En quête d’une saison pleine
Parmi les Fribourgeois engagés en Challenge League, Anthony Bürgisser est celui qui a le plus à prouver
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Pierre Schouwey
19 juillet 2019 à 04:01
Football » La vie d’Anthony Bürgisser est partagée en deux. D’un côté, il y a son quotidien suisse alémanique. A Kriens, où il joue au football et à Lucerne, ville dans laquelle le Fribourgeois travaille à 60% auprès d’une entreprise de serrurerie. De l’autre, plus à l’ouest, il y a sa famille installée au Mouret, à laquelle il rend visite quand son agenda de footballeur le permet. Mercredi, soit quatre jours avant le début de saison du SC Kriens face à Vaduz, le milieu de terrain de 24 ans se trouvait justement dans le village qu’il a quitté au moment de rejoindre les M17 du FC Lucerne en 2011. La Liberté a sauté sur l’occasion pour rencontrer l’un des quatre Fribourgeois de Challenge League sur le terrain «où tout a commencé», souffle-t-il en balayant du regard la pelouse de son enfance.
Sous les couleurs du Petit Poucet lucernois qu’il a rejoint au terme de sa formation en 2015, Anthony Bürgisser reste sur trois saisons à deux faces. En cause, deux pépins physiques majeurs. Le premier est hélas un classique du genre dans le monde footballistique: rupture des ligaments internes du genou. Une mauvaise blague que son corps lui a réservée le 1er avril 2017 et qui l’a privé de la fin du championnat ainsi que de la première moitié du suivant.
Contrat prolongé
Le second couac s’avère moins habituel: «Je souffrais des adducteurs et un ultrason a permis de constater que j’avais un problème aux reins. Le droit fonctionnait moins bien que le gauche et j’aurais pu le perdre à tout moment. On peut vivre avec un seul rein mais ce n’est pas l’idéal pour un sportif professionnel. Nous avons donc décidé d’opérer juste avant Noël. J’étais censé être prêt pour la reprise, mais nous avons sous-estimé le temps de convalescence. En fin de compte, je n’ai jamais réussi à rattraper le retard que j’avais sur l’équipe et cela s’est répercuté sur mon temps de jeu…» Ce printemps nuageux, au terme duquel le néopromu Kriens n’a assuré son maintien en Challenge League qu’à la dernière journée, a laissé place à un été ensoleillé pour le râtisseur du Kleinfeld. Après avoir pesé le pour et le contre, son employeur a décidé à la fin juin de lui proposer de prolonger son contrat d’une année. «Je n’avais pas d’autre offre de deuxième division, aussi parce que je n’ai pas vraiment eu l’occasion de me montrer, raconte-t-il. Je suis content de pouvoir rester dans ce club familial. J’avais des propositions intéressantes de Promotion League avec un job en parallèle, mais j’ai encore envie d’insister en ligue nationale et de voir si d’autres portes s’ouvrent plus haut. Je m’en sens capable.»
Kukeli en concurrent
Le Murtenois ne s’en cache pas: il souhaite intégrer à terme la Super League. Son point de chute rêvé? YB, sans surprise. «J’avais côtoyé Gerardo Seoane à Lucerne et c’est le meilleur entraîneur avec lequel j’ai eu la chance de travailler.» Et d’ajouter sur le ton de la boutade: «Il me connaît, mais ne m’a pas encore appelé. Bon, il faut dire que YB est plutôt bien fourni à mon poste.» S’il entend un jour faire le pas, le joueur passé par le Team AFF sait qu’il devra enchaîner les bonnes performances et éviter les blessures. «Je touche du bois, dit-il en frappant sur la table devant lui. Je ne ressens plus aucune douleur et la préparation s’est bien passée, autant collectivement qu’individuellement.»
Mais, car il y a un «mais»: Kriens a engagé l’expérimenté Burim Kukeli, 35 ans et 173 matches de Super League. «Le club m’avait prévenu qu’il cherchait un renfort au milieu. Nous sommes quatre voire cinq pour deux places et je ne partirai sans doute pas titulaire. Reste que je vais me battre pour obtenir mes minutes de jeu.» Se battre: un verbe que Kriens devra conjuguer à la perfection afin de s’éloigner rapidement de la lanterne rouge. «Nous voulons faire mieux que la saison dernière. L’équipe s’est renforcée et a les moyens de viser le milieu de classement.» Renforcé, Anthony Bürgisser espère aussi l’être après ses épisodes de malchance.
Challenge League, 1re journée
Winterthour - Aarausa 17 h
Grasshopper - Stade Lausannesa 17 h 30
Chiasso - Wilsa 18 h 30
Schaffhouse - Lausannesa 19 h
Krienz - Vaduzdi 16 h
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