mais il y a un hic. Robyn Chirita et Toan Dang sont joueurs de champ. Blerton Sefa, lui, est gardien de but.

Aucune erreur ne figure pourtant sur les tabelles des buteurs du championnat de 2e ligue. Blerton Sefa a bel et bien inscrit deux goals depuis le début de la saison. Deux coups francs qui font de lui le meilleur compteur ex aequo de son équipe.

Etonnant, non? Pas forcément à entendre le Chilavert du Schoenberg. «Mon jeu au pied, c’est mon point fort. C’est pour ça que je tire les coups francs. J’effectue les entraînements spécifiques avec Corentin Gex (l’autre gardien de l’équipe, ndlr) et après, nous faisons des duels sous forme de séries de shoots. Je m’entraîne également avec mes coéquipiers et j’essaie de tirer.»

100% de réussite

Tirer, et Blerton Sefa sera considéré. Les deux coups francs qu’il a bottés cette saison? Tous transformés, du 100% de réussite! «J’en avais déjà mis huit ou neuf jusque-là, notamment quand j’étais à Léchelles en 3e ligue, mais encore jamais en 2e ligue», explique-t-il. Ses deux coups francs, il y revient justement: «Le premier, c’était contre Chiètres, le 2-0 à la 45e minute. Le deuxième, c’était contre La Roche, j’ai ouvert le score à la 8e minute.»

Ses envois, Blerton Sefa les adresse d’une distance bien précise, sinon, dit-il, ils ne font pas mouche. L’artificier ferait-il donc la fine bouche, comme mardi passé à Saint-Aubin où, en toute fin de partie, l’arbitre a pointé les 20 mètres de son homologue Alan Pillonel? «Je tire seulement les coups francs entre 16 et 17 mètres. Après, c’est trop loin pour moi», répond-il. Voilà donc pourquoi le diable de tireur n’est pas sorti de sa «boîte» ce soir-là. «Ce n’était pas parce que j’ai eu peur d’encaisser au cas où je manquerais mon affaire, mais juste parce que c’était trop loin», promet-il.

«Je tire seulement les coups francs entre 16 et 17 mètres. Après, c’est trop loin pour moi»
Blerton Sefa

On le croit d’autant plus volontiers que, lorsqu’on est gardien, s’imposer comme tireur de coups francs auprès de ses coéquipiers ne doit pas être une mince affaire. «Cela fait ch… de le voir arriver avec son maillot jaune», chambre d’ailleurs son camarade Ermal Uka. «J’aime bien les provoquer aussi, réagit Blerton Sefa. Je leur dis: les gars, laissez-moi tirer! C’est moi qui ai la meilleure patte.»

Ah, encore une chose: ses coups francs, il les pointe toujours à la même place: «Je les tire tout le temps à… mais surtout, ne l’écrivez pas!»

Avec Castella et Mvogo

A 27 ans, Blerton Sefa n’a-t-il jamais eu l’envie de quitter sa cage et ses gants pour s’envoler plus haut sur le terrain? «J’aurais aimé, mais de l’endurance, je n’en ai pas assez. Cela dit, j’ai toujours été au but et j’adore ça», confie-t-il. Puis de rappeler: «J’ai commencé au FC Schoenberg et après, je suis allé au Team AFF. J’étais avec Thomas Castella et Yvon Mvogo. Yvon avait une année de moins, mais il était déjà avec nous.»

Le portier du FC Schoenberg marque un temps d’arrêt. «Des trois, je suis le seul qui n’a pas fait une carrière pro», dit celui qui a joué en 2e ligue inter sous les couleurs du FC La Tour/Le Pâquier. Il se souvient: «Thomas, c’est le travail, un bosseur infatigable. On se tirait la bourre et on pleurait de rage quand l’autre prenait le dessus durant les exercices à l’entraînement. On se boostait mutuellement, c’était génial. On a toujours eu un bon contact et on en rigole encore aujourd’hui.»

A l’évocation d’Yvon Mvogo, le Fribourgeois sourit: «Quand on a vu ses parents, on a su qu’il serait encore plus grand qu’il ne l’était déjà. Il avait surtout de longs bras», décrit-il avant de relever: «Yvon a un don, il est incroyable. Par contre, le jeu au pied a toujours été son point faible», ajoute-t-il en regard des deux récentes bourdes du Marlinois sous le maillot du PSV Eindhoven.

Ni regret ni jalousie

Que l’on se le dise aussi: Blerton Sefa n’a ni regret ni jalousie. «Avec une maman qui mesure 1m55 et un papa qui fait 1m66, je ne pouvais pas espérer être aussi grand qu’Yvon», ironise-t-il. En plus, nous sommes quatre frères en famille et je suis le plus petit.»

Blerton Sefa, petit mais costaud. Et dont les coups francs n’ont pas fini de faire parler d’eux: «J’ai dit aux dirigeants du FC Schoenberg: attendez-vous à ce que je vous embête encore longtemps», se marre-t-il, avant de redevenir sérieux: «Le foot, c’est ma passion et je suis en train de me convertir en entraîneur. J’ai beaucoup envie de transmettre ce que j’ai reçu.»

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