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Ski-alpinisme. Robin Bussard sprinte vers les Jeux olympiques

Robin Bussard peut viser une médaille aux Mondiaux de Morgins dès dimanche. Cet hiver, le Fribourgeois a tout mis en place pour être de la partie lors des grands débuts de son sport aux JO de 2026.

Robin Bussard prépare ses skis dans le garage de la maison familiale.KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

ATS

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Aujourd’hui à 05:00, mis à jour à 09:51

Temps de lecture : 4 min

Dans la station valaisanne, le public sera sans doute au rendez-vous lors du relais mixte (lundi) et surtout du sprint (jeudi), les deux épreuves au programme des prochains JO sur le site de Bormio, au pied de la piste du Stelvio. Robin Bussard, qui a accueilli Keystone-ATS chez lui à Albeuve (FR), excelle dans ces deux disciplines et vit la saison la plus aboutie de sa jeune carrière en Coupe du monde.

Priorité au sprint

Son premier succès décroché l’hiver dernier en sprint à Villars-sur-Ollon, où il avait déjà brillé lors des Jeux olympiques de la jeunesse en 2020 avec son frère jumeau Thomas, lui a permis de passer un cap. Les deux frangins de 22 ans, comme nombre de skieurs du circuit, ont fait le choix de se concentrer sur les futures épreuves olympiques cette saison.

«On a l’avantage d’être assez polyvalent. On aime autant faire des individuelles d’une heure et demie, que des verticales de 20 minutes et des sprints de 2-3 minutes. Mais avec les Jeux, on devait se spécialiser pour mettre toutes les chances de notre côté», explique Robin Bussard.

Le travail initié depuis un an porte ses fruits. Cette saison, il est monté quatre fois sur le podium en Coupe du monde, avec deux 2e places en sprint et deux 3e places en relais mixte, en compagnie de la Neuchâteloise Mariane Fatton.

«La constance est vraiment primordiale en vue des sélections pour les JO. Pour l’instant, ça se passe plutôt bien et si j’arrive à faire de bons Mondiaux, ça sera encore mieux. Mais il faudra surtout être performant lors des courses de Coupe du monde qui suivront», prévient le Gruérien.

Deux places très chères

Le plateau restreint des épreuves olympiques - seuls 18 hommes et 18 femmes y participeront, dont deux Suisses et deux Suissesses - rend en effet la qualification très compliquée. «C’est presque plus dur de se qualifier pour les Jeux que d’y faire un top 5 par la suite», lâche Robin Bussard, qui mentionne la «grosse densité suisse» dans la discipline.

«On fait partie des meilleures nations et on est peut-être six ou sept à prétendre à la qualification. La concurrence est donc vraiment rude», ajoute-t-il.

Le champion d’Europe M23 du sprint est bien parti pour obtenir son billet, lui qui pointe au 3e rang du classement de la discipline cette saison derrière le Grison Arno Lietha - «un pur sprinteur» - et l’Espagnol Oriol Cardona Coll. Mais la décision ne sera prise qu’au dernier moment, en janvier 2026.

L’essence du sport

Le choix de n’inclure aux Jeux olympiques que le sprint et le relais mixte a passablement fait parler dans le milieu du ski-alpinisme, certains acteurs estimant que ces disciplines ne capturaient pas réellement l’essence de ce sport.

C’est le cas du Fribourgeois Rémi Bonnet, double champion du monde de verticale (2021, 2023) et d’individuelle (2023). L’athlète de 29 ans a regretté dans plusieurs médias la direction prise par le ski-alpinisme, qui cherche à se rendre toujours plus télégénique.

«Aujourd’hui, la relève n’est formée qu’au sprint et au relais. Ce n’est plus le sport que nous avons connu. Voir des jeunes passer leurs journées à perfectionner des manipulations en bord de piste plutôt que d’explorer de magnifiques itinéraires en montagne, c’est dommage», a notamment déclaré le Charmeysan dans une interview accordée à La Liberté début février.

«J’en discutais avec lui récemment et il n’était pas aussi catégorique. Il comprend la situation de ceux qui mettent tout dans le sprint», rebondit Robin Bussard en parlant de celui qui les a inspirés, lui et son frère jumeau, à se lancer dans le sport de compétition.

«Le bon équilibre»

«Il est clair que ces disciplines olympiques prennent beaucoup d’ampleur sur le circuit et que les organisateurs délaissent un peu les individuelles. Il faut trouver le bon équilibre, car l’ADN de notre sport reste les courses dans la montagne, et pas le sprint», poursuit le jeune athlète.

Le format condensé et la taille du circuit rendent naturellement le sprint plus intéressant à suivre pour les spectateurs sur place et les téléspectateurs. «C’est une discipline avec pas mal de + show +, un peu comme le skicross. C’est son attractivité qui en a fait le premier choix pour les Jeux olympiques», estime Robin Bussard, qui précise vouloir retourner aux autres épreuves une fois l’échéance passée.

«J’ai aussi pour objectif de remporter un jour le classement général de la Coupe du monde. Et pour y parvenir, il faut être bon dans toutes les disciplines», affirme-t-il. L’ambitieux et polyvalent skieur aura l’occasion de montrer toute sa palette aux Mondiaux de Morgins, puisqu’il prendra aussi le départ de la course individuelle.

  • Le skieur-alpiniste d’Albeuve, dans le canton de Fribourg, se bat déjà pour avoir sa place aux prochains Jeux olympiques.KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
  • Il y a un an, Robin Bussard avait remporté son premier succès en Coupe du monde à Villars-sur-Ollon.KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
  • Avec Marianne Fatton (à droite), il est monté deux fois sur le podium cette saison en relais mixte.KEYSTONE/AP/Antonio Calanni
  • Le Fribourgeois Robin Bussard réalise sa meilleure saison en Coupe du monde.KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI