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Sarine. former et «performer»

Qualifiée pour les quarts de finale, jamais la seule équipe fribourgeoise de 1re ligue n’avait été aussi loin

L’entraîneur Dimitri Toumayeff (à gauche) sait comment gérer ses joueurs.

 Pierre Salinas

Pierre Salinas

29 avril 2023 à 04:01

Basketball » Six jours après avoir arraché aux dépens de Baden et au prix d’un match retour à suspense sa qualification pour les quarts de finale, Sarine Basket a rendez-vous, ce soir à la salle du Cycle d’orientation d’Avry-sur-Matran, avec Union Neuchâtel U23 (18 h 45). Depuis sa création en 2014, jamais la seule et unique équipe de 1re ligue du canton de Fribourg n’avait atteint ce stade de la compétition. «Lors de mes deux premières années au club, nous avions déjà atteint les play-off, rappelle Dimitri Toumayeff, entraîneur en poste depuis 2016. Les deux fois, nous avions terminé 8es du groupe ouest, les deux fois nous avions joué contre le premier du groupe est, les deux fois nous avions gagné le match No 1 et les deux fois nous avions perdu le No 2, sans jamais réussir à franchir ce cap. Là, nous faisons un pas supplémentaire. C’est super!»

Le mérite en revient d’abord aux joueurs et à leur coach de longue date, qui n’ont pas été épargnés par les pépins physiques – doux euphémisme – mais qui ont su à chaque fois se relever. Sans se lamenter sur leur sort. Mais ce résultat historique, n’ayons pas peur des mots, est aussi et surtout le fruit d’une nouvelle philosophie. Celle qui veut que Sarine, en plus de tenir ce rôle de formateur qui était et qui reste sa raison d’être, accepte aujourd’hui de jouer pour sa pomme; de jouer pour gagner, en somme…

Fin de partenariat

«En dénonçant notre partenariat avec Villars, nous avons aussi arrêté de nous limiter à ne prendre que des joueurs de moins de 23 ans. De fait, notre politique sportive a changé: nous continuons d’offrir une passerelle aux jeunes tout en essayant d’être plus performants», explique Jean-Bernard Nobs, responsable technique du club sarinois. Parce que l’objectif n’est plus seulement de «monter un ou des talents au niveau supérieur», le style a changé lui aussi. Fini les systèmes pour valoriser un élément plus qu’un autre: «L’idée est de favoriser la lecture collective du jeu», lance Dimitri Toumayeff, qui peut en outre s’appuyer sur «un groupe qui vit bien ensemble et qui travaille beaucoup.» Trop parfois.

«En début de saison, je demandais après chaque match que les joueurs m’écrivent pour me dire comment ils se sentaient, ceci afin d’adapter l’entraînement en conséquence. Ils me répondaient toujours: «C’est bon coach, on est au taquet.» Ces garçons sont pleins de motivation, et c’est tant mieux. Mais ils ne se gèrent pas toujours très bien, donc je les gère à leur place», sourit le technicien lausannois.

Au prochain

Débordant, cet enthousiasme n’a pas diminué quand les mauvaises nouvelles se sont accumulées. Où l’on reparle des nombreuses absences auxquelles Sarine a dû faire face, à commencer par celles de ses deux recrues principales qui sont aussi ses joueurs les plus âgés, Florian Rey et Mike Wildi, ce dernier ayant rechuté le week-end passé. «Ils n’ont pas beaucoup joué mais leur arrivée est une des raisons de notre succès. Ils ont amené une attitude, une abnégation différentes. Je trouve que le «mood» de l’équipe est plus travailleur», estime Jean-Bernard Nobs. «Il y a eu Flo et Mike, mais aussi Christophe (Büchler) et d’autres encore, énumère Dimitri Toumayeff. Nous n’avons pas été souvent dix à l’entraînement mais, plutôt que de se plaindre, nous avons dû faire avec ce que nous avions. C’est la mentalité Memphis Grizzlies: «next man up». Quand quelqu’un tombe, c’est au prochain de prendre sa place.»

Former et «performer»: une double mission délicate mais que Sarine a pris à bras-le-corps, avec le résultat que l’on connaît. Quant à sa tâche immédiate, à savoir affronter l’Union Neuchâtel de Joanis Maquiesse, Saban Mehic et autre Joao Caputo, autant d’«hélices» qui ont de nombreuses heures de vol en ligue A, elle s’annonce encore plus difficile. «Neuchâtel n’a perdu que deux matches de toute la saison, à chaque fois contre Meyrin, rappelle Dimitri Toumayeff. C’est une équipe superathlétique, qui joue très vite en transition et qui aime prendre d’entrée ses adversaires à la gorge. Sur le papier, ce sera compliqué. Mais à la fin, il y a un gagnant et un perdant et nous essayons toujours d’être du côté des gagnants.» Sarine Basket a changé.

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