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Football

La magie a repris au Birchhölzli

Après la relégation de la saison passée et un premier tour difficile, le SC Guin refleurit ce printemps

Rolf Rotzetter donne de la voix pour motiver ses joueurs.

 Pascal Dupasquier

Pascal Dupasquier

11 mai 2019 à 04:01

2e ligue inter » Assis derrière une table du restaurant du Birchhölzli, Rolf Rotzetter boit son café tranquillement. Voix calme, discours posé, l’ancien footballeur professionnel de Young Boys s’entretient volontiers sur le SC Guin, dont il est aujourd’hui l’entraîneur. «Après une relégation, on savait que ce ne serait pas facile. Cela dit, j’ai tout de suite senti qu’il y avait un excellent état d’esprit dans le groupe. D’emblée, ça bossait dur à l’entraînement», confie, entre deux gorgées, le Singinois de bientôt 50 ans (le 18 juin).

Arrivé durant l’été en provenance du FC Bümpliz, pensionnaire de 2e ligue bernoise, Rolf Rotzetter sourit. Parce que sourire, il le peut. Depuis le mois d’avril, son équipe surfe sur le sommet de la vague, aligne les succès (quatre consécutifs dont un cinglant 7-0 contre Thierrens le week-end passé), affiche un ratio de treize buts marqués pour un seul encaissé. «Je suis heureux de la façon dont on joue et dont on s’entraîne. Ne dit-on d’ailleurs pas que l’on joue le week-end comme on s’entraîne la semaine?», interroge-t-il. «Mais attention, il reste encore beaucoup de travail», prévient-il dans la foulée.

Pas d’euphorie

Quinze années d’expérience en qualité d’entraîneur lui ont appris cette règle cardinale: en football, l’écart entre succès et déconvenue est toujours ténu. Alors, Rolf Rotzetter se garde de bomber le torse. Primo, parce que l’euphorie, ce n’est pas le genre de la maison. Secundo, parce que, s’il n’a pas débarqué en terrain miné au Birchhölzli, il n’a pas oublié que, en déposant son sac en juillet dernier, le sol y était meuble. Et encore bien marqué par le chemin de croix de la saison 2017-2018, où trois entraîneurs (Martin Lengen, Joël Durret, Daniel Monney) avaient tour à tour perdu pied.

Un pied que Rolf Rotzetter a su garder ferme, mais… Car oui, le retour en 2e ligue interrégionale a commencé par être difficile. Un résultat nul face à Colombier (2-2) en ouverture du championnat, deux défaites, contre la Sarraz-Eclépens (2-3) et Portalban/Gletterens (1-0) dans la foulée: le bilan après trois journées l’atteste, il n’est jamais aisé de digérer le traumatisme d’une relégation. «Six juniors inters A ont été intégrés et l’équipe a beaucoup changé durant l’intersaison, rappelle l’entraîneur. Avec le staff, il a fallu apprendre à travailler ensemble, à se comprendre…» Petite pause café, puis le Singinois ajoute: «Il faut du temps pour se connaître.»

En résumé? Six mois d’adaptation pour un automne conclu à une peu rassurante 10e place. Avec 13 matches/15 points et trois petits points d’avance sur Le Locle, premier relégable, Rolf Rotzetter ne pouvait guère être satisfait: «Au premier tour, nous avons égaré trop de points à domicile. Nous avons aussi pris trop de buts (25 encaissés pour 23 marqués)», analyse-t-il. Et de se réjouir: «Le retour de blessure de Fabian Suter a stabilisé notre défense. Même s’il est jeune (23 ans, ndlr), Fabian a l’expérience de la première ligue. Avec lui, nous sommes plus solides derrière.»

Trois seuls goals encaissés ce printemps, dont deux sur penalty: l’ancien défenseur qu’était Rolf Rotzetter apprécie. «L’assise défensive est la base de tout, martèle-t-il. Elle apporte la confiance au groupe et permet d’aller de l’avant. Et quand on commence à aligner une petite série de victoires comme c’est le cas pour nous actuellement, la dynamique de l’équipe en est métamorphosée.» Le Singinois lève la tête, reprend une dernière gorgée de café, puis termine: «Nous sommes désormais bien lancés.»

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