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«Quelque part, je me venge»

Roman Mityukov a cueilli du bronze mondial improbable sur 200 m dos à Fukuoka


 Gilles Mauron

Gilles Mauron

29 juillet 2023 à 04:01

Natation » «C’est incroyable. Quelque part, je me venge de mes trois médailles en chocolat», savoure Roman Mityukov, qui a effacé de superbe manière ses trois frustrantes 4es places obtenues aux européens 2022 en allant chercher le bronze sur 200 m dos dans les mondiaux en grand bassin de Fukuoka.

«J’ai rêvé de cela toute la saison. C’était une saison difficile. Surtout mentalement, car je me suis toujours bien senti dans ma nage et sur le plan physique», poursuit le Genevois, joint au téléphone. «Je savais que j’avais un coup à jouer sur 200 m dos si je parvenais à me canaliser. Je l’ai compris très tôt.»

Comme un déclic

La traumatisante expérience vécue à Rome lors des championnats d’Europe 2022 a donc agi comme un déclic. Roman Mityukov n’a pourtant pas voulu recourir à un coach mental. «Je préfère travailler sur moi-même», souligne-t-il. «Mais rien ne serait possible sans un encadrement sain. Le mien est parfait.»

Le médaillé de bronze des européens 2021 a, aussi, changé de stratégie par rapport aux championnats d’Europe de 2022. «J’étais alors parti beaucoup trop vite (en finale du 200 m dos). Cette saison, j’ai décidé de partir «léger» et de produire mon effort sur la deuxième moitié de course», glisse-t-il.

«On a travaillé dans cette optique durant toute la saison. Ça a payé», lâche Roman Mityukov, qui pointait seulement au 7e rang après 100 mètres et au 4e après 150 mètres en finale. «Sur le dernier 50 mètres, le dernier de la saison dans un sens, j’ai pensé à tous les efforts et sacrifices que j’ai faits cette saison», précise-t-il.

«J’avais la tête pleine. J’ai aussi repensé à tous ces entraînements difficiles, à toutes ces 4es places», explique encore le Genevois, qui s’est arraché pour signer un nouveau record de Suisse (1’55’’34) et conquérir le bronze. «Il y avait tellement d’émotions quand j’ai vu le chiffre 3 à côté de mon nom», enchaîne-t-il.

«C’est incroyable de pouvoir monter sur la boîte dans des championnats du monde», savoure-t-il. «Je veux profiter de ce moment. La natation, ça n’est pas toujours facile. Tu prends cher toute la saison, tu es seul quand tu te lèves très tôt pour aller t’entraîner, personne ne le voit», souligne-t-il.

«Mais je ne vais pas me plaindre. La natation, c’est ce que j’aime. Et c’est parce que j’aime ça que j’ai pu décrocher cette médaille. C’est pour vivre ces courts instants de bonheur qu’on s’entraîne tout au long de l’année», conclut un Roman Mityukov heureux mais prêt à reprendre le travail dans l’optique de son prochain objectif: les JO 2024, où il sera forcément un candidat au podium. ATS

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