Les quatre moments forts du Tour de France
Pyrénées, Massif central, Alpes et Vosges sont au programme d’une grande boucle qui s’annonce indécise
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30 juin 2023 à 22:58
Tour de France » C’est parti! Pour la 110e édition du Tour de France, parmi les meilleurs coureurs de la planète partent aujourd’hui de Bilbao, en Espagne, pour rallier Paris dans trois semaines. Et tout cela démarre sur les chapeaux de roues. Pas de petit prologue pour saluer le public, les organisateurs ont prévu une véritable première étape avec, déjà, une arrivée qui fera mal. Jugez plutôt: la côte de Pike, classée seulement 3e catégorie, à 10 km de l’arrivée, propose 2 km à 10% de moyenne, mais un final à 14 puis 16%, «à la façon d’un mur de Huy», promet le programme de course. «Il y a cette côte, les quatre autres répertoriées, mais tout ce qu’il y a autour! Pas un kilomètre de plat, s’exclame Daniel Atienza. Les coureurs qui ont l’habitude d’un début de Tour tranquille, qui ont les jambes un peu dures, vont passer une mauvaise journée.»
Evidemment, le Tour de France ne se jouera pas sur la côte basque, plutôt dans les Alpes, mais, comme souvent, il pourra se perdre bien avant, dans les Pyrénées, par exemple. Voici notre sélection des quatre étapes à ne pas manquer et qui feront certainement évoluer le classement général ou qui promettent de belles épopées. Sortez vos agendas!
Cette 6e étape ne sera pas la première incursion dans la haute montagne. La veille déjà, le col de Soudet et le col de Marie-Blanque auront donné quelques sueurs froides à certains. «Le peloton part de Tarbes où c’est très souvent le cagnard, pour une étape courte et nerveuse», analyse l’ancien professionnel Daniel Atienza. Le point d’orgue de cette journée: le Tourmalet, classique du Tour de France et ses 17,3 km à 7,3% de moyenne. «Une étape terrible, car après la longue descente, ça monte en direction de l’arrivée. C’est interminable.»
Sébastien Reichenbach connaît bien le Tourmalet, lui qui l’a gravi à de nombreuses reprises, la dernière fois en 2019 lors de la victoire de son ex-chef de file: Thibaut Pinot. «Les favoris vont déjà tenter de faire la différence là, estime le Valaisan. Aujourd’hui, les équipes n’attendent plus. Elles savent qu’à la fin ce seront les petites secondes qui comptent, donc autant les gagner le plus vite possible. Et s’il y a moyen de tester les adversaires… pourquoi se gêner?»
Cela fait 35 ans que le géant d’Auvergne n’a plus accueilli les cyclistes. En 1988, la victoire était revenue à un Danois, Johnny Weltz, sera-ce à nouveau un Viking qui lèvera les bras? Quoi qu’il en soit, c’est un morceau d’histoire qui se jouera sur cette ultime montée, d’habitude interdite à tous les véhicules. «L’ascension est extrêmement dure (13,3 km à 7,7% de moyenne et un final qui passe à 12% de moyenne, ndlr), assure Daniel Atienza. Romain Bardet habite au pied, donc il la connaît, et les coureurs ont eu un passe-droit pour s’y tester après le Dauphiné.»
Pour une étape aussi unique, pas sûr que les favoris laissent une échappée se faire la part belle le 9 juillet. Les grands noms seront au rendez-vous. «S’il y a une étape à ne pas manquer sur ce Tour, c’est celle-ci!» s’exclame le Moudonnois.
D’aucuns disent que c’est dans les pentes pouvant s’élever à 22% du col de la Loze, qui culmine à 2304 m d’altitude, que se jouera le classement général le 19 juillet. Cette piste de ski au-dessus de Méribel, goudronnée spécialement en 2020 pour le Tour de France, avait offert des images dantesques lors de la victoire de Miguel Angel Lopez et la bagarre entre Tadej Pogacar et Primoz Roglic. «Avec le Roselend et Les Saisies avant, l’étape est plus dure qu’en 2020 quand nous n’avions eu que la Madeleine avant le col de la Loze», relève Sébastien Reichenbach qui avait terminé à 21’28 du Colombien ce jour-là. «C’est un col très particulier, car une piste de ski, c’est plutôt raide comme terrain, rigole le Valaisan. Depuis le bas, tu as l’impression de ne jamais arriver au bout (28,1 km à 6% de moyenne, ndlr). Une fois passé Méribel, cela paraît encore très long, car cette route est étroite et très raide.»
Au cours de sa carrière, le coureur de l’équipe Tudor a gravi les cols les plus durs du circuit World Tour. Où place-t-il celui-ci? «Ce n’est pas le pire, car la première partie n’est pas spécialement pentue, explique Sébastien Reichenbach. Le Galibier est beaucoup plus difficile et le Stelvio, sur le Giro, encore pire.»
Vous n’êtes pas rassasié? Les organisateurs de la grande boucle ont prévu les montagnes russes pour la dernière étape avant l’arrivée à Paris. Au menu: 133,5 km à travers l’Alsace et six montées répertoriées pour 3600 m de dénivelé. «A mon avis, le classement général ne devrait pas se jouer là, prévient Sébastien Reichenbach. Mais c’est sûr que tant qu’on n’est pas au soir de cette étape, personne n’est à l’abri. Après trois semaines, ce parcours, bien que court, sera très usant.»
Pour notre autre consultant, l’étape est taillée pour un homme. «Si Tadej Pogacar est en retard au classement général, la journée sera explosive tellement elle est terrible, contre Daniel Atienza. Tactiquement parlant, c’est une étape extraordinaire pour les spectateurs. On ne sait pas ce qu’il peut se passer… Tout peut se passer! Avec le Ballon d’Alsace, le Petit Ballon et le Markstein pour terminer, ce sera un final grandiose.»
On se souvient que la dernière fois que le Tour de France avait voulu créer du suspense en fin d’épreuve, Tadej Pogacar avait retourné la grande boucle, et Primoz Roglic, lors d’un contre-la-montre se terminant à la Planche des Belles-Filles. Bis repetita cette année? Réponse le 22 juillet.
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