Jean-François Haas
27 février 2024 à 02:05
Parmi les légumes d’hiver, j’éprouve une attirance particulière pour celui que l’on n’ose souvent pas appeler par son nom, et que l’on déguise sous celui de rave jaune. On fait ainsi référence à la couleur de sa chair d’un beau jaune orangé, qui vous met l’eau à la bouche. Mais voilà, sa couleur ne suffit pas pour séduire.
Il y a son apparence: c’est plus ou moins une boule, impossible à calibrer, un terrien terreux. Il ne ressemble pas à une tête sculptée par Michel-Ange; il pourrait avoir été modelé par Rodin à l’époque où celui-ci créait son Balzac. Il a une face de rugbyman, avec le sourire d’un hockeyeur qui a oublié son protège-dents au vestiaire.
Il n’est donc pas des plus commodes à peler. Pourtant, il faut commencer par enlever sa peau qui va du violet au jaune pâle en passant par le vert. Alors vous découvrez sa chair, pas vraiment tendre. Il a tout pour plaire, en somme! Même son nom fait grimacer, en particulier lorsqu’on fait les courses: «Pardon, Madame, je cherche les rutabagas.» – «Les ruta… quoi?» – «…bagas. Les rutabagas.»
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