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Coupe d’Europe FIBA. Natan Jurkovitz est plus vert que jamais

Lorsqu’il s’agit de quitter le championnat de Suisse, le capitaine bientôt trentenaire du Fribourg Olympic se sent pousser des ailes. «J’ai de nouveau 24 ans!» s’écrie-t-il avant un périlleux déplacement à Ludwigsbourg, en Allemagne.

Natan Jurkovitz et Fribourg Olympic sont attendus mercredi soir à Ludwigsbourg.Charly Rappo

Pierre Salinas

Pierre Salinas

10 décembre 2024 à 18:11

Temps de lecture : 4 min

Peut-être que la malédiction du journaliste, qui veut que le héros de ses articles connaisse un jour sans, ou moyen, frappera en plein. Peut-être. Mais les chances de voir Natan Jurkovitz surfer sur la vague de ses 19 points, 10 rebonds et 4 assists réussis la semaine passée à Charleroi sont encore plus grandes. Attendu ce mercredi soir (19 h 30) à Ludwigsbourg au rendez-vous de la deuxième journée de la deuxième phase de la Coupe d’Europe FIBA, Fribourg Olympic pourra s’appuyer sur un capitaine plus vert que jamais. «J’ai de nouveau 24 ans», sourit-il, alors qu’il va gentiment mais sûrement vers la trentaine (il la célébrera le 4 avril prochain).

Au sortir d’un été consacré à une manière plus sauvage de jouer au basketball, la période n’a pourtant pas pour habitude de flatter ses qualités, athlétiques en particulier. «En automne, je ressens souvent le contrecoup de la saison de 3x3, c’est vrai. Cette année par exemple, j’étais moins bien en octobre. Mais depuis un mois et demi, deux mois, je suis en grande forme!» lance Natan Jurkovitz, qui avoue avoir été affecté par les nombreux trous d’air qu’a traversés Fribourg Olympic en coulisses. Ceci explique aussi cela.

En première ligne

«En tant que capitaine et employé du club à 20%, j’ai été touché en première ligne», souffle-t-il avant d’ajouter: «Je communique beaucoup avec Oli (Oliver Vogt, manager général licencié avant même la fin de sa période d’essai puis réembauché, ndlr). Le voir remercié du jour au lendemain alors qu’on avait établi un plan a eu l’effet d’un choc. Heureusement, nous avons pu repartir sur les mêmes bases, mais ces problèmes internes ont fait que j’ai pu me laisser distraire, jusqu’au moment où je me suis dit: tout ce qui se passe hors du terrain, tu le mets de côté, tu t’en fiches. Thibaut (Petit, l’entraîneur, ndlr) m’a aidé à faire ce «switch» mental et, depuis, je me sens plus léger.»

« Je suis content, j’ai retrouvé mon jump »
Natan Jurkovitz·Capitaine du Fribourg Olympic

Mieux: «Jurko» se sent pousser des ailes. «Je suis content, j’ai retrouvé mon jump», lâche celui qui, il y a sept jours en Belgique, a réussi dunk sur dunk et interception sur interception. Utiliser son envergure pour voler des ballons et martyriser le cercle: les préférences de Natan – l’albatros – Jurkovitz n’ont pas foncièrement changé avec le temps. «Les premières années, j’étais focalisé sur la défense et je marquais essentiellement sur contre-attaque. Mon jeu a évolué. J’ai dû apprendre à devenir un bon leader. Je suis aussi un meilleur passeur, je lis mieux les choses et suis plus axé sur le collectif», apprécie-t-il.

Pas refroidi

Plongé dans cette fontaine de Jouvence qu’est la Coupe d’Europe FIBA, où il aligne les bonnes performances (12 points, 6 rebonds et 3 assists de moyenne), Natan Jurkovitz a ouvert son champ des possibles. A tel point que, quatre ans après la première, «pas ouf», du côté de l’Hapoel Be’er Sheva, le Villarois ne serait pas contre une deuxième aventure à l’étranger. «Je n’ai jamais fermé aucune porte. Au contraire: partir constitue une grande motivation.» Et de puiser dans ses souvenirs: «En Israël, au niveau sportif, j’ai bien aimé. Le problème, c’était le timing: pendant le confinement. De plus, je m’étais blessé au pied. Mais j’adore les challenges et cette expérience ne m’a pas refroidi du tout.»

Nul doute que le polyvalent ailier fribourgeois a tapé dans l’œil de Charleroi. «Je ne sais pas, j’espère», rigole-t-il. «Certains coachs sont venus vers moi, après les qualifications pour la Ligue des champions notamment, reprend-il. Il faut savoir que si, en Suisse, je suis mon propre agent, pour l’Europe c’est différent. J’essaie de parler à des personnes qui connaissent des personnes de confiance. Le principal est là: j’aimerais trouver quelqu’un en qui je suis sûr à 100%, mais ces gens ne courent pas les rues.»

Une vitrine

Utiliser la Coupe d’Europe FIBA comme une vitrine, tel un Américain de passage: Natan Jurkovitz est d’autant plus libre de ses envies qu’il sera en fin de contrat au mois de juin prochain. Son départ n’est pas acté pour autant, loin de là. «Si le club décide de ne plus jouer l’Europe, ce sera bien sûr un point négatif. Mais Fribourg, c’est ma ville, mon club, et sera quoi qu’il arrive toujours une option. Ce qui est bien, aussi, c’est que ce job à 20% me permet d’ajouter une ligne à mon CV et de voir autre chose que ma vie tranquille de basketteur.»

Faut-il souhaiter à Natan Jurkovitz de ne plus porter le maillot du Fribourg Olympic? Une chose est sûre: en cas de départ, Thibaut Petit ne lui en tiendra pas rigueur. «Quand on quitte pour meilleur, je suis de toute façon heureux.» Et de donner à son capitaine «7 chances sur 10» de trouver – enfin – la terre promise.

«On entre dans une autre dimension»

Le choc Nouveau déplacement européen pour Fribourg Olympic. Une semaine après sa belle victoire à Charleroi, le champion de Suisse est attendu ce mercredi soir (19 h 30) à la MHP Arena de Ludwigsbourg, au nord de Stuttgart. Comme les Fribourgeois, les «géants (Riesen)» allemands ont gagné leur premier match de la deuxième phase. Face aux Polonais d’Anwil Wloclawek. «Ludwigsbourg, c’est une machine armée pour aller chercher un titre, que ce soit en championnat ou en Coupe d’Europe, prévient Thibaut Petit, l’entraîneur du Fribourg Olympic. Sur le plan athlétique, on entre dans une autre dimension. Pour nous, il s’agira d’être le plus compétitifs possible, le plus longtemps possible. Avec, derrière ce match, toujours la même idée: grandir.»

Le joueur Victime d’un choc au genou le 9 novembre dernier face à Massagno, Massimiliano Dell’Acqua fait son retour dans l’alignement olympien. L’arrière tessinois a testé sa forme samedi passé, en ligue B, sous le maillot de l’Académie. Bilan? 17 points en 21 minutes de jeu, mais une défaite 65-74 face à Morges-Saint-Prex.

Le chiffre (5). Soit le nombre d’Américains qui composent la colonne vertébrale de l’équipe de Ludwigsbourg. Ce quintette US est emmené par Ezra Manjon, auteur de 26 points à 8 sur 13 au tir la semaine passée face à Wloclawek.

L’objectif Entre deux matches de championnat, le dernier face à Riva, le prochain dimanche à Aarau, Elfic Fribourg ouvre une parenthèse Coupe de la Ligue (SBL Cup). Les pensionnaires de Saint-Léonard accueillent ce mercredi soir (20 h) Baden pour le compte des demi-finales. Face à l’actuel 3e de SB League, adversaire qu’elles ont battu de 15 points le 27 octobre dernier (61-76), les Fribourgeoises ne poursuivront qu’un seul objectif: défendre leur titre le 26 janvier à la salle du Pierrier de Montreux. A noter que la deuxième demi-finale mettra aux prises Nyon à Troistorrents. Le match est prévu la semaine prochaine.

Coupe d’Europe FIBA

Deuxième phase, groupe N, deuxième journée:

Wloclawek – Charleroi me 17 h 30

Ludwigsbourg – FR Olympic me 19 h 30

Coupe de la Ligue

Dames, demi-finales:

Elfic FR – Baden me 20 h

Nyon – Troistorrents me 18 décembre

Messieurs, quarts de finale:

Union NE – Monthey me 19 h 30

Pully LS – Nyon me 18 décembre

PS