La vie à Bouleyres sans Ndiaye
Son précieux attaquant parti à Portalban, le FC Bulle affichera un nouveau visage offensif au 2e tour
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Pascal Dupasquier
27 février 2020 à 20:04
Football » C’était la mauvaise nouvelle de l’hiver. Troisième meilleur buteur du FC Bulle avec six réussites, mais surtout clé de voûte de l’ensemble du système offensif de Bouleyres, Ndiaw Ndiaye succombait à l’appel du FC Portalban/Gletterens, actuel avant-dernier du groupe 2 de 2e ligue interrégionale. Un transfert «pour quelques billets de plus» pas forcément apprécié du côté du club, lequel s’apprête à vivre sans son précieux attaquant, dès samedi avec la venue de Chênois (17h) pour la reprise du championnat.
«Evidemment, c’est quelque chose de non souhaité et d’un peu brutal», réagit le directeur sportif et nouvel entraîneur Steve Guillod. «Il y avait dès lors deux possibilités, ajoute-t-il. Soit pleurer et se servir de ce départ pour nous chercher des excuses ce printemps. Soit réagir, ce que nous avons fait.»
Réagir pour ne pas subir, la devise de Steve Guillod et du FC Bulle portera-t-elle ses fruits? «Nous avons axé notre mercato d’hiver sur les attaquants et, tactiquement, nous évoluerons à trois devant avec l’idée de presser haut», prévoit l’entraîneur. Puis de rappeler: «Le jeu de Ndiaw était orienté vers l’attaque sans trop de travail de récupération de la balle. Comme ce profil d’avant-centre puissant est impossible à trouver sous nos latitudes, nous devrons apprendre à jouer différemment.»
Nul n’est irremplaçable
La vie sans Ndiaye, Arthur Deschenaux et Baptiste Bersier devront s’y résoudre également. Avec respectivement 12 et 8 buts à leur compteur personnel, eux mieux que quiconque savaient tirer profit du poids pesé par le longiligne Sénégalais sur les défenses adverses. A lui seul, le trio n’a-t-il pas inscrit 26 (!) des 30 réussites du FC Bulle au premier tour? «Bien sûr que Ndiaye pesait lourd sur les défenses. Bien sûr aussi qu’il nous a pas mal aidés à marquer des goals. Mais les clubs restent et les joueurs passent, c’est la vie du football», philosophe Arthur Deschenaux.
Meilleur canonnier de l’équipe, le N°25 de Bouleyres sera-t-il aussi percutant sans un avant-centre focalisant l’attention de pratiquement deux défenseurs à chaque match? «Avec les arrivées d’Evan Melo, Elie Dindamba, Vedad Efendic et d’Andy Ukmata en N°9, sans compter Robin Golliard et d’autres encore, il y aura de la qualité devant», répond Arthur Deschenaux. A 26 ans, le milieu de couloir a suffisamment de bouteille pour savoir s’adapter à un nouveau système de jeu. «Avec Ndiaye, nous attendions assez bas sur le terrain avant de jouer le contre en misant sur notre vitesse. Maintenant, nous devrons davantage varier, aller chercher les balles plus en avant», analyse-t-il.
«Personne n’est irremplaçable, on ne peut pas seulement miser sur un joueur, rebondit Baptiste Bersier. Au premier tour, nous étions Ndiaye et moi devant. Maintenant, il y aura plus de personnes qui participeront à l’offensive et ça peut être très intéressant.»
Trio offensif à réinventer
Que l’attaquant de pointe soit Andy Ukmata, nouveau venu de Vevey «plus petit et moins puissant que Ndiaye» selon Steve Guillod, Ben Käser ou une autre surprise tirée du chapeau de l’entraîneur, la clé du compartiment offensif de Bouleyres résidera dans l’entente entre ses deux meilleures gâchettes: Arthur Deschenaux et Baptiste Bersier. «Baptiste? Je ne pouvais pas le voir quand je l’affrontais, rigole Arthur Deschenaux. Il court dans tous les sens et est toujours derrière les talons des défenseurs. Mais c’est précieux de l’avoir dans son équipe.»
« Chacun sait ce que l’autre recherche, comme il faut lui donner le ballon »
Arthur Deschenaux
«On se connaît depuis mon arrivée en M20 à Fribourg, complète Baptiste Bersier. Arthur était déjà un joueur confirmé de la première équipe. Il est un poil plus vieux que moi (trois ans, ndlr) et c’était déjà un peu l’exemple à suivre.» Après six mois passés sous le même maillot, la complicité est évidente entre les deux: «Chacun sait ce que l’autre recherche, comment il faut lui donner le ballon», apprécie Arthur Deschenaux.
«Nous avons des styles à la fois similaires, car nous sommes spontanés dans la prise de risques, et complémentaires avec Arthur qui est bon balle au pied et moi qui suis plutôt spécialisé dans le jeu sans ballon», décrit Baptiste Bersier. Le Broyard jette un regard lucide sur ce deuxième tour où le FC Bulle lorgnera les finales de promotion: «Il faudra remporter les premiers matches. Si nous y parvenons, cela voudra dire que nous autres attaquants aurons marqué des buts. Et quand un attaquant marque des buts, il gagne en confiance, il devient plus spontané, il ose plus», sourit-il avant de conclure: «A partir de là, tout sera possible.»
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