Pavillon anglais sur le Tour de Romandie
Pour sa première participation, le Britannique Adam Yates a assuré sa victoire samedi à Thyon 2000
Partager
Patrick Biolley, Genève
1 mai 2023 à 04:01
Cyclisme » C’est un Tour de Romandie décidé la veille qui s’est conclu hier, à Genève, par la victoire de Fernando Gaviria au sprint (lire ci-dessous). Une ultime étape sans histoire qui a couronné Adam Yates. Le Britannique de 32 ans a donc tiré son épingle du jeu lors de la journée de haute montagne, samedi, au milieu des quelques favoris qui ont fini par se montrer. Car quelques jours plus tôt, il était difficile de désigner le futur vainqueur. Entre les coureurs venus tourner les jambes avant le Giro, les autres, sortant de camp d’entraînement, qui ont débarqué hors de forme, ils ont été une poignée à se dire qu’une victoire en Romandie était tout de même une jolie trace sur le palmarès.
Après sa victoire sur le contre-la-montre de Châtel-Saint-Denis, vendredi, Juan Ayuso semblait en bonne position pour gagner la première épreuve de sa carrière, mais l’Espagnol de 20 ans n’a pu garder son maillot jaune dans les pourcentages de la montée vers Thyon 2000. Lui qui sortait de sept mois sans compétition à la suite d’une blessure au tendon de la cheville, a été un peu court dès que la route s’est relevée.
Monsieur 100%
C’est donc son coéquipier de l’équipe UAE, bien plus expérimenté, qui repart avec le maillot jaune et le quart de meule de fromage, devançant Matteo Jorgenson et Damiano Caruso. Après l’UAE Tour en 2020, le Tour de Catalogne l’année suivante, Adam Yates a remporté sa troisième épreuve d’une semaine en World Tour. «Une victoire est une victoire, que ce soit sur une petite course ou une grande, la sensation de lever les bras est la même quel que soit l’endroit, assure le Britannique. L’équipe a bien géré entre samedi et dimanche pour nous assurer la victoire.» Le natif de Bury, au nord de Manchester, l’a expliqué samedi au terme de l’étape reine: «Juan (Ayuso, ndlr) a assez vite dit dans la montée vers Thyon qu’il ne pourrait pas garder le maillot jaune. J’ai donc pu attaquer et gagner.»
Pour sa première participation, il a donc remporté sa première victoire en Suisse, lui qui avait dû quitter le tour national la saison passée à cause du Covid. «Avec 100% de réussite sur le Tour de Romandie, pas sûr que je revienne l’année prochaine, rigole le coureur de 32 ans. Cela montre surtout que j’ai bien récupéré de ma chute au Tour de Catalogne. Franchement, je ne pensais pas gagner quelque chose cette année.»
Attente d’un grand tour
A la différence de son frère jumeau, Simon, vainqueur de la Vuelta en 2018, qui a quitté le Tour de Romandie mercredi déjà, il manque à Adam une grosse victoire. «Pour viser un grand tour, il faut l’équipe, la préparation et la planification adéquate, peut-être qu’il m’a aussi manqué un peu de chance à quelques reprises», souffle celui qui a terminé 4e de la Vuelta 2021 et 4e du Tour de France 2016, avant de retrouver son humour tout ce qu’il y a de plus british: «Peut-être que je suis simplement fait pour les courses d’une semaine.»
Un autre coureur espérait briller sur le Tour de Romandie qui lui avait échappé pour 50 secondes l’année dernière. Gino Mäder, deuxième derrière Aleksandr Vlasov il y a 12 mois, nourrissait les rêves des supporters: voir en lui un successeur à Laurent Dufaux, dernier Suisse victorieux, en 1998. «Je suis déçu, soupire le 15e du classement final. La préparation a été parfaite, je n’ai jamais été malade, jamais blessé, les entraînements se sont bien passés… Même si je me sentais bien, je n’ai pas eu les jambes pour suivre les meilleurs hier (samedi, lors de l’étape reine, ndlr).»
Direction le Giro
Le Bernois écarte cependant la pression d’être au centre de toutes les attentions romandes, si ce n’est suisses. «Je n’ai pas encore terminé ma carrière, j’ai donc encore le temps de succéder à Laurent Dufaux, sourit Gino Mäder. Je trouve beau que les gens croient en moi. C’est davantage une source de motivation que de pression. J’estime être prêt à le faire.» Alors qu’en 2022, il avait la tête au Tour de Romandie, Gino Mäder a cette fois des ambitions sur le Giro. «C’est vrai que, malheureusement, c’est davantage une préparation qu’un but», confirme-t-il. Il sera tout de même à surveiller dès samedi lors du départ des Abruzzes. «Mon coéquipier Jack Haig est en forme, je vais l’épauler en montagne, mais s’il y a une possibilité, je la prendrai», conclut Gino Mäder, déçu, un peu, mais revanchard, certainement.
Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus